Calvaire des cancéreux face aux pannes du matériel«Ce n'est pas une histoire de kiwis !»

Difficulté - Problème de radiothérapie, rendez-vous éloignés, scanner du service de radiologie de l'hôpital Mustapha-Pacha en panne depuis 5 mois. La liste est longue.La situation des cancéreux devient de plus en plus dramatique. Les scanners sont en panne depuis 5 mois. Hallucinant ! ... « Depuis le ramadan j'attends ce scanner mais, le radiologue m'a orientée ce matin vers le privé», témoigne une malade.
«Ce service de radiologie reçoit en moyenne 50 malades par jour, or le scanner est en panne depuis 5 mois», témoigne une radiologue qui a requis l'anonymat. Pour le chef du service d'oncologie médicale au Centre Pierre-et-Marie-Curie d'Alger (CPMC), Kamel Bouzid : «C'est une histoire de pièces détachées qui doivent être changées. La seule chose qu'on peut reprocher au secteur public par rapport au secteur privé c'est le délai d'obtention des pièces détachées, et c'est tout ! Le privé peut les ramener dans les cabas», a-t-il affirmé sur les ondes de la radio Chaîne III.
«Le secteur public est obligé de faire des appels d'offre, de demander des factures pro-format et toutes ces histoires à dormir debout, selon le code des marchés publics. C'est pour cela qu'au lieu d'avoir ces pièces dans trois jours, on peut attendre une année. Ce problème est valable pour la radiothérapie. Cette situation nous complique la tâche.» Il a rappelé que ce problème de démarche pour l'acquisition de pièces détachées quant à la radiothérapie ou à l'imagerie, a été soulevé aux officiels en particulier au Premier ministre. C'était lors d'un conseil interministériel qu'il avait présidé début juillet dernier. «La démarche à entreprendre pour avoir des pièces détachées ne doit pas être la même que celle pour avoir de la pomme de terre ou des kiwis. Ce n'est pas la bonne solution !» Le professeur dénonce cette situation qui pénalise grandement les malades.
Une bonne démarche facilitera les choses et permettra au matériel d'entrer à temps. Il faut aussi combattre les harcèlements douaniers auxquels ils sont soumis. Face à ce genre de panne régulier et fréquent, les cancéreux continuent de souffrir faute de manque de moyens, surtout lorsque l'on sait que les analyses et les scanners sont très chers chez le privé. Pour une IRM chez le privé , le malade doit payer au mois 35 000 DA. Rappelons que le Premier ministre, lui-même, avait relevé lors de ce conseil la nature des dysfonctionnements en matière de traitement qui sont d'ordre «organisationnel» et non pas une question de «moyens ou d'équipements». Abdelmalek Sellal a mis ainsi en lumière l'inadéquation entre les moyens de la santé et la réalité du terrain.