Algérie

CAMPAGNE POUR LES LEGISLATIVES 2012


C'est parti pour trois semaines de campagne électorale. Les quarante-quatre partis en lice et les indépendants partent à la course aux voix dans l'espoir de capter des voix qui puissent leur ouvrir la voie à la députation. Face à des électeurs des plus réticents, les candidats vont devoir redoubler d'imagination. Les programmes s'annoncent chargés. Meetings et rencontres de proximité se succéderont avant la date du 10 mai.
Des visages sur des noms !
Hier, les électeurs pouvaient mettre des visages sur des noms. Les premières affiches ont fait leur apparition au niveau des panneaux d'affichage. Le FLN et l'Alliance pour une Algérie verte ont été les plus prompts à occuper les espaces réservés par l'administration à cet effet. Les Algérois ont découvert un Amar Ghoul souriant sur un fond vert en attendant l'arrivée des trente-six autres listes.
Tous sur le Web !
La majorité des formations politiques misent sur le Web pour tenter de toucher un maximum d'électeurs. Beaucoup de formations politiques ont investi le Net en relookant leurs sites internet mais en créant également des comptes Facebook pour toucher la communauté des internautes.
Cap sur les enregistrements
Les premiers partis tirés au sort samedi pour le passage sur les ondes de la radio et à la télévision ont dû se dépêcher pour effectuer les enregistrements et ne rater aucun des créneaux horaires qui leur sont réservés, quitte à improviser un peu pour le premier enregistrement.
Des candidats bien matinaux
Pas une minute à perdre pour les candidats. Hier, beaucoup de meetings étaient programmés dès 9 heures du matin. Ouyahia a choisi le sud du pays pour donner le coup d'envoi de la campagne du RND, avec un meeting à Béchar qui était prévu à 9 heures. Hanoune était, dès 10 heures, à Tlemcen, Fewzi Rebaïne était au même moment à Bordj-Bou-Arréridj.
Le PRA maintient le suspense
Le parti de Kamel Bensalem a attendu le jour du lancement officiel de la campagne électorale pour dévoiler ses têtes de liste. Stratégie électorale ou simple coïncidence ' Le président du PRA n'en dira pas plus….
Les programmes, enfin !
Têtes de liste et responsables de partis se recentrent sur l'essentiel de ce qui fait une campagne électorale : les programmes. Depuis hier, ils expliquent leurs choix, leurs visions après des semaines passées à commenter les déclarations du ministre de l'Intérieur ou les activités de la Commission de surveillance des élections.
Chassé-croisé Belkhadem-Ouyahia
Les patrons du FLN et du RND ont tous deux choisi le sud du pays pour le lancement de la campagne électorale. Au moment où Ahmed Ouyahia, SG du RND, animait des meetings populaires à Béchar et Naâma, Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN, était, quant à lui, à Illizi. Des choix loin d'être anodins au moment où le sud du pays est sur le qui-vive en raison des événements qui secouent le Sahel.
Au-delà des législatives
L'Alliance pour une Algérie verte ne se contente pas de vouloir s'imposer comme première force politique du pays. Ses initiateurs se projettent au-delà des élections en annonçant un programme qui s'étend jusqu'en 2022 et qui s'articule autour de 43 axes et 718 mesures. Pourvu que ladite alliance ne connaisse pas le même sort que l'Alliance présidentielle !
Pas de stars chez Menasra
Le Front du changement de Menasra dit ne pas miser sur des «stars» pour mener la liste de la wilaya d'Alger. Cette liste est composée de 37 candidats âgés de 40 à 42 ans. Les femmes y sont représentées à hauteur de 43%, soit un taux supérieur à celui imposé par la loi.
Nawal Imès
Louisa Hanoune : «Pour la réouverture des Souks el Fellah»
Cette campagne débute timidement et presque dans l'indifférence des citoyens qui sont beaucoup plus préoccupés par les difficultés quotidiennes. Sans même qu'il y ait un appel au boycott, cette campagne électorale est peut-être venue au mauvais moment, avec la pomme de terre à 120 DA et la sardine à 400 DA, les candidats à la députation auront du mal à convaincre.
