Une ambiance parfaitement calme et sereine régnait au siège du parti Ahd 54, mardi soir, à moins de 48 heures du scrutin pour la présidentielle 2014. Le candidat Ali Fawzi Rebaïne n'est pas à son bureau, ni d'ailleurs son directeur de campagne, engagés ailleurs pour d'autres rendez-vous, en prévision de celui électoral. Dans les bureaux du parti, les militants, femmes et hommes, sont toutefois à pied d'?uvre. Ils travaillent sur les dernières «retouches». Celles-ci portant essentiellement sur la vérification des noms des «militants» qui vont représenter le candidat dans les bureaux de vote. Vérification auprès des permanences du candidat dans les communes et leur envoi à la commission chargée de la supervision de l'élection. C'est une étape très importante pour les militants engagés dans cette action. «La présence d'observateurs est indispensable pour faire face aux tentatives de fraude. Nous devons être présents pour freiner la machine», indiquent deux jeunes militants, fonctionnaires dans une administration publique. Derrière des bureaux espacés, des femmes militantes composent des numéros de téléphone et répondent à des appels. Elles examinent surtout le contenu des formulaires déposés sur les bureaux, qui concernent les militants «surveillants». Un responsable du parti, présent dans la grande salle, rappelle que chaque bureau de vote ne peut contenir plus de cinq représentants des candidats, alors que ces derniers sont au nombre de six. Ce sera donc le tirage au sort. Autrement dit, les militants de Ahd 54 ne seront pas présents dans tous les bureaux de vote, un fait dicté par la réglementation. Ils ne le seront pas, non plus, dans toutes les wilayas, cette fois-ci parce que le parti n'est pas présent dans les 48 wilayas du pays. Calme et souriant, il affiche beaucoup d'optimisme: «C'est notre candidat qui va gagner.» Des mots qu'il adresse, toujours avec le même sourire et la même assurance, à toutes les personnes qui frappent à la porte de Ahd 54. «Lui n'est pas du système. Il n'a jamais été dans le système. Notre candidat est propre. C'est lui qui va gagner», dit-il pas très convaincu, peut-être même pas du tout convaincu, vu les chances réduites du candidat par rapport aux autres, mais rien n'est impossible, selon ses dires. Trois jeunes hommes viennent de frapper à la porte. Ce sont des militants du parti. Ils viennent de Gué de Constantine. «Nous avons fait le tour de quelques permanences et vérifié les affiches de notre candidat. Ce n'est pas facile. Il y a toujours des dépassements. Pas seulement à Gué de Constantine, mais dans de nombreuses autres localités, les affiches de notre candidat sont enlevées et remplacées par d'autres, notamment celles de Bouteflika.» Les jeunes militants affirment que leur travail n'est pas de tout repos, mais qu'ils n'ont jamais été agressés pour ce qu'ils font : «Des gens se moquent parfois de nous, nous disent que notre candidat n'a aucune chance de gagner, mais jamais nous n'avons été agressés par tel ou tel. Ils enlèvent nos affiches lorsque nous ne sommes pas là, mais jamais ils nous ont agressés. Il faut dire aussi que nous usons de beaucoup de diplomatie lorsqu'il nous arrive de traiter avec certains d'entre eux. Nous nous montrons sereins pour éviter tout dérapage. Nous avons fait notre choix, nous devons l'assumer.» Et un de ces jeunes de poursuivre : «Nous ne sommes pas attaqués par les gens parce que justement notre candidat est considéré comme un joker. Si nous gagnons, c'est une très bonne chance. Si nous perdons, nous ne nous considérerons pas comme étant vraiment perdants. Nous avons toujours quelque chose à gagner...Une chose est sûre, nous devons continuer notre travail jusqu'au bout. Notre grand ennemi, c'est la fraude. Nous ne laisserons pas le terrain libre aux fraudeurs.» Présent dans la grande salle, un autre responsable du parti, ancien membre fondateur, affirme : «Notre grande satisfaction est de voir des citoyens venir dans notre siège saluer notre candidat pour sa participation au scrutin. Un jeune est venu ce matin juste pour dire à notre candidat qu'il était content de sa prestation à l'émission de l'Entv et surtout de sa manière d'avoir remis à sa place la journaliste d'En Nahar.»K. M.
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Posté Le : 17/04/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Karima Mokrani
Source : www.latribune-online.com