Algérie

«Cachez-moi cette presse que je ne saurais voir»



«Cachez-moi cette presse que je ne saurais voir»
Le 3 mai de chaque année, le monde de la presse célèbre la Journée mondiale de la liberté d'expression dans une atmosphère d'union des gens de la profession dans la plus grande audibilité. Le journaliste n'accepte, en matière d'honneur professionnel, que la juridiction de ses pairs, à l'exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre immixtion des gros bras de l'administration au niveau local, y compris des intermédiaires qui se sont reconvertis dans des affaires d'entrepreneuriat du bitume et du bâtiment qui pullulent en ces temps d'affairisme véreux. On aura tout compris...Contrairement à ce qui se fait dans d'autres régions du pays où la relation presse-wali est au beau fixe, à Mascara, le 3 mai de chaque année, et ce, depuis 2011, c'est-à-dire depuis l'intronisation du wali actuel, ce sont les papiers de félicitations 21x27 sous forme de stencil, signés par le premier magistrat aux gens de la presse qui foisonnent et ce, sans les recevoir, ce qui s'apparente à un véritable mésestime et déconsidération. Une honte toute bue, où des confrères sans protection sociale, vivant dans la plus grande précarité, très mal rémunérés par leurs canards, demeurent exploités à outrance par des têtes pensantes sans scrupules au niveau de la wilaya pour des considérations médiatiques du style «m'a-tu vu». Les chefs de parti ,les élus locaux, les responsables exécutifs brillent par leur absence durant cette période. Il y a sans doute un parallèle à faire entre le moral des journalistes et celui de nos responsables locaux, un problème commun de moyens auquel s'ajoute une forte déconsidération, liée en partie à la qualité qui forcément baisse en période de disette. On peut se demander si les journalistes n'ont pas toujours été détestés, je suis sûr qu'en cherchant un peu, on trouverait bien des poux sur la tête d'un chauve dans la wilaya de Mascara. Quand on fait un métier qui dérange, il ne faut pas s'étonner d'irriter. Alors que nous assistons ces derniers temps à un phénomène nouveau et très inquiétant : le mépris des responsables pour les journalistes. Il suffit de les écouter parler entre eux pour que très vite ils révèlent leur rêve profond : faire un journal sans journalistes. C'est devenu, me semble-t-il, le fantasme absolu. Car le journaliste, c'est un coût que compense de plus en plus difficilement les recettes publicitaires, le journaliste c'est un risque, celui de le voir ramener un scoop qui va bouleverser le tranquille écosystème qui régit les relations du patron de presse avec les politiques, les puissants de l'économie et... les chers annonceurs. Le journaliste passe son temps à ne pas comprendre les contraintes de vente, à vouloir faire son métier, à contester les choix éditoriaux suspects, à protéger son indépendance, et à demander qu'on le rémunère dignement. En d'autres termes, c'est une source d'ennuis perpétuels. A force de mal le payer et de le déconsidérer, on peut parvenir à le dresser, à lui inculquer le niveau de résignation, d'obéissance et de lâcheté nécessaire pour qu'il renonce à faire son métier correctement. Aussi, dans ce contexte hideux, il est important de mentionner qu'à plusieurs reprises, des envois concernant la mal-vie de la famille de notre défunt confrère Bouselham Kaddour, assassiné par la horde sauvage islamiste, sont restés lettre morte, et ce, malgré des promesses non tenues du wali, qui parait-il, a d'autres chats à fouetter. En tout et pour tout, huit correspondances du Syndicat national des journalistes(SNJ) concernant cette affaire lamentable de hogra et d'injustice sociale que subit au quotidien la petite famille de feu Bouselham Kaddour ont atterri sur le bureau du premier magistrat de la wilaya, en vain. Enfin, retournons à nos moutons, la presse dans la wilaya de Mascara n'est pas une savonnette et un journaliste ne se juge pas au poids des mots. Certes, il y a certains qui se sont bien «sucrés» au nom d'une pseudo-communauté de journalistes et correspondants de presse de l'époque des Délégations exécutives communales à ce jour. Sur ce, il est de notre devoir de dénoncer le deux poids deux mesures du wali concernant ces invitations au nom du représentant de la maison de la presse de la wilaya, qui était gérée par la Dral, et qui se retrouve dans une situation des plus lamentables.




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