Algérie

CAN-U20/ Hier à Aïn Témouchent, Algérie - Ghana (0-2) Et ça dure depuis... 1979 !



CAN-U20/ Hier à Aïn Témouchent, Algérie - Ghana (0-2) Et ça dure depuis... 1979 !
Gâchis - C'est sans surprise que l'équipe nationale des U20 a été éliminée dès le premier tour de la CAN-2013 après sa défaite, hier, face aux Black Stars du Ghana (0 à 2).
L'équipe nationale des U20 n'ira pas au Mondial-2013 de la catégorie qui aura lieu en juin prochain en Turquie, et ce après sa défaite, hier au stade Omar-Oucief d'Aïn Témouchent face au Ghana (0-2) pour le compte de la troisième et dernière journée du groupe A de la CAN-2013 qu'organise notre pays jusqu'au 30 de ce mois. Dans une rencontre où les Verts ont, une nouvelle fois, déçu, les buts ghanéens ont été inscrits en première mi-temps par Sidou Salifou (5') et Assifoua (29'). Pis encore, les coéquipiers de Ferhat quittent la compétition sans la moindre réalisation et sans marquer les esprits par un jeu séduisant. Avec cette élimination sans saveur, qui remettra encore une fois sur la table des débats et des commentaires sur la problématique de la formation en Algérie, c'est aussi l'échec de la stratégie prônée par la Fédération algérienne de football (FAF) qui a confié cette mission au Français Jean-Marc Nobilo. Ce dernier, qui a évité de répondre hier aux questions des journalistes à l'issue de la rencontre, a avoué son échec. Un échec qu'il dit assumer entièrement malgré tous les moyens mis à sa disposition par son employeur et tout le temps (dix-huit mois) qui lui a été donné pour préparer une sélection digne de passer en demi-finale de la CAN et aller en Coupe du monde, après trente-quatre ans d'absence ! Il faut bien croire que l'Algérie est éliminée de cette compétition depuis... 1979, qui reste sa première et unique participation à ce niveau-là. Pendant tout ce temps, peut-on se tromper au point de ne pouvoir qualifier la moindre équipe ' En cinquante ans d'indépendance, il faut bien revenir à l'évidence : l'Algérie n'a gagné que deux grands titres majeurs, une CAN juniors en 1979 et une CAN seniors en 1990 ; soit le résultat d'une politique sportive qui avait porté ses fruits à l'époque. Depuis, l'Etat s'est retiré des affaires du sport, laissant les clubs amateurs sombrer dans «l'amateurisme» et surtout l'affairisme. Des disciplines phare ont alors fini par régresser ou disparaître, à l'image du handball par exemple, alors qu'en football, la décennie noire a été fatidique avec l'émergence d'une nouvelle race de dirigeants qui n'ont d'intérêt que pour l'équipe première et ce qu'elle charrie comme avantages à tous les niveaux (business, notoriété sociale, entrisme...). La formation de base, y compris dans les clubs qui possédaient des écoles et des traditions dans ce sens, a été pratiquement abandonnée.
L'argent
360 000 Eu, le prix d'un revers cinglant
Aujourd'hui, Jean-Marc Nobilo va quitter son poste puisque son contrat est arrivé à terme et son bilan est catastrophique, non sans avoir empoché 360 000 euros, à raison de 20 000 euros par mois, et la fédération va chercher quelqu'un d'autre pour le remplacer. Un technicien algérien peut-être, sans que la Direction technique nationale (DTN) daigne dresser son bilan ni analyser le travail de celui qui avait carte blanche pour ne rendre de comptes à personne ! Nous aimerions bien lire et écouter les commentaires de ceux qui dénonçaient en catimini le travail de Nobilo, mais jamais publiquement de peur d'essuyer la colère du président Mohamed Raouraoua. L'échec est double : d'abord sur le fond, où l'Algérie ne produit plus de grands footballeurs, sinon on l'aurait su, et sur la forme, où Nobilo n'a fait que le confirmer en perpétuant les mauvaises stratégies de préparation.
