Algérie

Campagne pour les législatives: Des symboles pour faire recette


Pour marquer leur entrée dans la campagne électorale des législatives du 10 mai prochain, au moins deux partis politiques, et pas les moindres, et une liste indépendante ont choisi de recourir aux symboles de la ville d'Oran. En effet, Abdelkader Meliani, un transfuge du FLN, tête de la liste «El Amana», a choisi le monument des Martyrs de M'dina Jdida que les Oranais ont tendance à oublier. C'est vrai que les travaux d'aménagement de l'esplanade ont gâché la sortie de ce candidat, puisque des curieux ont renoncé à se joindre au staff du candidat à cause de l'état boueux du sol. Interrogé sur le choix de ce lieu pour l'inauguration de sa campagne, Abdelkader Meliani nous dira : «je suis un pur produit de l'époque de l'Istiqlal puisque je n'ai que trente-quatre ans. Mais je reste foncièrement attaché aux martyrs qui ont libéré ce pays».
De son côté, la liste du FLN, menée par Abdelkader Hadjoudj, l'actuel P/APW d'Oran, a inauguré sa campagne par une visite au mausolée de Sid El Houari, saint patron de la ville. Le nom de ce saint est intimement lié à la ville. C'est à ce niveau qu'il est possible de débusquer la signification du choix de la visite de ce lieu, de la part de la composante de la liste du FLN. D'autant qu'il se trouve dans l'un des quartiers mythiques de la ville, certes menacé de ruines. Quant aux candidats de la liste «Algérie Verte» qui regroupe trois partis islamistes (MSP, Islah et Ennahda) ils ont entamé leur campagne par la prière collective à la mosquée relevant de l'école El Falah, sise à M'dina Jdida. Cette école charrie toute une histoire, histoire intimement liée à l'implantation du badisisme, à Oran. Ainsi, ces partis islamistes cherchent à mettre en valeur une affiliation menant au mouvement national. Cependant, les animateurs de la liste «Algérie Verte» ne se sont pas contentés de cette évocation. Ils ont déposé une gerbe de fleurs à la plaque commémorative des auteurs du coup de la Poste en 1949. Une occasion de prier pour l'âme de Ben Bella, qui vient de nous quitter, et qui fut un des acteurs de cette opération.
Ainsi, «l'Algérie Verte» entend signifier sa référence nationaliste en plus de son obédience islamiste. Ce qui est de bonne guerre dans une campagne électorale. Le recours aux symboles suppose le contact et le dialogue avec les populations. Apparemment, toutes les listes en lice ont opté pour cette formule pour contourner une autre difficulté bureaucratique. Les listes doivent fournir leur programme électoral à la Cwiel ou la Ccsel (Commission communale de surveillance des élections) pour qu'elle puisse les contrôler et éviter les chevauchements des activités dans les salles publiques qui seront mises à la disposition des concurrents. En attendant que cette question soit réglée, les candidats, du moins ceux qui nous ont contacté, préfèrent «le travail de proximité», c'est-à-dire le contact direct avec les électeurs… Dure épreuve pour certains !


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