La JSK et l'USMA, engagées en Ligue des champions d'Afrique, ont été non seulement éliminées mais humiliées. Le Paradou AC a hypothéqué ses chances de qualification aux quarts de finale de la Coupe de la CAF. Auparavant, le CR Belouizdad, l'autre représentant algérien dans cette épreuve, avait été éliminé en 16èmes de finale par les Egyptiens du Pyramids FC. En Coupe arabe, la JS Saoura a vu son aventure prendre fin aux 16èmes de finale contre Al Shabab d'Arabie Saoudite. Idem pour le CSC sorti par la modeste formation d'Al-Muharraq Bahreini. Le MCA, à moins d'un miracle, se dirige directement vers l'élimination face au Raja de Casablanca, vainqueur au match aller à Blida. Autopsie d'un désastre programmé. Comment en est-on arrivé là ' Pourquoi les clubs algériens ne rivalisent plus avec leurs homologues de l'Afrique ' A vrai dire, il s'agit d'une catastrophe et, aussi, d'une logique si l'on tient compte de certaines données. L'instabilité des effectifs et des staffs techniques et administratifs, la médiocrité dans la gestion et l'absence de projets sportifs sont les principales raisons de la débâcle des clubs algériens à l'échelle continentale. Est-il concevable de débourser des centaines de milliards de centimes pour se faire humilier de cette manière ' « Heureusement que l'incompétence n'est pas inscrite dans le code pénal », comme l'a si bien dit Roland Courbis. En football, il n'y a qu'une seule vérité, c'est celle du terrain. Nos clubs ont-ils les moyens de leur politique ' On ne peut pas prétendre gagner une coupe d'Afrique si l'environnement n'est pas favorable et si la mentalité n'est pas au même diapason avec l'évolution du football. Pourquoi la rue s'immisce-t-elle dans la gestion des clubs, avec la complicité flagrante de certains présidents soucieux seulement de préserver leurs postes ' Pour sa part, l'USM Alger, en dépit de la crise qui a secoué le club depuis l'intersaison avec le blocage du compte et des salaires impayés, pourrait bénéficier des circonstances atténuantes. Le manque d'expérience de ses jeunes s'est avéré un handicap de taille face au WA Casablanca et Mamelodi Sundowns. Ajoutez à cela la programmation infernale à laquelle ont été soumis les Usmistes. Pour la JSK, on peut dire qu'elle ne pouvait prétendre à mieux si l'on tient compte de certaines circonstances.La JS Kabylie en 2019 est passée du maintien à la Ligue des champions après le spectre de la relégation en 2018. Certes, cette sortie prématurée de la Ligue des champions est restée en travers de la gorge des fans des Canaris, mais la formation kabyle a connu, tout de même, beaucoup de changements qui lui ont permis de retrouver le prestigieux tournoi continental après une absence de neuf années. Pour son retour en C1, la JSK a réussi à atteindre la phase de poules après avoir écarté les Soudanais d'El Merrikh et les Guinéens de Horoya, ce qui n'est pas une simple formalité. En revanche, pour la JSS et le CSC, les deux clubs ont payé cash leurs erreurs de gestion. Les responsables de la Saoura doivent savoir qu'on ne peut s'imposer sur le plan international avec des joueurs n'ayant pas les qualités nécessaires pour faire face aux dures exigences de ces compétitions. Les équipes africaines et arabes ont amorcé une progression constante, alors que chez nous, on court toujours derrière les subventions. Pour les Constantinois du Chabab, la société «ENTP» doit savoir que le football est une complémentarité entre les ressources financières et la compétence de la gestion technique. Ce ne sont pas là les seules raisons du déclin du football algérien dans le concert international. Car, nombreux sont ceux qui sont montés au créneau pour dénoncer une anarchie dans la programmation. D'autres exigent le changement des statuts gérant le football qui ne répondent plus à la réalité du terrain, à aucun critère et à aucune logique. A présent, cette calamité semble avoir de belles années devant elle. Car les présidents ne se soucient que des subventions, sans pour autant réfléchir à créer des mécanismes pour l'autofinancement de leurs clubs. Une décision politique de l'Etat s'impose. Exiger des comptes et mettre fin à ces «distributions» arbitraires des deniers publiques. L'Etat continue d'accorder des subventions en provenance des fonds de wilaya, de l'APC et du MJS aux clubs prétendus professionnels, alors que c'est formellement interdit par la loi.
De leur côté, les SSPA refusent l'ouverture des capitaux, ce qui accélère les endettements. En somme, une révolution s'impose à tous les niveaux et sans exception, à moins que l'on n'attende encore une fois un exploit de Djamel Belmadi et de ses protégés pour continuer à «cacher le soleil avec un tamis».
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Posté Le : 29/01/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Zeggai
Source : www.lequotidien-oran.com