Algérie

Caméra angle opposé



Le temps de la CIA Les Etats-Unis ont, de nouveau, exprimé leurs inquiétudes. Il ne s’agit pas, cette fois, du programme nucléaire iranien «que Washington soupçonne d’être développé à des fins militaires», mais du lancement d’une fusée spatiale par le même Iran. Rien n’interdit à un pays, l’Iran ou un autre, de lancer une fusée. En principe. La précision est de taille. Car, dès le lancement de l’engin, tous les moyens de détection américains se sont attelés, en priorité, à suivre son évolution et d’en décortiquer tous les aspects. Scientifique, bien sûr, mais surtout technologique et militaire. Car c’est bien là que réside le vrai motif d’inquiétude de Washington. Téhéran qui avait procédé au lancement d’une fusée «à des fins scientifiques», à la veille de la réunion lundi passé des diplomates des puissances qui suivent son dossier nucléaire, voulait-il juste marquer son entrée dans le club des pays à programme spatial (dont fait partie Israël, le seul dans la région, curieux hasard), ou donner des signaux sur ses capacités technologiques, donc militaires? L’altitude atteinte par la fusée, 150 kilomètres, est plus que suffisante pour une simple mise en orbite d’un satellite que Washington est en train de pister pour découvrir les véritables intentions iraniennes. Possédant le système de détection le plus complet au monde, et le plus performant, seuls les Américains sont en mesure d’analyser la situation spatiale née de ce lancement. Faut-il conclure rapidement et affirmer que Washington va naturellement crier au loup? Il y a de fortes chances que cela soit le cas. D’autant plus que les velléités agressives iraniennes (dans un but de dissuasion, sans doute) s’affirment de jour en jour. Devra-t-on, pour autant, lier la situation sécuritaire préoccupante qui prévaut au Sistan-Balouchistan à la frontière pakistanaise, et au Khouzistan à la frontière irakienne, où vivent de fortes minorités sunnites et arabes sunnites, théâtres d’affrontements fréquents ces derniers temps et donner du crédit aux accusations portées par l’Iran contre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne? La récente opération qui a eu pour cible des policiers iraniens au lendemain de la visite de Dick Cheney à Islamabad a-t-elle un lien direct avec les reproches de mollesse faits par l’Américain à Pervez Musharraf? Si tel était le cas, l’»incursion» américaine est une réponse à la situation qui prévaut en Irak et que dénonce Washington comme étant le fait de Téhéran. Si L’Iran juge peu probables les chances d’une action armée directe sur son sol par les Américains, il n’est pas exclu que ces derniers procèdent ou procèderont par sous-traitants interposés. La méthode a donné les meilleurs résultats au cours des décennies passées quand Washington était réellement craint. Il est vrai que la CIA décidait de tout, à cette époque, car en face il y avait un certain KGB qui faisait contrepoids.


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