La wilaya de Bordj Bou-Arréridj vient de lancer une campagne de nettoyage des forêts et de curage des oueds de la région. Des bénévoles y participent, en coordination avec la direction des forêts, à l'origine de cette opération. À Djaâfra, la plus grand massif forestier de la région, les habitants et des bénévoles ont donc commencé, le week-end dernier, à nettoyer la forêt, surtout aux abords du CW 43 et des chemins forestiers.Tous les moyens ont été utilisés pour ramasser le maximum de déchets et des appels à la participation sont lancés en boucle sur les réseaux sociaux. L'autre action qui vient d'être ordonnée par le wali de Bordj Bou-Arréridj, Mohamed Benmalek, est le curage des canalisations et des oueds de toutes les villes de la wilaya. "Nous avons mobilisé toutes les équipes de nettoiement qui sillonneront les villes pour curer les caniveaux et les cours d'eau, avant l'arrivée des pluies. Elles seront aussi assistées par les équipes de la DTP pour ce qui concerne le curage des caniveaux longeant les RN et CW", a affirmé le wali de Bordj Bou-Arréridj.
Ce dernier a rassuré sur la disponibilité et la bonne disposition des équipes de la wilaya à prêter main-forte avec les moyens logistiques à tous ceux qui souhaitent organiser un volontariat de nettoyage. "Cette opération très attendue permettra l'évacuation rapide des eaux pluviales et nous évitera les inondations. Sinon, nos routes se transformeront en bourbier", a estimé Salah, un riverain de l'oued Lagraphe qui se rappelle des inondations meurtrières de la nuit du 23 au 24 septembre 1994, entre 17h et 3h.
À cette date de triste mémoire, ces inondations se sont soldées par un bilan de 17 morts et 1000 sinistrés, dont 370 commerçants ruinés. Les pertes ont été évaluées à 25 milliards de centimes. Ces dommages subis par la ville ne devaient rien à l'oued, ils étaient dus essentiellement à l'insuffisance du réseau d'assainissement et d'évacuation à l'époque.
Le tout conjugué à l'inconscience humaine qui règne dans la ville, léguée au fil des ans par une urbanisation anarchique et démesurée et aux décharges sauvages qui remplissent les lits d'oued de déchets solides. "Le même constat est dans presque toutes les agglomérations de la wilaya", dira Rabah, un habitant de la commune de Ras El-Oued. "Donc, cette opération de curage est nécessaire et très importante, mais il faut aussi sensibiliser les citoyens à ne pas tout jeter dans égouts ou les lits d'oued", suggère-t-il.
Les habitants de Bordj Bou-Arréridj attendent aussi des autorités qu'elles prennent en charge le problème des eaux usées qui est une menace permanente sur la faune, la flore et la santé publique. Dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, le traitement des eaux usées ne couvre qu'une partie insignifiante de la région. Des agglomérations en sont encore dépourvues.
Et jusqu'à ce jour, dans presque toutes les communes, la grande majorité des eaux des ménages est déversée dans la rue ou dans les caniveaux, destinés à l'écoulement des eaux de pluie ; elle se déverse dans les cours d'eau, ou tout simplement laissée à l'air libre. "C'est pourquoi à l'entrée de nos agglomérations, des odeurs nauséabondes attaquent les visiteurs. Les locaux se sont déjà habitués aux odeurs !", dénonce, dépité, Hocine, un habitant du village sud de Bordj Bou-Arréridj. Quant aux déchets liquides industriels ou liés à l'activité médicale (laboratoires d'analyses médicales...), ils se retrouvent eux aussi dans les caniveaux, d'où ils rejoignent les collecteurs puis les oueds.
Notons que les agriculteurs de la wilaya sont obligés pour sauver leurs cultures et leur bétail de se servir de ces dangereuses eaux usées. "Il faut un plan d'urgence pour ces eaux usées", rappellent les habitants aux autorités.
Chabane BOUARISSA
Posté Le : 18/08/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chabane BOUARISSA
Source : www.liberte-algerie.com