Calcul erroné

Peut-on se fier aux critères de calcul adoptés par les institutions internationales pour le classement économique des nations, dont le PIB, les déséquilibres macroéconomiques, le climat des affaires, la stabilité politique, l'indicateur d'alerte, à court terme et les risques de financement de l'économie ' Il y a quelques jours, on relevait les aberrations d'un classement établi par une filiale d'un assureur allemand qui a aligné le Maroc parmi les grandes puissances économiques africaines en termes de risque pays (top 3), ainsi que d'autres classements ou appréciations des situations économiques des pays avancées par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI), et qui s'avèrent parfois incorrectes. Si cela est assurément scandaleux, on peut comprendre que les calculs basés sur des données fausses, qu'on recueille et qui peuvent être tendancieuses, conduisent automatiquement à des résultats erronés. Et, ce qui est rare, c'est de reconnaître ces erreurs.Dans ce cadre, le magazine américain ‘Global Finance', qui édite des rapports économiques, élabore des statistiques et établit des classements des meilleures banques du monde, fait exception en reconnaissant que si le Produit intérieur brut (PIB) est l'indicateur le plus usité pour traduire la richesse créée par un Etat ; il est loin de refléter la richesse par habitant. Pour cette raison, afin d'établir son classement annuel des populations les plus riches, le magazine a introduit un certain nombre de facteurs dont la répartition inégale des richesses, le niveau des prix, l'inflation, et a introduit un nouvel indicateur dans ses calculs pour établir son classement annuel des populations les plus riches, en l'occurrence le PIB par habitant à parité du pouvoir d'achat (PPA). Considérant, à juste titre, que le niveau du coût de la vie et l'inflation sont aussi des indicateurs qui influent sur la richesse réelle des habitants d'un pays, le magazine américain a fondé ses calculs en tenant compte des pouvoirs d'achats réels dans chaque pays. On est revenu à une réalité qui fait qu'avec le même revenu, un habitant d'un pays X peut acheter de nombreux biens et services dans son pays alors que pour le même montant, un autre habitant d'un pays Y ne pourra se procurer qu'une faible quantité de biens et services. En conséquence, le PIB, qui traduit la richesse totale créée par un Etat, divisée par le nombre de ses habitants, à lui seul, n'est pas un facteur fiable pour établir le classement annuel des populations les plus riches. On peut avoir un fort PIB comparativement à un autre pays, mais c'est le pouvoir d'achat qui fera la différence pour évaluer la véritable richesse des citoyens. Et encore, ce critère peut s'avérer aléatoire si on observe que l'inflation et le pouvoir d'achat demeurent des paramètres qui peuvent varier dans des périodes relativement réduites. Tout classement international établi par ces institutions et ces agences est-il approximatif ou relatif '