La situation était relativement calme hier dans l'est séparatiste de l'Ukraine, mais quelques affrontements sporadiques ont perturbé le cessez-le-feu fragile et nourri les craintes d'une nouvelle escalade.L'armée ukrainienne a fait état dans la matinée d'hier d'une «baisse considérable des tirs» dans la nuit de vendredi à samedi après les violences meurtrières qui ont coûté la vie à trois soldats ukrainiens aux environs des ruines de l'aéroport de Donetsk lors d'une attaque rebelle avec des chars et des mortiers. Le président ukrainien Petro Porochenko a qualifié vendredi soir cette attaque de «grave atteinte au cessez-le-feu» en vigueur depuis le 15 février dans un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel, marraine avec le président français François Hollande des accords de paix signés à Minsk le 12 septembre en présence du président russe Vladimir Poutine.La présidente du Groupe de contact de l'Osce sur l'Ukraine, Heidi Tagliavini a estimé vendredi devant le Conseil de sécurité de l'ONU que le conflit ukrainien était «à la croisée des chemins avec le risque d'une nouvelle escalade». Sur le terrain, les positions ukrainiennes «n'ont pas été samedi l'objet de tirs», a affirmé le ministre de la Défense Stepan Poltorak en visitant une académie militaire à Lviv, dans l'ouest nationaliste du pays. Le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko a pour sa part fait état d'un affrontement entre forces ukrainiennes et les rebelles aux environs de l'aéroport de Donetsk au cours des dernières 24 heures. Aucun militaire ukrainien n'a été tué, a-t-il souligné. Selon un premier compte rendu de l'armée, des affrontements à l'arme à feu ont eu lieu vendredi soir près de Debaltseve, noeud stratégique à mi-chemin entre les capitales séparatistes de Donetsk et de Lougansk repris par les rebelles la semaine dernière après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.Ce revers pour l'armée ukrainienne ne cesse d'alimenter les craintes sur une possible offensive contre Marioupol, port stratégique et dernière grande ville de l'Est rebelle sous contrôle du gouvernement ukrainien, où l'armée ukrainienne signale une concentration de troupes ennemies. La prise de ce port constituerait une étape-clé pour créer un pont terrestre entre la Russie et la péninsule de Crimée, annexée il y a un an par Moscou mais qui reste très dépendante de Kiev pour ses approvisionnements en eau et en électricité. Le ministre ukrainien de la défense Stepan Poltorak s'est employé hier à dissiper ces craintes. «La ville est bien protégée et nous avons suffisamment de forces et de moyens pour défendre Marioupol», a-t-il déclaré.Un optimisme qui contraste avec un commentaire alarmiste hier d'un expert militaire indépendant ukrainien Valentin Badrak, qui affirme que le président russe Vladimir Poutine «se prépare à une offensive d'envergure en Ukraine». «L'étau se resserre: le meurtre emblématique de (l'opposant russe Boris) Nemtsov, 60.000 troupes russes à la frontière avec l'Ukraine, des dizaines de milliers de militaires russes dans le Donbass (...) et ceci sur fond d'hésitations de Washington et d'inaction de Paris et de Berlin», a-t-il assuré sur son compte Facebook.Le président ukrainien Petro Porochenko a également estimé que le meurtre de Boris Nemtsov, critique farouche du Kremlin et qui avait appelé quelques heures avant sa mort les Russes à manifester dimanche (aujourd'hui) contre «l'agression de Poutine en Ukraine» n'était pas un «hasard». «Il (Boris Nemtsov) était un pont entre l'Ukraine et la Russie, et ce pont a été détruit par les coups de feu d'un assassin. Je pense que ce n'est pas par hasard», a écrit M.Porochenko sur son compte Facebook.
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Posté Le : 01/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com