Algérie

Campagne labours-semailles, entre espoir et contrainte



Selon la Direction des services agricoles, DSA, il est prévu, pour la campagne 2019-2020, l'emblavement de quelque 75 000 ha de céréales principalement du blé dur, dans une moindre mesure, de l'orge et de l'avoine, mais peu de blé tendre. Les semailles débuteront progressivement le mois de novembre.La campagne semailles a été lancée, officiellement, la semaine écoulée, sur une parcelle du domaine Bouzakkar, dans la localité de Dhaïa, à quelques kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la wilaya Aïn Defla. Toujours selon la DSA, l'objectif fixé est de produire 2 100 000 q à l'issue de la campagne. Pour ce qui est des semences, au niveau de la CCLS (Coopérative des céréales) où le guichet unique est installé avec les représentations de la BADR, la CRMA (assurances) et la CCLS (fournisseurs de semences et d'engrais), 71 000 quintaux de semences sont disponibles avec plusieurs variétés, dont le Vitron, Bouselam et Simeto, cette dernière étant la plus prisée par les céréaliers dont 38 000 quintaux sont déjà proposés à la vente.
A signaler que la CCLS, en plus de la vente des semences de céréales et de légumes secs, possède son propre programme de multiplication de semences (PMS) qu'elle gère en collaboration avec 14 multiplicateurs. Dans le cadre de ce programme, au terme de la campagne 2018-2019, la CCLS a collecté 139 766 quintaux de semences et 837 180 de blé dur et tendre en plus de l'orge, destinés à la consommation. Soit une collecte globale de 976 946 quintaux considérée comme un record jamais atteint.
Toujours pour ce qui est du programme de multiplication de semences que gère la CCLS, le segment des légumes secs réalisé durant la campagne 2018-2019, effectuée sur 250 ha, a permis de récolter 2 044 quintaux de semences de pois chiches et de lentilles, ainsi que 1 348 quintaux destinés à la consommation.
Pour ce qui est du programme de multiplication de semences de la campagne 2019-2020, la CCLS prévoit une superficie de 5 000 ha, soit près de 300 ha de plus que la précédente campagne, réparties en 3 730 ha pour le blé dur, 680 ha pour le blé tendre, 400 ha pour l'orge et 190 ha pour le tricicale (plante hybride entre le blé dur ou tendre et le seigle).
Un point noir à ce tableau prometteur, c'est le peu d'engouement des agriculteurs pour la culture des légumes secs. La preuve, on enregistre une mévente des stocks de semences, ce qui a conduit à ne pas augmenter les superficies à mobiliser qui demeurent stables.
La CCLS compte 106 partenaires producteurs de semences de céréales et parmi eux, on a compté 14 qui ont obtenu des rendements supérieurs à 50 quintaux à l'hectare, et ce, dans trois grands périmètres céréaliers de la wilaya, notamment dans les communes de Aïn-Soltane, Djendel et Aïn-Lechiakh (Haut-Chélif) à l'est, au centre dans les communes de Khemis-Miliana, Bir-Ould-Khelifa et Arrib et, enfin, dans le périmètre ouest dans les communes d'El-Abadia, El-Amra, Aïn-Defla et El-Attaf.
Dans ces communes, on a enregistré des rendements records avec 74 quintaux à l'hectare de blé tendre dans le domaine des Bensiam de Khemis-Miliana, 73,90 q dans le domaine Bouhadja à El-Attaf. Le rendement moyen le plus élevé par périmètre a atteint les 74,50 quintaux de blé tendre à l'hectare au centre, 74 quintaux /ha de blé dur à l'ouest et 67 quintaux (blé dur) à l'est. S'agissant des ventes de semences à la mi-octobre, les céréaliers se sont approvisionnés au niveau de la CCLS pour près de 24 484 quintaux dont plus de 24 000 quintaux certifiés.
Cependant, dans le discours des responsables, l'autosuffisance alimentaire est un défi stratégique. Il faut des moyens qu'il faut et non des discours et des promesses.
