Algérie

« Cachez-moi cette presse' »


Certains élus introduits dans la sphère administrative locale, qui mangent et boivent à tous les râteliers, ne manquent pas une occasion pour faire le procès de la presse locale. « Les journalistes ne cessent de noircir l'image de la ville et de la wilaya au point de faire fuir les touristes », entend-on ici et là. D'autres administrateurs, incapables de gérer l'essentiel, préfèrent faire mieux en désignant certains titres par des mots plutôt péjoratifs. Bien sûr, quand on n'a pas d'arguments, on use de l'invective. La presse serait donc responsable de tous les maux qui minent la wilaya. C'est la presse qui n'a pas aménagé les routes pour stopper l'hécatombe qui endeuille, chaque semaine, des familles entières. C'est également la presse qui a procédé aux coupure de d'eau potable et qui assoiffe les populations skikdies, colliotes, azzabies' alors que l'eau coule à flots sur la chaussée. C'est encore elle qui a enlaidi la ville de Skikda et qui a ordonné la réfection des Arcades en pleine saison estivale causant des désagréments aux habitants, et c'est toujours elle qui a dépensé des milliards pour refaire la corniche de Stora, oubliant d'ajouter un petit projet pour niveler les regards qui se sont transformés en nids de poule géants. Skikda est malade, elle agonise' et ce n'est certainement pas la presse qui en est la cause.D'ailleurs, comment cette petite presse oserait-elle mettre en valeur une wilaya en phase terminale de clochardisation et de sous-développement ' On aimerait bien faire l'éloge de Skikda, mais comment s'y prendre pour ce faire ' On ne peut mentir aux visiteurs en les invitant à venir admirer la ville. Il suffit juste de se balader le soir en plein centre-ville pour avoir peur : mêmes les Arcades sont mal éclairées et croulent sous la crasses. Les commerces baissent rideau à 20h. Les hôtels et même les mosquées n'ont pas suffisamment d'eau'A Souika, quartier pittoresque de la vieille ville, il devient dangereux de s'aventurer le soir sachant la pénombre qui enveloppe les lieux. Quel est donc ce touriste qui viendrait passer ses vacances dans ce nouveau no man's land ' S'il n' y avait pas cette offrande divine qu'est la mer, on se croirait au désert et en pleines années de disette. Si après tout cela on continue à accuser la presse de tous les maux, c'est que soit on est aveugle, soit on habite une autre wilaya, soit on a trop de foin dans le ventre pour oser regarder la réalité en face !
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