Algérie

Camarades !



Camarades !
Le Parti des travailleurs et l'Ugta vivent un grand spleen, d'où certainement l'idée d'organiser le show du 10 au 12 décembre et la particularité de fournir aux quelques nostalgiques qui y croient encore toutes les raisons de voir les Américains et leurs affidés «trembler» devant les résolutions finales de la Conférence internationale tenue à Alger.Indéniablement, il y a quelque chose de mélodramatique dans la conviction des deux maîtres de cérémonie. Une pasionaria dont la réputation s'effiloche en raison de périodiques sorties de piste. Parler de déviationnisme paraîtrait par trop ringard, des sorties de piste qui laissent dubitatif le monde ouvrier. Sidi-Saïd lui emboîte le pas et pourrait-il en être autrement d'une Centrale, en total décalage par rapport aux préoccupations des travailleurs, depuis la disparition d'Abdelhak Benhamouda. Bien évidemment, au lieu de s'échiner à trouver les voies et moyens de fédérer les syndicats du reste du monde, le secrétaire général gagnerait plutôt à remettre de l'ordre dans la maison où des proches collaborateurs jouent sans état d'âme les potentats.S'agissant de la Conférence de ces derniers jours, il faut quand même rappeler qu'il y a une année s'était déroulée, pratiquement, dans les mêmes conditions, une conférence sur le thème de «La guerre et l'exploitation», une opportunité qui aidera le PT et l'UGTA et leurs hôtes étrangers à affirmer, du mouvement du menton, «leur opposition aux ingérences étrangères, les menaces d'intervention miliaires et à la présence des bases militaires impérialistes qui remettent en cause la souveraineté des nations». Vraisemblablement, tout s'est déroulé comme prévu par la suite. D'ailleurs, la Libye et, à un degré moindre, la Côte D'ivoire ne deviendraient alors qu'une illusion d'optique, un mauvais rêve sans plus. Bien entendu, il relèverait de la tartufferie de dire que ce n'était pas la bonne solution. Plus lucides, la Tunisie et l'Egypte ont réglé autrement leur problème. La raison ' Ils disposaient tout simplement d'une opposition politique authentique et d'une vraie société civile.Donc, les mêmes acteurs remettent le couvert en ce mois de décembre et condamnent unanimement l'ingérence étrangère des grandes puissances et les guerres d'occupation. Et pourquoi ces puissances ne le feraient-elles pas notamment dans un contexte de crise internationale phénoménale et à un moment où les richesses que recèlent les pays concernés sont victimes d'une prédation inouïe, leurs populations plongées dans le dénuement, le chômage, la violence, l'insécurité ' Autrement dit toutes les conditions qui permettent à un pouvoir et une nomenklatura locale d'asseoir durablement et d'assurer leur pérennité. Un argument en béton à même de servir délibérément ou par voie détournée de justifier «le droit d'ingérence» et, partant, le pillage qui s'en suit sous le sceau du partenariat validé par le droit international et légitimé par la caisse de résonance qu'est l'ONU. La suite coule de source : des organes comme le PT et l'Ugta montent au créneau, habillent des oripeaux consacrés la main de l'étranger tout en occultant superbement une certaine Morale.Il y a dans tout le brassage d'air de Hanoune et Sidi-Saïd quelque chose de pathétique qui rappelle une période où pour un oui ou un non n'importe quelle kasma du pays profond «s'élevait, dénonçait, condamnait avec énergie» et parfois sommait les USA de mettre fin à l'escalade de la violence au Vietnam. Sinon ' Il faudra aller chercher la réponse chez l'Ugta et le PT.
A. L.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)