Algérie

Campagne électorale: Trois candidats accusent la commission de surveillance


Des candidats à l'élection présidentielle du 9 avril prochain ne sont pas contents du déroulement de la campagne électorale et ils l'ont clairement signifié, hier, à l'occasion d'une conférence de presse animée par leurs représentants au siège de Ahd 54 à Alger.

A l'origine de ce mécontentement, la Commission nationale de surveillance des élections présidentielles (CNSEP) qui est pointée du doigt par Sediki Mohamed, représentant de Fawzi Rebaïne, Rachid Lourari, représentant de Mohamed Saïd Belaïd, et Abdeslem Kessa, représentant de Djahid Younsi, qui ont tous dit hier qu'ils sont arrivés à une «situation de blocage». Rachid Lourari a déclaré que toutes les doléances concernant les dépassements constatés lors de la campagne électorale et transmises à la commission de surveillance, conformément à la loi, sont restés lettre morte. Mohamed Teguia, le coordinateur de la CNSEP, n'aurait pas, selon le conférencier, transmis ces doléances aux institutions concernées pour y remédier, et ce malgré le PV de réunion qui a regroupé les représentants des cinq candidats le 10 mars dernier.

Près d'un mois après l'installation officielle de la CNSEP, les représentants des trois candidats qui ont animé la conférence de presse remettent en cause la «composante» de la commission, où siègent représentants de partis politiques agréés et représentants des candidats en lice. Selon Rachid Lourari, la constitution de la commission n'est pas conforme aux articles 4 et 5 du règlement. «Le non-respect de l'affichage», «le manque de moyens dont disposent les candidats dans leur campagne», «l'utilisation des moyens des entreprises publiques et privées au profit du candidat-président», «les aides financières de l'Etat qui ne sont pas encore arrivées à certains candidats» sont quelques-uns des griefs retenus par les conférenciers, qui soutiennent que toutes ces «protestations» dorment dans un tiroir du bureau du coordinateur de la Commission nationale de surveillance des élections présidentielles, M. Teguia Mohamed.

Les conférenciers ont ajouté que devant cet état de fait, ils ont adressé une demande d'audience au Premier ministre Ahmed Ouyahia, en sa qualité de président de la Commission de préparation des élections présidentielles, mais ils n'ont pas reçu de réponse.

Ainsi, la décision a été prise de transmettre une lettre au président de la République, qui reste le premier magistrat du pays jusqu'au 9 avril prochain. Mais à la surprise générale, certains représentants des candidats ont refusé de signer le doucement, a fait savoir le porte-parole de Mohamed Saïd, candidat libre à ces joutes électorales. Pis que cela, Rachid Lourari a déclaré hier que la commission nationale de surveillance des élections présidentielles est très souvent désertée par ses membres, ce qui fait que lors des réunions, le quorum n'est pas atteint, ce qui oblige ainsi à des ajournements qui font perdre énormément de temps à la CNSEP. «Ces agissements sont un prélude à la fraude», lance Sediki Mohamed, qui fera savoir par ailleurs que la candidat Fawzi Rebaïne, qu'il représente, n'a pas touché à ce jour le 1,5 milliard de centimes dégagé par l'Etat pour le financement de sa campagne électorale. M. Sediki a déclaré que son parti, Ahd 54, a transmis une trentaine de recours à la CNSEP depuis le début de la campagne électorale.

«Nous sommes devant un blocage», a-t-il lancé, en soulignant que la commission de surveillance des élections semble gagner du temps. Même si l'option du retrait des candidats de la course électorale a été écartée par les conférenciers, il n'en demeure pas moins que les animateurs du point de presse ont déclaré qu'ils restaient déterminés à poursuivre leur «combat» pour la démocratie et l'Etat de droit qui, estiment-ils, est le véritable défi de l'Algérie.

Interrogés sur l'absence des autres représentants des autres candidats, les conférenciers ont affirmé qu'ils n'ont de problèmes avec personne, mais ils ont tenu à signaler par ailleurs que le représentant de Moussa Touati n'a pas siégé à la CNSEP depuis une quinzaine de jours.


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