La fin de mission
C'est l'échec aussi de Raouraoua
Le sélectionneur national des U20, Jean-Marc Nobilo, a annoncé, hier, sans surprise, sa fin de mission avec les Verts juste après l'élimination de l'équipe nationale de la CAN. Son contrat étant arrivé à terme après son échec de qualifier l'Algérie au prochain Mondial. Nobilo a avoué avoir échoué dans sa mission, ajoutant qu'il s'agit du premier échec d'une telle ampleur durant 25 ans de carrière en tant qu'entraîneur formateur. «J'ai complètement raté ma mission. Je suis détruit. J'assume cet échec. Durant mes 25 ans dans le domaine de la formation j'avoue que c'est ma plus grande déception. On m'a donné d'excellents moyens en Algérie. J'ai loupé l'objectif, mais j'ai échoué aussi dans le jeu qui n'a pas été bon. Quand on perd, l'entraîneur a toujours tort», a déclaré le technicien français à l'issue de la rencontre. Par ailleurs, si sur le plan résultats techniques, Nobilo a eu le courage d'assumer ses responsabilités, on se demande ce qu'il en sera du président de la FAF, Mohamed Raouraoua, le premier responsable hiérarchique du désormais ex-sélectionneur national des U20. Raouraoua entame l'année 2013 de manière très négative. En l'espace de trois mois seulement, il a essuyé deux gros échecs. Le premier en Afrique du Sud lorsque l'équipe nationale A a fait une apparition éphémère à la CAN. Le second, qui a pris une allure cauchemardesque, a connu son épilogue hier en fin d'après-midi lorsque les «Jeunots Verts» ont montré une énorme incapacité à suivre le rythme imposé par les meilleures équipes d'Afrique de football dans leur catégorie. Ayant consommé cette déception, il ne faut surtout pas faire endosser la responsabilité au seul Nobilo. Raouraoua en a également une grande part. cet échec est aussi le sien.
La bêtise
Meilleurs que ceux de l'académie du Paradou '
A la veille de la CAN-2013 des U20, le sélectionneur national Jean-Marc Nobilo a animé des points de presse où il est revenu sur la préparation de son équipe et tout le travail qu'il a réalisé durant les dix-huit mois passés à chercher une ossature et une âme à cette sélection. «J'ai confiance en tous ceux que j'ai sélectionnés. Je pense que l'équipe est prête pour ce championnat. Tout est clair. Notre objectif est de terminer premier ou deuxième du Groupe A», disait l'ancien directeur de la formation au Havre. Puis, à une question d'un journaliste au sujet des éléments issus de l'académie du Paradou, Nobilo avait lancé avec fanfaronnade : «J'ai des joueurs meilleurs que ceux de cette académie !» Malheureusement pour lui, il y a certains joueurs, dont on ne citera pas les noms, qui sont loin du niveau de leurs coéquipiers de l'académie. Tous ceux qui ont suivi le premier tour de cette CAN et la production des jeunes Fennecs, ont vite constaté que certains n'avaient pas le niveau requis, et ce, à travers leurs performances (contrôle de balle, passes à l'adversaire, absence de culture tactique, maladresse devant les buts, faiblesse psychologique...). Pour avoir bien suivi le parcours de cette académie du Paradou, dont certains ne veulent pas, il y a quatre ou cinq éléments qui avaient largement leur place en sélection des U20, et auraient pu avoir leur chance pour prouver le niveau de leur formation. Frustrés bien évidemment, ces joueurs n'ont pas eu cette opportunité et pour l'opinion, ils resteront un mystère : sont-ils aussi nuls ou ont-ils été victimes d'une décision venue d'en haut ' On le saura peut-être un jour.
L'avenir
Que deviendront les U20 '
Trois équipes sont passées en demi-finales et ont donc composté leur billet pour le Mondial des U20 qui aura lieu en Turquie au mois de juin. Il s'agit de l'Egypte, vainqueur de tous ses matchs et potentiel futur vainqueur après avoir terminé troisième il y a deux ans, le Ghana, champion d'Afrique en 2009, et le Mali dans le groupe B, en attendant le quatrième larron. Le dernier ticket réservé à l'Afrique se jouera entre le Nigeria (3 points), la RD du Congo et le Gabon (1 point chacun). Pour leur part, les Algériens voient leur petite aventure s'arrêter dès le premier tour et on se demande d'ores et déjà quel sera l'avenir de tous ces joueurs, notamment ceux qui évoluent dans l'académie de la fédération et qui sont au nombre de treize. Si les deux joueurs qui évoluent au sein de l'élite, en l'occurrence Ferhat (USM Alger), très sollicité, et Haddouche, sont déjà cotés, et que les expatriés rejoindront leurs clubs respectifs, les autres risquent de subir le même sort que l'équipe des U17 d'il y a trois ans dont les éléments n'ont pas été recrutés par les clubs, hormis deux ou trois, et ont disparu dans la nature. Aussi, jusqu'à quand la fédération continuera-t-elle à se substituer aux clubs en faisant de la formation, à travers déjà deux expériences (celles de l'académie) infructueuses jusqu'ici ' Le football algérien s'est bien éloigné des valeurs qui faisaient sa force, à savoir le travail de base, comme nous l'avons constaté avec cette sélection égyptienne dont les joueurs seront certainement les futurs cadres de l'équipe A. Malgré tous les problèmes qui secouent ce pays et les retombées sur sa balle ronde, les fondamentaux étaient là et le travail mené dans les grands clubs comme le Ahly, le Zamalek et bien d'autres est complété et reflété en sélection. C'est là toute la différence avec nos clubs et nos sélections.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)