A ce sujet, bon nombre de céréaliers se plaignent des banques à qui incombe l'accompagnement des agriculteurs par l'accord de crédits de campagne, crédits Rfig (traduction accompagnateur). Selon plusieurs témoignages, pour obtenir un tel crédit, il faut se préparer à un véritable parcours du combattant et fournir une multitude de documents. L'un de nos interlocuteurs nous confie : «J'ai été le premier à déposer ma demande de crédit au niveau du guichet unique au début du mois d'août, à ce jour, je n'ai pas obtenu le crédit de 400 millions de centimes, on m'a répondu qu'on ne pouvait m'accorder que 200 millions alors que j'ai hypothéqué un tracteur qui en vaut davantage. Malgré cela, on continue de m'exiger, à chaque fois, des papiers, et encore des papiers ou encore d'hypothéquer d'autres biens alors que la campagne a déjà débuté.» Selon nos sources, cet agriculteur n'est pas le seul à se plaindre de la qualité de service de cet organisme financier.
Selon certaines sources concernant le crédit dit Rfig, en 2016 seuls 165 agriculteurs en ont bénéficié, 210 en 2017 et quelque 220 en 2018 sur plus de 2000 dossiers de demandes déposées. Pourtant, indiquent nos interlocuteurs, les crédits sont remboursés à la source, au moment de l'encaissement des livraisons à la coopérative céréalière. Aussi les intéressés en appellent aux hauts responsables pour que ce crédit dit Rfig apporte réellement son concours en faisant l'économie de tant de bureaucratie.
D'autres encore justifient ces pesanteurs par le fait que cet organisme «tient le monopole de ce segment de crédit et espèrent la mise en place d'un autre organisme concurrentiel».
Par ailleurs, il y a lieu de signaler que Aïn-Defla accuse un déficit d'emmagasinage très en deçà du volume des récoltes collectées, un déficit estimé à quelque 500 000 quintaux, ce qui oblige la CCLS à recourir à la location d'aires de stockage, à des réquisitions d'espaces étatiques et au transfert vers d'autres destinations. Ce qui occasionne des dépenses dont la coopérative serait heureuse de faire l'économie.
Certes, l'OAIC a entamé la construction d'un dock silo à El-Attaf mais le projet à peine sorti de terre est à l'arrêt depuis des années, et ce, pour des raisons inexpliquées. Les ministres et autres hauts responsables qui ont visité le chantier n'ont pas soufflé mot sur les raisons qui ont bloqué l'achèvement de cette structure tant attendue. De plus, et pour parer à ce déficit, certains responsables ont crié sur tous les toits que l'OAIC était en voie d'acquérir une dizaine de silos mobiles de proximité, mais, à ce jour, de ces silos on n'en a pas vu un seul.
Karim O.
Le présumé auteur d'escroquerie via internet arrêté
Selon une source policière, la brigade des finances en collaboration avec celle de la lutte contre les crimes cybernétiques, a procédé à l'arrestation d'un homme âgé de 52 ans, mis en cause dans une affaire d'escroquerie via internet dont ont été victimes trois citoyens.
C'est grâce aux plaintes d'un habitant de la wilaya d'Alger, à qui le mis en cause, contacté par l'intermédiaire d'un site de ventes en ligne, a donné l'accord au plaignant pour la location d'un café situé au centre-ville de Aïn Defla, que l'auteur a été arrêté.
Après l'accord de la location conclu contre la somme de 180 millions de centimes, le locataire a pris possession du café. Après deux mois d'exploitation, le vrai propriétaire des lieux s'est présenté et a engagé une procédure d'expulsion. Les services de police après identification de l'auteur de l'escroquerie, ont procédé à son arrestation. Lors de l'interrogatoire, il s'est avéré qu'il avait soutiré une somme de 132 millions de centimes à une autre victime, un citoyen âgé de 33 ans demeurant à El Attaf. Toujours de source policière, les enquêteurs découvrent que le mis en cause avait escroqué une autre personne résidant à Hammam Righa, en lui extorquant 350 millions, en usant du même stratagème.
Au total, l'homme a empoché, indique-t-on, 662 millions de centimes de ses trois victimes.
Déféré au parquet de Aïn Defla, et après avoir comparu devant le procureur de la République, puis entendu par le juge d'instruction, il a été placé en détention provisoire.
K. O.


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