Algérie

Cadre de vie dans la capitale des Aurès: L'envers crasseux des boulevards



Cadre de vie dans la capitale des Aurès: L'envers crasseux des boulevards
Kechida, Parc à Fourrage, Douar Eddis, cité des 1200 logements et Z’mala rivalisent d’insalubrité.

A Batna, l’hygiène et la propreté semblent puiser leurs forces dans le relatif comme en témoigne l’état lamentable des quartiers périphériques de la ville. Les autorités concernées donnent l’impression d’avoir opté pour le «tape à l’œil» et elles persévèrent dans cette attitude.

En effet, les deux axes principaux de la ville donnent l’apparence d’une cité clean, si ce n’est ce cloaque qu’est le marché couvert et ses environs. Situé en plein cœur de Batna, ce marché offre un spectacle qui désabuse le visiteur en l’accueillant d’abord avec des relents intenables que seuls les marchands installés tout autour avec leurs étalages supportent.

Affichant une nonchalance d’acier ils s’affairent tous à verser de l’eau, qui sur ses fruits, qui sur ses légumes et qui sur ses sardines pour maintenir la «fraîcheur» du produit générant ainsi des flaques d’eau qui, en se mêlant à la poussière et aux déchets qui traînent donnent naissance à une mixture tant prisée par les mouches la journée et les moustiques la nuit.

Ce lieu est simplement le centre culinaire de Batna. Des restaurants et autres gargotes s’alignent en ordre serré autour de ce lieu où ils jouent à celui qui occupe la plus grande partie du trottoir et à celui qui est le plus proche du caniveau.

Plus haut, au coin de la place du 5 Juillet, à l’entrée d’une école coranique, les restes laissés par des vendeurs à la sauvette, que les autorités ont délogés au mois de Ramadhan suite à une plainte des habitants de la cité des 84 Logements, traînent encore et attendent d’être levés. Là, nous ne sommes qu’à quelques mètres d’un des axes centraux.

Le capharnaüm

Si on cherche à s’enfoncer un peu plus dans la périphérie on se sent carrément dans un autre monde. D’abord «le camp» dont le charme et faussé par le marché de fripe. Marché, c’est trop dire. Il s’agit d’un capharnaüm où bâches, bois, tôles et autres sacs de jute s’entremêlent pour faire office d’étals sur lesquels sont amoncelées des fringues poussiéreuses et usées, s’offrant à une clientèle en quête de bonnes affaires qui, leur semble-t-il, leur permettront de «prendre soin» de leur portefeuille.

En dehors de ce que des centaines de visiteurs abandonnent sur place comme détritus (bouteilles en plastique, sachets et autres déchets organiques), une pollution sonore qui dérange à plus d’un titre le voisinage immédiat.

Plus haut, Z’mala, le quartier le plus vieux de la ville, offre pour sa part un spectacle des plus désolants. L’entrée, pourtant située en face du siège des services communaux, à une vingtaine de mètres, est rebutante. La route pleine de crevasses, que l’eau des pluies n’arrête pas d’éroder, engendre des stases de la circulation à longueur de journée, et comme pour mieux enfoncer le clou, un terrain vague la jouxtant est improvisé comme marché de légumes.

L’un des marchands, installé près de sa camionnette chargée d’oignons, nous explique: «Il s’agit d’un marché provisoire, c’est pourquoi il donne l’impression d’une décharge publique.» En fait, ce sont des commerçants ayant occupé la route au centre du quartier qui sont mutés à ce lieu à titre temporaire, dit-on.

En face, de l’eau noirâtre stagne le long des caniveaux car «il n’y a aucun avaloir sur ce tronçon», nous déclare un grossiste non sans afficher un air de dépit et de lassitude.

Kechida, Parc à Fourrage, Douar Eddis et la cité des 1200 Logements, pour ne citer que ceux-là, sont autant de quartiers qui offrent le même spectacle et engendrent les mêmes désagréments pour les riverains.

Voici comment se présente la salubrité de la ville qui doit occuper une place de prédilection dans les projets relatifs au cadre de vie, que les autorités locales ne cessent de vanter.

Lounes Gribissa


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