Algérie

Caïd Essebsi et Marzouki face au jeu des alliances



Caïd Essebsi et Marzouki face au jeu des alliances
L'élection présidentielle a confirmé les orientations observées lors des législatives, avec une division du pays entre les régions du Sud, favorables à Moncef Marzouki, alors que le Nord et le Sahel sont plutôt favorables à Béji Caïd Essebsi.TunisDe notre correspondantLes régions Centre-Ouest et de Sfax sont divisées entre les deux candidats. Ainsi, Moncef Marzouki a obtenu les scores éloquents de 76,7% des voix exprimées à Tataouine et 77% à Kébili, ainsi que les premières places à Gafsa et Tozeur. Des résultats similaires seront sûrement enregistrés à Gabès et Médenine. Quant à Béji Caïd Essebsi, il est arrivé en tête à Mahdia et Le Kef. Les autres grandes villes n'ont pas encore annoncé leurs résultats. L'avantage obtenu par Béji Caïd Essebsi s'explique par le fait que les densités démographiques au Nord et au Sahel sont plus élevées qu'au Sud.La circonscription de Tunis 2 vaut, à elle seule, avec ses 275 000 inscrits, plus que la totalité des circonscriptions de Médenine et Tataouine. Pourtant, Ennahdha avait obtenu 5 sièges dans chacune de ces circonscriptions, alors que Nidaa Tounes n'a décroché que 5 sièges à Tunis 2 pour le même nombre de voix exprimées. Cela veut dire qu'Ennahdha a bénéficié, lors des législatives, de la discrimination positive en faveur de ces zones, ce qui n'est pas le cas pour la présidentielle. D'où l'écart creusé par Béji Caïd Essebsi par rapport à Moncef Marzouki.Choix politiquesLa distribution des voix lors de l'élection présidentielle explique, en gros, les grandes tendances politiques en Tunisie, selon le dirigeant de Nidaa Tounes, Néji Jalloul : «Les voix obtenues par Béji Caïd Essebsi sont celles des modernistes et des progressistes qui ont déjà voté Nidaa Tounes lors des élections législatives. Les quelques centièmes obtenus en plus s'expliquent par des suffrages provenant de multiples listes indépendantes, plutôt dans la mouvance centriste et progressiste.» L'universitaire, indique que «les voix obtenues par Marzouki sont celles d'Ennahdha, auxquelles il faut ajouter les quelques centièmes provenant des partisans du CPR et des groupuscules dissidents de ce parti ou d'Ennahdha».Quant à Hamma Hammami, qui est parvenu à se classer troisième avec un score avoisinant les 10%, bien que son parti, le Front populaire, n'avait obtenu que 3,66 % des voix exprimées lors des élections législatives. Cette différence s'explique, toujours selon Néji Jalloul, par «la migration d'une frange d'intellectuels de gauche et de petits bourgeois progressistes de Nidaa Tounes, pour lequel ils ont voté lors des élections législatives dans la logique de vote utile, vers Hamma Hammami, lors de la présidentielle, pour donner plus de consistance aux choix sociaux du Front populaire lors de la constitution du gouvernement».Le quatrième au classement de ce premier tour est Slim Riahi, qui, de l'avis de tous, a «une entreprise ou un club sportif» plus qu'un parti politique, si l'on emprunte les termes de Néji Jalloul. «Son électorat est volatil», selon le dirigeant de Nidaa Tounes et «il ne faut pas négocier avec des profils pareils qui n'ont rien de politique».Face à un tel paysage politique, Néji Jalloul, ainsi que la quasi-totalité des experts présents, avant-hier soir, sur les plateaux des chaînes de télévision tunisiennes pour l'interprétation des résultats, ont affirmé que «Béji Caïd Essebsi dispose d'un réservoir de voix suffisant pour gagner l'élection présidentielle lors du deuxième tour, ne serait-ce que par les voix du Front populaire».La Tunisie traite déjà ses premiers problèmes de démocratie.




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