Première cause de décès chez les femmes et principal motif de
consultation en oncologie en Algérie, le cancer du sein est en nette
progression. Cette réalité est due à l'absence d'une politique de prévention. Le
diagnostic précoce de ce type de cancer demeure le meilleur moyen de réduire le
taux de mortalité, car il permet de traiter la maladie à son premier stade. Dans
cette optique, le service de gynécologie de l'établissement hospitalo-universitaire
1er Novembre vient de lancer une campagne de sensibilisation et d'information
sur la nécessité du dépistage et son rôle dans la prévention contre cette
maladie. Intitulée «Octobre rose», cette campagne s'étalera jusqu'à la fin
octobre à travers les différents établissements hospitaliers.
Selon les statistiques, deux femmes sur dix ayant effectué un test de
dépistage ont découvert des symptômes de début de la maladie, alors qu'elles ne
ressentaient rien. Dans ce cas, le traitement aura un effet positif pour
stopper le développement de la maladie. Selon une étude multicentrique portant
sur un échantillon de 4.892 patientes, il est révélé que les deux tiers des
femmes atteintes du cancer du sein ont moins de 50 ans et 22% ont moins de 40
ans. L'âge moyen des patientes se situe autour de 48,3 ans. Cette pathologie
semble, en revanche, épargner les femmes ménopausées. La moitié des femmes (50%),
révèle la même étude, consultent dans les premiers mois de l'apparition du
nodule, alors que l'autre moitié ne le fait que trois mois plus tard. S'agissant
de l'épidémiologie de la pathologie, le nord du pays vient en tête avec 71%, avec
44,36% dans la capitale, l'Ouest (26%), l'Est (15,96%) et le Sud (8,96%).
D'origines multiples, le cancer du sein est surtout favorisé par le
changement alimentaire, le stress quotidien, ainsi que le refus de
l'allaitement et le mariage tardif. Pathologie lourde, le cancer du sein est
vécu par beaucoup de femmes, surtout jeunes, comme une maladie handicapante et
honteuse. A côté des dysfonctions physiologiques, cellulaires, génétiques, les
troubles mammaires portent atteinte à la psychologie de la personne. C'est
toute une image du corps qui est altérée. Il y a dissymétrie apparente, et cela
touche l'intégrité du corps. Malgré les progrès scientifiques de ces dernières
années, quelque 340 opérations d'ablation du sein ont été pratiquées sur des
femmes âgées de 25 à 60 ans au centre hospitalo-universitaire d'Oran depuis
janvier 2010. Durant cette période et à titre expérimental, une vingtaine de
femmes ont bénéficié de prothèses mammaires après ablation du sein.
Cette expérience, première du genre à l'Ouest et la deuxième au niveau
national, a connu un grand succès. C'est ainsi qu'il a été décidé de lancer
officiellement l'opération pour permettre aux femmes qui ont subi des
opérations d'ablation du sein de surmonter ce sentiment de mutilation. Dans ce
cadre, entre 20 et 25 femmes atteintes du cancer du sein vont bénéficier de ces
prothèses avant la fin de l'année en cours. Le coût de chaque prothèse en
silicone est estimé à 36.000 dinars. En effet, en 2010, 211 ablations du sein
ont été effectuées au CHUO contre 93 opérations durant le premier semestre de
cette année. Une femme sur 8 est actuellement touchée par le cancer du sein et
ce chiffre pourrait grimper à une sur 7 d'ici vingt ans. Le taux d'incidence, c'est-à-dire
le nombre de nouveaux cas, de cette maladie à Oran est de 20 cas pour 100.000
femmes.
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Posté Le : 22/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com