C'est l'impression qui se dégage de ce premier rendez-vous avec le public de Louisa Hanoune. Pour sa première sortie, elle a dû reporter le meeting de Aïn-Defla prévu le vendredi mais annulé à cause des funérailles de Ahmed Ben Bella. Lors du meeting de Tlemcen, Louisa Hanoune n'a pas apporté quelque chose de nouveau, c'est le même discours qu'elle tient depuis des années, elle dénonce la privatisation, la menace impérialiste et le capitalisme sauvage. Sauf que cette fois-ci, elle remet en cause la majorité parlementaire qui, selon elle, «a fait avorter les réformes du président de la République», mais depuis quand cette majorité s'oppose-telle aux directives du président ' C'est à croire que nous sommes vraiment dans un régime parlementaire. Louisa Hanoune dénonce l'accord de partenariat avec l'Union européenne et appelle à la réouverture des Souks el Fellah pour promouvoir la production nationale. Il est vrai que du temps des Souks el Fellah, il y avait le fameux P.A.P pour achalander les étals. Mais on produit quoi au juste pour protéger la production nationale ' La dame de gauche ne renonce pas au socialisme et défend le 51/49 dans le cadre de l'investissement pour protéger le secteur public. Sur le plan politique, elle est sur la même longueur d'onde que le président de la République. Elle qualifie le 10 mai de date historique pour le changement, tout en s'en prenant indirectement au courant abstentionniste et aux nouveaux partis. Hanoune appelle au vote massif et au droit des électeurs, pour le retrait de confiance aux élus qui n'honorent pas leurs engagements. Ce discours devrait s'appliquer en premier lieu aux députés du PT qui sont loin de cette réalité. Au fait, allez demander à un simple citoyen de Tlemcen, ce qu'ont fait les députés pour cette wilaya, devenue la chasse gardée des trabendistes de tous genres. Le «no a la Izquierda !» a été un cinglant revers au PSOE de Felipe Gonzales. Notre passionaria devrait peut-être s'en inspirer !
M. Zenasni
FRONT DU CHANGEMENT
Entame à partir du domicile de Nahnah
C'est à partir du domicile de Cheikh Mahfoud Nahnah à Blida que le président du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, a entamé, hier, sa campagne électorale pour les prochaines législatives.
Cette maison qu'il a voulue un symbole de fidélité aux valeurs du fondateur du MSP, sera, dira Abdelmadjid Menasra, le point de départ pour les autres villes du pays, d'autant qu'elle fut, ajoutera l'ancien ministre de l'Industrie, l'édifice d'où a germé le concept du changement avant même que le mouvement ne soit officialisé. D'emblée, Abdelmadjid Menasra fustigera l'administration qu'il a qualifiée de partisane. «Il est déplorable qu'aujourd'hui cette administration nous rivalise d'autant que c'est elle qui choisit les partis qui représentent le pouvoir, alors que les règles de compétition doivent faire valoir la neutralité. Malheureusement, l'administration ne réfléchit qu'à la manière de comment utiliser des techniques à même de faire gagner les partis du pouvoir au détriment de ceux du peuple car elle rejette tout changement», tonnera-t-il. Le président du Front du changement reviendra sur «les entraves dont a été victime Cheikh Nahnah pour imposer le changement». «N'empêche qu'il a continué le combat, affirmera-t-il, malgré son emprisonnement et la fraude qu'il avait subie lors de la présidentielle de 1995.» Menasra dira par ailleurs que le slogan de son parti émane du peuple. C'est lui qui veut le changement d'où le projet du FC, lequel s'articule sur cinq priorités, à savoir : la liberté, la justice, la connaissance, le développement et la santé. De ces projets, ont découlé, fera-t-il savoir, 365 propositions matérialisant les ambitions du peuple. Cependant, le disciple de Mahfoud Nahnah appréhende la fraude. «Le pire ennemi du changement est la fraude et nous devrons être plus forts que les fraudeurs. Nous, nous avons choisi la voie de la paix et de la démocratie car nous rejetons de but en blanc la violence, celle-là même qui est la sœur et l'alliée de la fraude qui ne peut solutionner les problèmes du pays», soutiendra-t-il. Sur un autre volet, il s'indignera contre certains partis ou certains ministres en lice qui utilisent des sommes colossales d'argent pour leur campagne électorale. Cet argent qu'il nommera dans la langue vernaculaire des Algériens, à savoir Ech'kara (sachet) est celui de l'Etat. «L'on constate que certains ministres-candidats utilisent les médias de l'Etat dans leurs sorties sur le terrain. N'est-ce pas une manière d'utiliser les deniers de l'Etat pour faire campagne '», s'interroge Menasra. Pour ce dernier, les principaux éléments pouvant ramener le changement dans le pays sont les jeunes et la femme. Pour faire bénéficier ces jeunes de la manne pétrolière, Menasra propose justement «la fameuse caisse» où sera déposé tout ce qui est excédentaire au prix de 77 dollars le baril de pétrole, lequel financera les projets pour les jeunes et la construction de logements qui leur seront destinés. Parmi les propositions contenues dans son programme, fera connaître le président du FC, la réduction de la durée du service national à 6 mois. Enfin, Menasra dira qu'au cas où il aura gagné des sièges au Parlement, il s'alliera avec les partis qui auront le plus grand nombre de voix sans tenir compte de leur couleur. A noter que la première ville où Menasra battra campagne est Médéa. Il clôturera son périple à Alger.
