Plus de 10 000 candidats dans la course dans les mêmes partis qui ont alimenté le chaos. Evidemment, profusion de listes communautaires et religieuses, pour traduire la situation délétère que d'ailleurs expriment copieusement les attentats quasi quotidiens à Bagdad et autres grandes villes. En moyenne, une cinquantaine de morts par jour, dans l'indifférence d'un pouvoir et d'une classe politique concentrés sur leurs propres intérêts.A la situation sécuritaire on ne peut plus précaire, la campagne électorale démarre également dans un contexte politique très tendu. Le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki a déjà annoncé vouloir rester à son poste. Depuis plus d'un an, les attentats sont en hausse : près de 600 personnes sont mortes en mars dernier. Depuis le 1er janvier 2014, l'armée irakienne mène une campagne militaire dans une région purement sunnite à l'ouest du pays. Deux villes sont assiégées et certaines tribus ont pris les armes contre l'armée. Al-Maliki assure qu'il mène une campagne anti-Al-Qaïda, mais beaucoup d'habitants parlent de règlement de compte politique anti-sunnite. De fait, les Irakiens craignent une nouvelle guerre civile.Le Premier ministre, un chiite pur et dur, est au pouvoir depuis que les Etats-Unis avaient pris la décision de le lui confier pour marquer symboliquement leur retrait du pays qu'ils ont détruit de fond en comble. Son dernier parlement n'a pas de bilan. En quatre ans, il n'a voté aucune loi importante, et les institutions irakiennes sont bloquées par les désaccords entre les trois grandes communautés, kurde, sunnite et chiite. L'envoyé spécial des Nations unies, Nicolaï Mladenov, a déploré "cette campagne électorale qui divise les Irakiens".Le Premier ministre se dispute aussi avec les Kurdes au sujet du pétrole. Il refuse qu'Erbil, capitale de la province autonome du Kurdistan, vende son pétrole tout seul. Les Kurdes, qui l'ont soutenu pendant deux mandats, ne sont plus disposés à le faire. Gobad Talabani, le fils du président kurde d'Irak, Jalal Talabani, a clairement signifié le retrait du soutien de sa communauté : "Nous ne sommes pas contents de la situation en Irak, le pays pourrait être en meilleure santé avec une meilleure direction." Al-Maliki compte rattraper son électorat chiite majoritaire en Irak au travers de sa campagne militaire contre Fallouja et Ramadi, d'autant que son rival, le tonitruant et jeune chef chiite Sadr de Bagdad, s'est mis en congé sabbatique. Les autres courants chiites ne pèsent pas grand-chose en termes de gisements électoraux. Al-Maliki est présenté par beaucoup de médias, publics et privés, comme le seul homme capable de tenir l'Irak ! Il reste que les sunnites sont convaincus que le chef du gouvernement leur mène une guerre confessionnelle.Pour eux, Al-Maliki fait croire qu'il y a des terroristes à Fallouja pour "exterminer" les sunnites d'Irak. 20 000 militaires de son armée encerclent en ce moment Fallouja.En 2004, l'armée américaine, beaucoup mieux armée et suréquipée, n'avait pu entrer dans la ville pour bouter al-Qaïda.D. B.NomAdresse email
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Posté Le : 10/04/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Bouatta
Source : www.liberte-algerie.com