Satisfaction des citoyens
Deux jours après la campagne menée par les services de police à El-Hamri dans le cadre de la lutte contre la consommation et la commercialisation de drogue, c’est le calme qui prévaut dans ce quartier populaire.
En effet, lors de la tournée que nous avons effectuée vendredi dernier, à 11 heures, dans ce quartier populaire et juste après la dite opération, le quartier, d’habitude fort animé en raison des nombreux commerces et dealers, était anormalement calme. Lors de nos déplacements à travers les ruelles d’El-Hamri, nous avons relevé que les avis divergeaient sur la question. Approchés et interrogés, certains citoyens ont carrément refusé de satisfaire notre curiosité pour «ne pas se mêler dans ces affaires» alors que d’autres déclarent apprécier à leur juste valeur les campagnes de police qu’ils considèrent opportunes, positives et qu’elles tendent à débarrasser la zone du kif et de ses effets néfastes sur les «enfants» d’El-Hamri. Selon de jeunes interlocuteurs, il n’y a pas qu’à El-Hamri où l’on trouve du kif traité. Il est également commercialisé dans d’autres quartiers de la ville où des campagnes similaires ont également eu lieu. A signaler cependant que certaines personnes déclarent ne pas comprendre pourquoi seul leur quartier (El-Hamri) est ciblé par de telles opérations avant de faire remarquer que le kif est disponible partout à travers les artères de la ville d’Oran. Ces mêmes personnes assurent que de nombreuses familles conservatrices habitent dans leur quartier et n’ont aucun lien avec la drogue.
Egalement approchés, de vieux Hamraoui ont avoué apprécier ces campagnes et demandé leur intensification dans leur quartier afin de le débarrasser du fléau et des trafiquants qui infestent les lieux et leur empoisonnent l’existence. Selon l’un de nos interlocuteurs, «le fléau a disloqué de nombreuses familles et tué mon propre fils», nous confie-t-il entre deux sanglots. Le kif, dit-il encore, est un fléau assassin. Par sa présence, il a transformé El-Hamri en point noir où se pratiquent sa distribution et son commerce aux côtés d’autres drogues d’où la décision des anciens du quartier de déménager pour aller vivre ailleurs. Au cours de notre présence dans ce mythique quartier, un fait insolite pour nous a attiré notre attention, nous avons relevé qu’un jeune garçon s’était posté dans un coin où il vendait du kif à un autre jeune en s’entourant de précautions pour ne pas éveiller les soupçons.
Ceci prouve, encore une fois, que le quartier d’El-Hamri constitue toujours un lieu où l’on commercialise et consomme des drogues. Des jeunes, en provenance d’autres quartiers, viennent s’y approvisionner, nous a-t-on encore confié. A ce propos justement, prié de faire connaître son avis, l’un de ces jeunes déclare «El-Hamri est devenu un coin suspect. Ceci ne veut pas pour autant dire que les campagnes menées par les forces de l’ordre vont faire disparaître définitivement la drogue». Pour conforter son opinion, il pointe un doigt accusateur vers le Maroc d’où provient le poison avant de réclamer un durcissement de la surveillance des frontières et avant d’entreprendre les campagnes de lutte contre le fléau. Selon ce jeune, ces campagnes peuvent atténuer l’impact du phénomène mais ne réussiront jamais à en débarrasser le pays tant que l’Algérie sert de transit pour les drogues.
Samia D.
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Posté Le : 07/05/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com