Algérie

Campagne de lutte contre la pyrale de la datte



Après la fin des interventions contre la prolifération du Boufaroua, acarien ravageur du palmier dattier qui a suscité un mouvement de panique chez de nombreux producteurs de dattes eu égard aux infestations plus élevées constatées dans les palmeraies de la région, l'antenne de Biskra de l'Institut national de protection des végétaux (INPV), situé à Feliache, a lancé, la semaine dernière, une nouvelle campagne de lutte contre la pyrale de la datte (soussa) qui est un autre parasite pouvant irrémédiablement gâter la production de dattes.Mobilisant ses propres ressources humaines et ses moyens logistiques avec l'intégration à cette opération de 13 entreprises privées, l'INPV, dont le territoire d'intervention s'étend aux wilayas de Biskra, Oued Souf, Lemghayer et Ouled Djellal comptant 8,5 millions de palmiers dattiers productifs, envisage en traiter plus de 2 millions contre la pyrale de la datte (Ectomyelois ceratoniae Zeller) dont la polyphagie et sa large répartition dans l'espace sur des hôtes variés nécessitent la pulvérisation sur les régimes de dattes d'un composé insecticide avant la véraison des baies.
C'est le branle-bas de combat contre les parasites du palmier dattier à la grande satisfaction des ph?niciculteurs, organismes et chambres de l'agriculture soucieux de préserver cette richesse dont dépendent des milliers de familles, d'intervenants dans la filière et d'exportateurs. «Selon les conclusions d'une commission dépêchée par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural suite au tollé soulevé par les alertes au Boufaroua, les taux d'infestation varient de 2 à 3% dans les palmeraies.
Ce sont là des statistiques tout à fait valables, car ce parasite est endémique et bien connu. On le combat avec le poudrage de soufre et de chaux viticole à des périodes précises. L'INPV de Feliache ses prévisions initiales d'intervention pour atteindre les foyers les plus virulents détectés et localisés en coordination avec la direction de l'agriculture.
Malheureusement, des producteurs de dattes et même des parties activant dans l'alarmisme et l'exagération ont trompé l'opinion publique en affirmant que la production de dattes serait en danger. Il n'en est rien.
Cette année, elle sera excellente en qualité et en quantité tant pour les consommateurs locaux que pour les transformateurs et les exportateurs», a souligné Slimane Nadji, directeur de l'INPV de Feliache. Revenant sur la protection phytosanitaire des exploitations agricoles et des palmeraies, notre interlocuteur tient à rappeler aux producteurs de dattes que l'INPV est un organisme créé dans le sillage du PNDA afin d'apporter une aide et un soutien partiels et gratuits aux agriculteurs pour lutter contre les parasites et qu'ils sont néanmoins tenus de protéger eux aussi leurs biens sans attendre une intervention extérieure des services publics.
Absences des mesures prophylactiques
Il relève que beaucoup de producteurs de dattes, maîtrisant parfaitement les techniques de lutte contre les fléaux naturels du palmier dattier, consacrent des moyens conséquents pour assainir leurs palmeraies et se garantir une qualité biologique de leurs productions de dattes. «D'autres ont des palmeraies desquelles ils soutirent de bons dividendes annuels, mais elles sont inaccessibles pour nos véhicules, mal entretenues et parsemées de grenadiers et de figuiers constituant des gîtes larvaires. Ils laissent les choses s'aggraver et viennent en trombe solliciter des interventions des agents de l'INPV qui sont souvent à ce moment précis sur le terrain pour soigner et prémunir les régimes de dattes contre le Boufaroua et la Pyrale», fait-il remarquer. Les mesures prophylactiques ou préventives de la présence des ravageurs des palmiers dattiers sont connues des ph?niciculteurs.
Les palmeraies doivent être aménagées pour faciliter la circulation des engins des techniciens en charge du traitement des stipes. En plus du traitement par l'épandage ou la pulvérisation de produits spécifiques contre le boufaroua et la pyrale, les producteurs de dattes sont encouragés à recourir à des moyens naturels par des lâchers de coccinelles et de phanétoroma, des insectes entomophages, ne constituant aucun danger pour les dattes.
Les palmeraies doivent aussi être dotées d'un puits ou d'un réservoir d'eau et être régulièrement désherbées et débarrassées des cultures intercalaires de certains arbres fruitiers favorisant le pullulement d'acariens et d'insectes nocifs pour les dattes dont les régimes seront traités avant l'opération de l'ensachement des baies en voie de mûrissement et les récoltes débutant vers la mi-septembre. «Ce sont là des mesures prophylactiques nécessaires pour débarrasser nos palmeraies de toutes atteintes.
La ph?niciculture est un créneau vital pour l'économie nationale et cela induit la conjugaison de tous les efforts pour nous éviter des déboires. A contrario, des voix de cassandre prédisant une catastrophe, la production de dattes sera meilleure que celle de l'année dernière», a insisté le directeur de l'INPV.
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