Algérie

Campagne électorale: des thèmes consensuels et des positionnements politiques



Campagne électorale: des thèmes consensuels et des positionnements politiques
Ainsi, la décentralisation dans la prise de décision dans la gestion des collectivités locales et l'élargissement des prérogatives des élus, pour insuffler une dynamique plus soutenue au développement, se sont affirmés comme des questions centrales qui ont cristallisé un réel consensus entre les partis, durant cette campagne de trois semaines marquée par un discours électoral, dans l'ensemble, assez modéré dans le ton et avec "très peu de dépassements", selon la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (HIISE).Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND, 2ème force politique à l'APN avec 100 sièges), et Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a estimé nécessaire la révision de certaines dispositions du code de la commune et de la wilaya afin de rendre la gestion des collectivités locales "plus performante", dans un cadre décentralisé.
Il a relevé, au titre de la relance du développement local, un triplement des dotations budgétaires de l'Etat dans le cadre des plans communaux de développement (PCD), passant de 35 milliards DA à 100 milliards DA en 2018.
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Mettant en exergue la notion de démocratie participative, il a observé que cette réforme reste, cependant, tributaire de l'implication du citoyen qui se doit d'exercer "pleinement sa citoyenneté et s'intéresser de près aux affaires de sa commune".
Le RND entend confirmer lors de ces élections la progression enregistrée aux législatives du 4 mai.
Pour le président du Mouvement populaire algérien (MPA, 13 sièges, membre des partis de la majorité présidentielle), Amara Benyounès, le président de l'APC doit être le "premier magistrat de sa commune", préconisant de conférer à l'assemblée locale, entre autres prérogatives, celle de gérer le foncier destiné à l'investissement, à la place de l'administration.
Il a admis, dans le même temps, un nécessaire "équilibre des pouvoirs et la coopération avec l'administration".
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, 11 sièges), Louisa Hanoune, a, également, soutenu le renforcement des prérogatives des élus locaux, mais n'est pas favorable à la démocratie participative qui veut dire, selon elle, "l'annulation de la démocratie de mandat (électif)".
Le président du Mouvement de la société de la paix (MSP, 34 sièges) Abdelmadjid Menasra, a indiqué que l'élargissement des prérogatives de l'élu lui permettra de concrétiser son programme électoral, sans être entravée par la "tutelle" de l'administration, tout en défendant un équilibre des attributions entre les deux parties.
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Tout comme il a insisté sur la réforme de la fiscalité locale pour augmenter les ressources financières des communes.
Le président de Tajamoue Amel Al-Djazair (TAJ, 20 sièges, membre de la majorité présidentielle), Amar Ghoul, a plaidé pour une "meilleure coordination" entre élus et administration au service de l'intérêt général, à travers une définition claire des prérogatives de chacun.
Dans le même ordre d'idées, le secrétaire général du Mouvement Ennahda, Mohamed Dhouibi, représentant de (l'Union Ennahda-Adala-Binaa, 15 sièges) a préconisé une "complémentarité" entre les élus et l'administration.
Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, 9 sièges), Mohcine Belabbes, a plaidé pour l'implication du citoyen dans la "prise de décision" au niveau de sa commune, notamment à travers les associations et les comités de quartiers, dans le cadre d'une démocratie participative.
Le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR, 6 sièges), Belkacem Sahli, s'est prononcé, lui aussi, pour l'amendement des codes de la commune et de la wilaya et la consécration de la démocratie participative.
Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a indiqué dimanche que le projet de loi portant révision du code communal et de wilaya sera adopté avant la fin du premier semestre 2018, précisant que le processus de réforme engagé par le secteur "entame sa dernière phase".
Préserver les acquis de la sécurité et la stabilité et maintenir la croissance
La campagne électorale a été, par ailleurs, une opportunité pour les partis politiques de développer les grands axes de leurs programmes politiques et de se déterminer par rapport aux questions nationales.
Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN, 1ere force politique, avec 161 siège à l'APN), Djamel Ould Abbès, a mis en exergue les effets de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui a permis le rétablissement de la sécurité et de la stabilité et sans lesquelles aucune relance du processus de construction du pays n'aurait été possible.
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Il a insisté sur l'importance de préserver ces acquis et poursuivre les programmes de développement socio-économiques engagés par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, promettant que le parti du FLN oeuvrera à sauvegarder les "acquis sociaux".
L'ensemble de la classe politique a été unanime sur la préservation de la sécurité et de la stabilité de l'Algérie, une "ligne rouge" que nul n'a le droit de franchir, et sur une forte participation des citoyens aux élections.
Le secrétaire général du FLN -parti qui ambitionne de rafler la majorité des APC et des APW- a, d'autre part, mis en avant la "légitimité historique" dont jouit le FLN et son statut de "colonne vertébrale de l'Etat algérien".
Sur ce point, le président du MPA a estimé qu'il était temps de "passer de la légitimité révolutionnaire à légitimité démocratique" pour bâtir un "Etat puissant et moderne".
Le secrétaire général de l'ANR, Belkacem Sahli, a déclaré, pour sa part, que "la religion, la langue et la légitimité révolutionnaire" sont partagés par tous les Algériens et ne doivent pas être utilisés dans des "surenchères politiques et électorales".
Au volet économique, le RND et le MPA ont été parmi les partis qui ont le plus défendu le financement non conventionnel de l'économie, pour éviter un coup d'arrêt à la croissance, dans un contexte de raréfaction des ressources financières du pays induite par une baisse drastique des cours du pétrole.
La plupart des formations ont plaidé, en outre, pour une économie de marché, estimant que l'avenir de l'économie nationale passe impérativement par le développement de l'entreprise privée.
La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a, de son côté, dénoncé ce qu'elle a qualifié de politique "d'austérité" du gouvernement et exprimé son opposition au projet de loi de finances 2018, contenant, selon elle, une orientation générale allant dans un "sens libéral qui tourne le dos au bien-être des franges populaires et favorise la logique de profit".
Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS, 14 sièges, plus vieux parti d'opposition), Mohamed Hadj Djilani, a affirmé que sa formation oeuuvrait à édifier un "Etat de droit et de justice sociale" et militait toujours pour un "consensus national" et un "changement pacifique".
Le secrétaire général de Talaei El-Houriyet (parti qui participe pour la première fois à une élection), de l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, a appelé au dialogue national et des "élections propres" pour mettre en place les institutions de l'Etat, dont une APN "légitime", de laquelle seront issus un "gouvernement d'union nationale" et une "nouvelle constitution d'entente pour organiser la vie politique du pays".
Le président du Front El Moustakbel (14 sièges), Abdelaziz Belaid, a, quant lui, fait de la "moralisation de l'action politique" et du "dialogue national" des crédos de son discours électoral.


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