Algérie

Cacophonie (IV)



Cacophonie (IV)
Si l'aviation US a pour l'instant des vagues à l'âme, ce n'est assurément pas le cas de ses consoeurs syrienne et russe qui crachent le feu ces temps-ci. A Hmeimim, les pilotes doivent se raconter entre deux vols la blague des « 20% du potentiel aérien de la Syrie détruit » par les Tomahawks.En fait non, Mattis vient de corriger : finalement, ce n'était pas... heu... 20% mais... heu... 20 avions (ce qui reste de toute façon très exagéré - il s'agit plutôt d'une huitaine de vieux Mig rouillés). Notre ami du Pentagone a l'air quelque peu hésitant, sonné. Le brouillage russe sans doute... Un mot tout de même sur cette conférence de presse du Mad Dog qui pourrait indiquer une certaine rémission chez les feu follets du War Party. Si on résume ce qu'il a dit : 1. Assad est coupable 2.Notre frappe n'était qu'une réponse spécifique 3.Elle n'était pas le signe d'un changement de stratégie 4.La priorité demeure la défaite de l'EI Intéressant de voir que malgré la « culpabilité » postulée d'Assad, le Pentagone affirme ne pas changer de stratégie, ce qui pourrait timidement redonner un peu de lustre à la thèse de l'entente poutino-trumpienne pour relâcher la pression sur l'occupant de la Maison Blanche... à moins que ce ne soit le contraire ! Recevant le président italien, Vladimirovitch n'a pas pris de gant : « Nous savons que plusieurs coups montés comme celui-là, car on ne peut pas l'appeler autrement, se préparent actuellement dans d'autres parties de la Syrie, notamment au sud de Damas. » Question subsidiaire : ne faut-il pas voir dans la posture apparemment adoucie du Pentagone qu'un apaisement factice avant la tempête, avec en substance ce message tout prêt - Nous ne voulions vraiment pas changer de stratégie et laisser une chance à Assad mais regardez, il recommence à gazer sa population. Ce n'est plus tolérable... Tout est possible en ces temps de mensonges éhontés et d'ombres théâtrales. Et la Chine dans tout ça ' Plusieurs commentateurs ont relevé que l'attaque avait eu lieu pendant la visite de Xi à Trump et qu'elle constituerait, sans que l'on sache trop pourquoi, un avertissement subliminal à propos de la Corée. Rappelons d'abord que la Corée du nord est le prétexte parfait pour que l'empire garde ses bases en Asie du nord-est et maintienne sa présence sur la frange orientale de l'Eurasie. Pékin serait en réalité ravi de voir Kim III éjecté du pouvoir et le problème coréen résolu. Ensuite, ce n'est pas le semi-fiasco des Tomahawks qui risque d'impressionner le dragon et, dès le départ de Xi, la presse chinoise officielle s'est lâchée contre le «politicien affaibli qui a besoin de montrer ses muscles». Oups, Cretinho n'avait-il pas dit que la rencontre s'était très bien passée ' Aucune relation donc entre la présence du numéro un chinois aux Etats-Unis dans un contexte de tension coréenne et l'attaque américaine sur la Syrie défendu par la Russie ' Pas si sûr, mais peut-être pas là où on croit...


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