Algérie

Camp de Jénine: Reprise des affrontements entre Palestiniens



Mercredi, 439e jour de l'agression contre Ghaza, l'armée sioniste poursuit ses massacres et le nettoyage ethnique contre la population civile de l'enclave assiégée. Hier, le nombre de victimes de la barbarie israélienne, soutenue par les Etats-Unis, s'est élevé à 45.097 martyrs et 107.244 blessés, a indiqué le ministère de la Santé de Ghaza. Ce bilan comprend également les 38 martyrs et 203 blessés victimes des 3 massacres enregistrés lors des précédentes 24 heures.

«Israël refuse toujours la livraison de l'aide humanitaire au nord de Ghaza», a déclaré hier le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, lors d'une conférence de presse, indiquant que la plupart des missions d'aide dirigées par l'ONU dans cette partie de l'enclave, en particulier celles qui tentent d'atteindre les zones assiégées, sont rejetées.

Hier également, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU a déclaré, dans un rapport que «les attaques contre les infrastructures civiles se poursuivent, en particulier dans le nord de Ghaza, où l'OMS signale des conditions épouvantables à l'hôpital Kamal Adwan et où ont eu lieu 61 des 95 attaques contre des bâtiments scolaires depuis le 6 octobre 2024».

«Les organisations humanitaires ont du mal à répondre aux besoins croissants en matière d'abris dans un contexte de déplacements récurrents, d'entrée limitée de fournitures d'abris et de prix en hausse des articles d'hiver sur le marché local», poursuit le document de l'OCHA.

Le Bureau constate également que «les femmes sont lourdement touchées par le manque de tests de diagnostic et de traitements médicaux essentiels, et sont souvent confrontées à des soins retardés ou inadéquats».

Ces constats du porte-parole du SG de l'ONU et de l'OCHA interviennent un mois après la fin du délai de 30 jours accordé, le 15 octobre dernier, par les Etats-Unis à Israël pour «améliorer l'accès humanitaire à Ghaza». La démarche hollywoodienne montre bien l'intérêt et le respect qu'accorde la première puissance mondiale au droit international qui interdit explicitement, même en temps de guerre, d'affamer des populations civiles, en particulier les femmes et les enfants.

Cette duplicité entre le discours de l'Administration américaine de Joe Biden et ses actions sur le terrain a poussé des familles palestiniennes à poursuivre en justice le Département d'État américain pour son soutien à l'armée israélienne dans son génocide contre Ghaza.

Selon Al Jazeera, dans leur plainte déposée devant le tribunal américain du district de Columbia, les plaignants considèrent que le Département d'État, sous la direction d'Anthony Blinken, «avait intentionnellement contourné la loi américaine sur les droits de l'homme pour continuer à financer et à soutenir les unités militaires israéliennes accusées d'avoir commis des atrocités à Ghaza et en Cisjordanie occupée».

La plainte pointe du doigt «l'incapacité du Département d'État à appliquer la loi Leahy est extrêmement choquante face à l'escalade sans précédent des violations flagrantes des droits humains par Israël depuis le déclenchement de la guerre à Ghaza», ajoute la même source.

La loi Leahy interdit toute assistance militaire américaine à des individus ou à des unités des forces de sécurité qui commettent de graves violations des droits humains et n'ont pas été traduits en justice.

Al Jazeera précise que le procès a été intenté par «cinq Palestiniens de Ghaza, de Cisjordanie et des Etats-Unis», et que «le principal plaignant était un enseignant à Ghaza qui a été déplacé sept fois au cours de la guerre actuelle et a perdu 20 membres de sa famille».

Une nouvelle journée de génocide israélien dans le nord de Ghaza

Dans le nord de Ghaza, les crimes israéliens de génocide, de déplacement et de famine se poursuivent depuis 75 jours contre des milliers de Palestiniens dans les régions de Jabalya, Beit Hanoun et Beit Lahia, dans le nord de la bande de Ghaza.

L'opération militaire, lancée le 5 octobre dernier, a fait plus de 4.000 martyrs et de disparus, en plus de 12.000 blessés et 1.750 détenus. Les derniers martyrs ont été enregistrés hier matin dans le bombardement de plusieurs maisons près de l'hôpital Kamal Adwan. La salle de soins intensifs de l'hôpital a également pris feu dans cette attaque.

Dans une vidéo enregistrée, le directeur de l'hôpital Kamal Adwan, Houssam Abu Safiya, a déclaré : « Nous avons été surpris par l'entrée de véhicules et de bulldozers à proximité de l'hôpital, qui a été précédée par des attaques effrayantes contre les maisons voisines. Des tirs soudains ont été lancés sur l'hôpital avec toutes sortes d'armes, et l'occupation a délibérément ciblé le service de soins intensifs». « Nous avons miraculeusement évacué les patients sous respirateur du service de soins intensifs, et un incendie a pris à l'intérieur », a-t-il poursuivi.

Toujours dans le nord de Ghaza, les forces d'occupation ont également fait exploser un robot près de l'hôpital Al-Awda, blessant plusieurs membres du personnel médical et des patients. L'établissement souffre depuis plus de 4 mois d'une grave pénurie de médicaments et de matériel médical, en plus d'une interruption de l'approvisionnement en carburant.

Par ailleurs, un bombardement sioniste contre une maison à Izbet Beit Hanoun, a fait 6 martyrs et des blessés. Dans le centre de l'enclave, la marine de l'occupation israélienne a arrêté deux pêcheurs au large de la ville de Deir al-Balah, avant de les relâcher en les obligeant à enlever leurs habits et de nager jusqu'au rivage.

Au sud de Ghaza, deux femmes ont été martyrisées dans un bombardement israélien visant une maison de la ville de Khuza'a, à l'est de la ville de Khan Younes.

Camp de Jénine : poursuite de la grève

De violents affrontements ont éclaté, mercredi, dans le camp de Jénine entre les résistants et les services de sécurité de l'Autorité palestinienne, dans le nord de la Cisjordanie occupée, signe de persistance de la crise interne qui a fait 3 morts, dont un commandant du bataillon de Jénine des Brigades d'Al-Qods, ainsi que plusieurs blessés parmi les résistants, la population et des membres des services de sécurité.

Le ministre palestinien de l'Intérieur, Ziad Hab Al-Rih, a déclaré, hier, que les services de sécurité «cherchaient à pousser les jeunes du camp de Jénine au respect de la loi et adhérer au programme national palestinien».

Le ministre a réaffirmé que l'opération à Jénine «cible ceux qui ne veulent pas adhérer au programme national à la lumière des changements actuels dans la région».

De son côté, en réponse aux propos du ministre de l'Intérieur de l'Autorité palestinienne, le commandant en chef du bataillon de Jénine des Brigades Al-Qods a déclaré que les tentatives de la résistance «d'initier une solution» ont été «rejetées par les services de sécurité».

«Nous avons envoyé des personnalités pour trouver une solution, mais les services de sécurité ont répondu avec arrogance. Les services de sécurité ont demandé le désarmement et ont déclaré qu'ils n'autoriseraient pas la lutte contre Israël», a-t-il ajouté.

Le commandant en chef du bataillon de Jénine des Brigades Al-Qods a également fait savoir que «combattre l'occupant ne nous met pas hors la loi» et que tout «programme national qui n'inclut pas la lutte armée contre l'occupation est un programme de trahison», rappelant que «le programme politique que les autorités (palestiniennes, ndlr) poursuivent depuis 30 ans n'a donné aucun résultat».

«Nous n'avons pas d'idées incendiaires, et quiconque nous attaquera, nous le frapperons avec une main de fer», a-t-il ajouté.




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