M. B.
SOFIANE DJILLALI, PRESIDENT DE JIL JADID :
«L'Algérien a de l'aversion pour la politique»
Profession de foi de poids que celui dont s'est fendu Sofiane Djillali et ce, au premier jour de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai prochain. Pour le président du parti Jil Jadid, «l'Algérien a de l'aversion et pour la chose et pour la classe politiques», estimant que cet état de fait constitue «un véritable danger pour le processus démocratique et, partant, pour le pays».
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ce constat navrant, l'ex-bras droit de Noureddine Boukrouh au PRA dont il a assuré un temps le secrétariat général, a eu à le faire, ce dimanche, invité qu'il était de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale. «L'Algérien n'aime pas la politique ! Il n'aime pas la classe politique. Il a une idée péjorative de ce qu'est l'homme politique», lâchera-t-il, estimant que cela constitue un danger fondamental. Et à M. Sofiane Djillali d'expliquer sa pensée en affirmant que quand «un peuple ne croit plus en ses dirigeants, on s'achemine vers des complications». Ce pourquoi le président de Jil Jadid estime que l'urgence du moment est d'ordre politique, plaidant pour de «véritables réformes politiques à même de consolider, dira-t-il, «le processus démocratique et l'Etat de droit». Comment ' A travers, soutiendra- t-il, des institutions. «Avec un pouvoir et des contre-pouvoirs». Ce n'est qu'à ce stade qu'il faudra enclencher, dit-il, «une dynamique de développement». Tout le contraire de ce que préconisent beaucoup d'hommes politiques qui s'invitent mutuellement à faire des propositions économiques et pour lesquels le débat idéologique est éculé et n'a plus sa raison d'être. Mais pour M. Djillali, cet impératif politique trouve sa raison d'être dans le fait que le pays «a vécu ces douze dernières années une fermeture totale. «Il y a eu un retour à une forme de parti unique avec une hégémonie de certains partis», dira-t-il, estimant que présentement, «nous allons vers une réouverture des champs politique et médiatique. C'est le début d'un processus qui recrée la confiance entre le citoyen et la classe politique».
Pour la refonte totale de l'économie
Au sujet de la dynamique de développement dont il a parlé, le patron de Jil Jadid plaidera pour une refonte de fond en comble de la chose économique. «Nous avons un bazar et notre économie ne produit presque rien avec un taux de croissance de 3%, dépendant du niveau du dollar et du baril de pétrole.» Pour y remédier, il préconisera de «lever toutes les contraintes bureaucratiques qui, telle une chape de plomb, plombent l'activité économique et freinent toute volonté d'investissement et qui fait que l'agent économique ne fait que courir derrière la paperasse». Soit, dira-t-il, «80% de son temps de manager». Donc, ajoutera-t-il, «au lieu de travailler sur l'amélioration de ses produits et de l'exploration de marchés étrangers, il passe son temps à chercher des papiers» avec ce que cela suppose comme, ajoutera-t-il, «corruption à tous les niveaux». Il citera l'exemple du registre du commerce dont l'obtention nécessite, selon lui, «six à douze mois d'attente », défiant le ministre du Commerce d'aller établir en tant que citoyen un registre du commerce. Celui-ci, dira-t-il, «sera incapable de le faire parce que tout fonctionne avec des connaissances et des circuits secondaires». Sofiane Djillali a présenté les axes prioritaires du programme d'action économique de son parti, exhortant l'implication du potentiel intellectuel et scientifique de nos compatriotes établis à l'étranger auxquels il faut, soulignera- t-il, «créer les conditions pour qu'ils reviennent au pays». «Ils sont 200 000 cerveaux prêts à revenir travailler au pays» a-t-il ajouté.
