Algérie

Cafouillage


Cafouillage
En Algérie, cela fait longtemps déjà que les puristes du ballon rond n'ont plus le loisir d'aller au stade pour assister à des spectacles de qualité. Irrémédiablement, l'épopée des années 1980 avec sa pléiade de talents et les rencontres disputées à guichets fermés ne sont plus qu'un lointain souvenir pour les nostalgiques. Désormais, le football algérien capte l'opinion sportive plutôt par... ses frasques que par ses performances. Aux accusations tous azimuts de corruption, de marchandage de matches, s'ajoute un financement franchement fantaisiste à coups de budgets faramineux dont la majorité est aspirée par des masses salariales prohibitives. D'où l'idée lancée par les présidents de club de plafonner les salaires des joueurs à hauteur de 120 millions de centimes et entérinée par la FAF. Seulement voilà, les joueurs "pros" refusent de cautionner un projet qui, selon eux, porte déjà en lui les germes de la magouille. Selon leur raisonnement, ce choix constitue une brèche sciemment ouverte pour le financement occulte qui consiste à offrir aux joueurs récalcitrants des dessous de table, en échange de quoi ils apposeront leur paraphe au bas du contrat. En tout cas, les joueurs sont vent debout contre ce projet coproduit par la Fédération et les présidents de club.Signe de leur rejet : ce qui s'est passé jeudi au stade de Bologhine où le sommet USMA-ESS a finalement accouché d'un scandale retransmis en live à la télé avec cette grève de 5 minutes des joueurs des deux camps. Une action de protestation initiée par le Syndicat des joueurs professionnels ? pas encore agréé ? qui vise justement le projet de plafonnement des salaires des joueurs. Dans un élan de solidarité des joueurs "pros", l'action fera, sans doute, tache d'huile aujourd'hui à l'occasion du déroulement de la dernière journée du championnat de Ligue 1. Pis, les joueurs menacent même de recourir à un boycott de la première journée du prochain championnat, prévue à la mi-août, si le projet en question est maintenu dans sa mouture initiale. Le bras de fer est donc engagé pour durer, d'autant plus que le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, a déjà annoncé la couleur : "Nous n'allons pas faire marche arrière." Le glaive des sanctions est fortement agité, mais le football algérien avait-il besoin en fait d'un autre foyer de tension au moment où un tel projet aurait dû nécessiter un maximum de concertation ' Sans doute non. En vérité, le plafonnement des salaires, du reste inédit dans le monde, fait partie de ces solutions de replâtrage juste bonnes à noyer le poisson. Elles apportent surtout de l'eau au moulin de ceux qui n'hésitent pas déjà à mettre en avant l'échec d'une politique, celle du professionnalisme, quatre ans après son avènement.NomAdresse email


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