Campagne électorale à Bejaia

Les citoyens totalement indifférents La campagne électorale est à son troisième jour et, dans la rue de Bejaia, on n’en parle que très peu, le citoyen étant totalement indifférent... Un climat de nervosité caractérise l’ambiance générale à Bejaia. Les acteurs politiques peinent à trouver le sujet qui susciterait l’engouement chez le citoyen. Les salles de meeting se distinguent par la faible affluence. Tout comme lors de la confection des listes, les partis politiques font face à un déficit du public. On ne trouve pas à qui parler. Ceux qui assistent aux rencontres initiées par les candidats aux locales sont des personnes partisanes, donc acquises. Il faut donc chercher ailleurs. C’est pourquoi l’option de grands meetings publics ne paie plus, et il faut aller vers les gens, les convaincre par un discours qui porte sur les vrais problèmes. «Connaissez-vous seulement nos problèmes?», s’indigne cette ménagère, apostrophée par un candidat. Une sentence qui en dit long sur ce que doivent fournir comme effort en matière de discours tous les postulants aux commandes des locales. Le FFS, le RCD et, à un degré moindre, le FLN et le RND, sont handicapés par des contestations bruyantes enregistrées autour de la confection des listes pour les APC et APW. Le dictat des directions nationales à imposer des candidats de leur choix est allé contre les souhaits des bases militantes respectives des partis. Une grande saignée est ainsi visible au sein de la formation d’Aït Ahmed. L’indifférence affichée et le désintérêt de la population pour ce rendez-vous électoral font craindre le spectre de l’abstention. Une abstention qui a fait des siennes lors des législatives. Alors l’avertissement a-t-il été saisi à sa juste valeur par les politiques? Lors des élections partielles de novembre 2005, la population de la wilaya de Bejaia n’avait que très peu voté. Seulement 25% des citoyens se sont présentés aux urnes. On assiste à présent au même comportement, soit celui vécu lors des élections législatives de mai 2007. La région connue pour son abstention peut récidiver encore une fois si les vrais problèmes ne sont pas soulevés et si des intentions et des volontés d’agir utilement au service des citoyens et de leur aspiration au développement ne sont pas clairement affichées. Les candidats sont avertis.