Campagne de proximité
Le parti, dont la ligne directrice de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai prochain se base sur l'action de proximité, a entamé cette dernière en rendant visite à notre rédaction. Tôt dans la matinée d'hier, Sofiane Dillali, accompagné de cadres du parti, a fait un crochet par le Soir d'Algérie pour saluer l'équipe et la remercier pour tout le travail qu'elle accomplit au quotidien. Ceci avant qu'il ne prenne congé, son agenda étant chargé avec, notamment, dans l'après-midi, une rencontre de proximité dans la capitale.
M. K.
LE PRA REAFFIRME SA POSITION
«L'Algérie souffre d'un problème de gestion»
Le secrétaire général du Parti du renouveau algérien (PRA) a réaffirmé que sa formation politique est toujours «fidèle» à la pensée de Malek Bennabi. Il se définit ainsi comme parti centriste.
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - «Nous sommes des musulmans et non pas des islamistes et le PRA est un parti centriste qui se réfère à la pensée de Malek Bennabi», a souligné Kamel Ben Salem, SG du PRA, hier, lors d'une réunion avec les têtes de liste du parti, tenue à Alger. Tête de liste dans la wilaya de Médéa, le SG du PRA a révélé que son parti sera présent dans 46 wilayas à l'exception de Tizi Ouzou et de Souk Ahras. Ses listes comptent 571 candidats à travers les différentes wilayas et 12 autres pour les circonscriptions électorales à l'étranger. Parmi les candidats, il souligne la présence de 173 femmes, dont une tête de liste à Relizane. «La femme est présente sur toutes les listes établies du PRA», a-t-il dit. Evoquant le programme du parti, Kamel Ben Salem indiquera qu'il comporte plusieurs volets : l'économie, le social et le politique. «L'Algérie n'a pas de problèmes financiers mais souffre plutôt d'un problème de gestion. Le PRA propose des solutions pour les problèmes du chômage, de logement et même pour la lutte contre la corruption ». Mais poursuit-il : «Il n'y a pas de réformes économiques et sociales sans réformes politiques.» Pour lui, l'Assemblée populaire nationale a perdu de sa crédibilité et «il est temps de rétablir le véritable rôle de cette institution », ajoute-t-il. Qualifiant l'agrément de nouveaux partis politiques de «positif», il a toutefois, rejeté toute idée d'alliance avant le prochain rendez-vous électoral. «Nous sommes contre l'idée d'une alliance avant les élections législatives. Par contre, une éventuelle alliance après est fort possible notamment avec des formations politiques qui plus ou moins partagent des points communs avec notre parti», précise-t-il.
R. N.
TIZI-OUZOU
Un début de campagne au point mort
Ce n'était, certes, que le premier jour d'une longue campagne qui s'annonce, mais il est tout de même des signes qui ne trompent pas sur ce que pourrait susciter comme engouement la course à la députation auprès d'une population qui, hier, donnait l'air d'être totalement déconnectée.
L'entrée en lice des candidats à la députation, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, où pas moins de 32 listes concourent pour 15 sièges, s'est faite en douce, puisque tout juste une quinzaine de concurrents sont sortis tâter le terrain. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ce ne fut pas avec grand bonheur tel que l'illustrait, par exemple, cette sortie du RPR du côté de la daïra de Tigzirt où, selon un de nos correspondants, ils étaient… exactement 14 personnes à assister à l'un des trois meetings sur lesquels le parti comptait, pour lancer sa campagne. Plus au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, à Boghni plus exactement, c'est le Parti pour la liberté et la justice de Mohamed Saïd qui a connu son premier couac de campagne. Selon le coordinateur de wilaya de ce parti, la salle retenue pour abriter les meetings et autres rencontres durant ces trois semaines de campagne n'avait rien d'une salle. «Totalement délabrée et pas seulement, cette salle est noyée dans une mare d'eau, le sol jonché de débris de bouteilles et d'amas d'excréments…» est-il affirmé dans un communiqué diffusé en milieu d'après-midi. Ailleurs, selon tous nos correspondants, on avait peine à croire qu'une campagne électorale venait de connaître son coup de starter. En fait, il aurait suffi de faire un tour au centre-ville de Tizi-Ouzou pour comprendre que les candidats ont décidé de prendre leur temps avant de s'en aller tenter de séduire les potentiels électeurs. Ainsi, même pour l'affichage on ne s'est pas bousculé. En effet, seules quelques affiches du MPA d'Amara Benyounès, qui n'ont d'ailleurs pas résisté à des mains arracheuses, ornaient les sites prévus à travers le centre-ville. De toute évidence, il va falloir beaucoup d'imagination et surtout de force de persuasion de la part des candidats des 32 listes en course, pour intéresser une population pas très portée sur les élections, législatives notamment, lors desquelles Tizi-Ouzou a toujours été en queue de classement du taux de participation.
