L'évènement a eu lieu cette semaine au niveau de la bibliothèque de wilaya. Le directeur de la culture et le chef de ce département étaient présents. La salle est spacieuse et dotée de toutes les commodités avec une centaine de sièges confortables.
De larges baies vitrées lui procurent un éclairage satisfaisant et une bonne aération. La climatisation est assurée par un puissant appareil. Pendant trois ans, cet endroit a permis à un noyau d'intellectuels, amoureux des belles lettres, de se rencontrer chaque semaine pour des conférences d'un très bon niveau. Ils ont même reçu des invités de marque. Nous pouvons citer le passage de Djillali Bencheikh, écrivain, journaliste à Radio Orient et animateur d'une émission littéraire «Au fil des pages» ; il a été destinataire du prix Adelf 2007. Il était venu présenter son ouvrage Tes yeux bleus occupent mon esprit. Autre intervention très remarquée, en 2009, celle de Maâmar Farah, membre fondateur du Soir d'Algérie et grande plume d' El Moudjahid. Il était venu présenter ses œuvres dont Express de nuit, Le rêve sarde, Les sirènes de cap Rosa. Le premier à prendre la parole est le directeur de la culture, Amar Benrebiha, qui explique que «ce café littéraire doit constituer un lieu où tous les intellectuels peuvent venir présenter leurs créations et contribuer à élever le niveau culturel dans la région. Ils doivent se mobiliser pour transmettre le flambeau à la nouvelle génération. Ce lieu doit être aussi l'occasion où tous les intellectuels viennent se retrouver pour un échange d'expériences. La finalité de toutes ces actions est d'éviter la déperdition de notre patrimoine. Pour mener à terme ce projet, j'ai nommé un animateur culturel qui va piloter tous les programmes dans un cadre organisé et servir d'intermédiaire entre la direction de la culture et le café littéraire. Je mettrai tous les moyens à la disposition de cette structure pour qu'elle serve de tribune à tous ceux qui veulent faire connaître leurs productions. Pour la semaine prochaine et à l'occasion du 1er Novembre, nous recevrons les écrivains Zghidi et Slimane Djouadi». Ensuite, Mohamed Boudia donne une conférence sur le déclenchement de la Révolution. Il va expliquer le rôle de la wilaya lors de cette période. Tout le monde se rappelle que le 9 septembre 1954, un terrible séisme avait ravagé la ville. Il est évident que dans ces conditions de désolation, l'esprit des habitants était ailleurs. Malgré cela, dans la nuit du 31 octobre 1954, un attentat a été perpétré contre une caserne de tirailleurs sénégalais, à Oued Sly. On notait que les sinistrés retiraient de leurs ballots offerts par la Croix-Rouge des couvertures, des vêtements pour les réserver aux futurs moudjahidine. Le creuset de cette énergie révolutionnaire était représenté par le scoutisme. Pour illustrer cet état de fait, nous allons citer un incident qui eut lieu en 1954. Juste après le tremblement de terre, Mitterrand, alors ministre de l'Intérieur, va déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes. Au moment de passer entre deux haies de scouts musulmans, un de ces derniers lui jette un fanion à ses pieds signifiant par là même son refus de saluer un représentant de la France coloniale. Hellal Hassan, louveteau scout, n'avait que 5 ans. L'orateur rappellera que la résistance à l'occupant ne s'est pas arrêtée depuis l'Emir Abdelkader. En 1926, un groupe de travailleurs émigrés fonde l'Etoile nord-africaine dont le président d'honneur fut l'émir Khaled et qui comprenait en son sein Messali Hadj, Djeffal, Hadj-Ali Abdelkader. Ce parti qui se bat avec la classe ouvrière française va voir son mouvement s'engager sur le terrain politique pour revendiquer l'indépendance de l'Afrique du Nord. En 1954, un groupe d'hommes va se détacher du PPA pour décider du déclenchement de la lutte armée. Le conférencier va citer un extrait de l'appel de Novembre : «Un groupe de jeunes militants et responsables conscients a jugé bon de lancer le mouvement national dans une véritable lutte nationale dirigée seulement contre le colonialisme dont le but est l'indépendance du pays. Mouvement qui se présente sous l'étiquette de Front de libération nationale. » M. Boudia va citer des noms de martyrs de la région comme Hassiba Ben Bouali, Bounaâma et Ali la Pointe. Par ailleurs, nous apprenons qu'un directeur a été installé à la tête du musée régional de la cité Aroudj. Il s'agit de Djamel Hasnaoui, archéologue de formation.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 01/11/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Medjdoub Ali
Source : www.lesoirdalgerie.com