Cette année encore, les programmes TV en ce mois de Ramadhan ressemblent à une chorba blech'… Rien de vraiment intéressant n'est proposé au téléspectateur, dont une grande partie a fui la petite lucarne pour se réfugier dans les médias sociaux et autres jeux électroniques. Les caméras cachées ou plutôt gâchées ne font plus rire personne. En 2012, une loi a mis fin à 50 ans de monopole de l'Etat sur l'audiovisuel. Plus de 50 chaînes de télévision privées, régies par le droit étranger, ont vu le jour depuis, posant un véritable casse-tête aux autorités en matière de régulation et d'organisation de leurs activités.La veille du mois de Ramadhan, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) avait pour habitude de rappeler l'impératif de respecter l'éthique journalistique. Pour mettre de l'ordre dans un champ médiatique audiovisuel évoluant dans une anarchie totale, voire dans la clandestinité puisque la majorité des médias offshores sont non agréées, le ministère de la Communication entend bien fixer les règles, en attendant la promulgation de la loi de l'audiovisuel qui tarde à voir le jour. L'ARAV, depuis sa création, n'avait pas vraiment la main lourde contre les nombreux dépassements enregistrés par certaines chaînes TV privées, suscitant le courroux des téléspectateurs, à l'image de certains spots publicitaires insultant carrément l'intelligence de l'Algérien lambda.
Chaque année, des voix s'élèvent pour rappeler la nécessaire préservation des constantes nationales comme le caractère sacré du mois de Ramadhan, dans le cadre du référent religieux national, et aussi de veiller à la préservation de la sécurité publique pour asseoir la sérénité sociale et rejeter toutes les formes de violence consacrant la haine, le régionalisme et l'extrémisme. Justement, l'un des sujets, à l'origine d'une vive polémique depuis des années, les caméras cachées, ou plutôt «gâchées», diffusées par certaines chaînes au mépris des règles les plus élémentaires du respect du droit à l'image ou simplement la dignité et l'honneur des personnes, qui doivent être placés au-dessus de toute autre considération. Piégeant anonymes et/ou personnes publiques, à coups de brutalités, menaces et humiliations, les «caméras cachées» sont tenues à l'?il, avait déjà menacé l'ARAV. Quel que soit son format, le but d'une caméra cachée à la base est le divertissement et le rire mais chez nous elle s'est vite transformée en un instrument de terreur, d'humiliation et d'un humour de très mauvais goût. Il est donc grand temps de siffler la fin de la récréation.
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Posté Le : 29/03/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com