M. Azedine
MEETING D'AHMED BENABDESLEM À CONSTANTINE
Début de campagne raté pour le FAN
Signe d'un désintérêt manifeste de la population quant aux élections ou incapacité à mobiliser les curieux du moins, la sortie constantinoise du président du Front de l'Algérie nouvelle, FAN, à l'occasion de la première journée de la campagne électorale aura été un non-événement. En effet, mis à part quelques militants, deux observateurs de l'Union européenne et une poignée de journalistes venus recueillir les propos d'Ahmed Benabdeslem, le meeting de cet ex-membre d'El Islah, était, à tous points de vue, un rendez-vous raté pour un parti qui concourt à la députation avec des listes dans 46 willayas. En tout état de cause, pour celui qui se dit militant d'une «Algérie républicaine, badissienne et novembriste », le choix de Constantine, berceau du leader du mouvement réformateur pour lancer la campagne électorale, n'est pas fortuit mais dénote plutôt d'une volonté, celle de «reconquérir l'héritage perdu du cheikh Abdelhamid Ben Badis qui, 50 ans durant, n'a eu de vie que pour l'Islam et l'Algérie. Nous ne voulons pas d'une Algérie communiste, libérale, laïque, encore moins wahhabite. Nous voulons une Algérie amazighe et arabe, celle pour laquelle Ben Badis a consacré toute sa vie.» Craignant une forte abstention qui n'arrangerait que les affaires des «arrivistes», et opposé à la politique de la chaise vide et du boycott, Ahmed Benabdeslem a exhorté les Algériens d'aller voter massivement. «L'Algérie est en danger et a besoin plus que jamais de ses fils. Ce serait une honte pour les Algériens de perdre ce que nos martyrs ont reconquis » Se proposant comme une alternative pour le changement, le leader du FAN estime que le pays n'a pas besoin d'alliance islamique qui le conduira dans des querelles idéologiques, mais a besoin d'un front large où se fondent tous les Algériens. S'agissant du programme politique et économique du parti, Ahmed Benabdeslem défend «l'accomplissement des réformes dans tous les domaines et la cessation des pratiques incompatibles avec l'Etat de droit».
Farid Benzaid
ANNABA
Faible mobilisation
La campagne pour les législatives du 10 mai 2012 a timidement débuté hier dimanche à Annaba, malgré la disponibilité des moyens logistiques (plus d'un millier de panneaux d'affichage, une dizaine de stades, une vingtaine de salles et autres places publiques) réservés par les services de la Wilaya à cet effet.
1 800 rassemblements et autres meetings populaires sont prévus. Ainsi, un seul parti parmi ceux ayant reçu leur agrément récemment a organisé un cortège de véhicules sur lesquels étaient placardés la liste avec les photos des candidats qui ont sillonné la ville et sa périphérie durant toute la matinée. Sur le mythique cours de la Révolution, cœur de l'antique Bouna, les trois quarts des panneaux d'affichage réservés aux 44 listes entre partis (39) et indépendants (5) sont restés désespérément vides et ce, jusqu'en milieu d'après-midi. Dans ces 44 listes en lice à Annaba, qui dispose de huit sièges à pourvoir au palais Zighoud-Youcef, on trouve évidemment les partis traditionnels dont, outre le FLN, le plus ancien parti d'opposition, le FFS, mais également la coalition des trois partis islamistes, MSP, Nahda et Islah, sous le label «El Djazaïr El Khadra» (Algérie verte), avec, cependant, un certain refus de cautionnement d'une bonne partie de nahdaouis de cette liste. Il y a également dans les 44 listes qui prennent part à ces joutes électorales, les partis plus ou moins anciens ayant eu leur agrément à l'ouverture du champ politique en 1989 et, bien entendu, d'autres issus des 21 nouveaux partis agréés tout récemment. Pour les cinq listes d'indépendants, ils viennent de divers horizons et secteurs, dont l'administration et le privé. Dans cette optique, il y a lieu de mentionner que les redresseurs du FLN, menés par Salah Goudjil, ayant envisagé de se présenter à Annaba sous une liste indépendante, ne figurent pas dans les cinq présentes pour ces joutes électorales. Pour le FFS, qui prend part à ces législatives après un long boycott, le choix de tête de liste s'est porté sur un transfuge du Parti des travailleurs (PT) ayant occupé le poste de responsable du bureau de wilaya, avant de démissionner de cette charge début 2011, puis carrément du PT en février dernier. La liste du FLN a fait l'objet de vives critiques de la base. Des universitaires, des cadres d'entreprises économiques, militants du parti de père en fils et pour certains, issus de familles ayant donné à la lutte de Libération nationale plusieurs de leurs membres, ont été écartés, sans motif valable, estiment-on au sein des militants du FLN à Annaba. Des observateurs avertis de la chose politique dans cette wilaya de l'extrême nord-est du pays prédisent une «débâcle» aux prochaines législatives de l'ex-parti unique. Dans cette wilaya, ils sont quelque 428 677 électeurs inscrits dont 13 168 nouveaux, après recours, selon la Direction de la réglementation et de l'administration générale (Drag). Sur instruction du chef de l'exécutif de la wilaya de Annaba, Mohamed Ghazi, les services de cette direction sont tenus au respect strict de leurs prérogatives se résumant à la préparation des conditions logistiques, techniques et matérielles pour la réussite de cette consultation électorale.
A. Bouacha
ORAN
Quels arguments pour éviter l'abstention '
Depuis hier, les représentants des partis politiques et des indépendants, ont entamé la campagne électorale pour tenter de convaincre les électeurs de la nécessité de voter et d'élire leurs représentants.
Une première journée consacrée principalement à présenter leurs candidats respectifs et à énumérer quelques éléments de leurs programmes. Face à un électorat désabusé par des promesses antérieures non tenues, le spectre de l'abstention prédomine à Oran. En ce premier jour de campagne, mis à part les panneaux d'affichage des candidats aux législatives, des panneaux qui sont d'ailleurs restés vide, rien n'indiquait qu'il y a eu lancement de campagne. Les citoyens eux-mêmes affichaient un total désintérêt aux questions relatives aux élections législatives. C'est dire que les 37 partis et les 6 listes des indépendants, représentant un total de 43 listes, ont du pain sur la planche et devront trouver des arguments nouveaux et surtout convaincants, pour qu'au moins les plus réfractaires au vote les écoutent. Pour Noureddine Djellouli, ancien maire d'Oran et tête de liste du nouveau parti «El Moustakbel», ce début de campagne a été l'occasion de regrouper ses membres et sympathisants au niveau de la salle de l'hôtel El Houna, où il a avancé les grande lignes de son parti qui prône «l'écoute, la concertation et la transparence ». Tout en reconnaissant l'hésitation constatée auprès des citoyens, le boycott, sa formation politique compte le contrer par des actions de sensibilisation de proximité, en visant les personnes qui n'ont jamais voté auparavant. Le Front du changement a quant à lui choisi de se réunir au niveau de son siège pour présenter ses candidats. Pour sa part, le docteur Méliani, tête de liste indépendante «El Amana» a opté pour la placette de Tahtaha, à la Ville nouvelle, pour un regroupement en présence de tous ses candidats aux élections législatives. Le RND a également choisi en ce premier jour de campagne de réunir ses membres au niveau de la salle de cinéma Es Saâda et présenter un à un ses candidats et énumérer les points principaux de son programme consacré à la wilaya d'Oran. Pour sa part, la tête de liste du FNA a fait savoir par le biais d'un communiqué qu'il ne comptait commencer la campagne qu'au terme des huit jours de deuil, suite au décès du président Ben Bella. Hier, ce fut la secrétaire générale du PT qui devait inaugurer, en fin d'après-midi, la série de meetings que comptent animer les chefs de partis à Oran. Mme Louisa Hanoune a choisi de s'adresser à la population oranaise à partir de la commune d'Es Senia, au niveau de la salle omnisports. En attendant un lancement plus dynamique de la campagne électorale, les Oranais vaquent à leurs occupations dans l'indifférence. Gagner la confiance de l'électorat ne sera sûrement pas une mince affaire. Beaucoup misent sur les prochains jours où des chefs de partis viendront pour tenter de donner du souffle à cette campagne qui semble épuisée avant même de commencer, tant les citoyens ne se sentent pas concernés.


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