On connaît la sensibilité des Algériens à l'étranger quand ils sont victimes de mauvais traitements, ou tout simplement quand ils sont snobés. Ils ont les nerfs à fleur de peau parce qu'ils sont justement débordants de fierté. Ce qui s'est passé vendredi dernier à l'aéroport de Bruxelles a blessé nos compatriotes qui étaient à bord de l'avion d'Air Algérie.Et pour cause ! Se faire descendre, de manière hautaine, par des policiers belges d'un appareil battant pavillon national devant être séquestré pour un sombre contentieux commercial. Ne nous attardons cependant pas sur les détails de ce litige entre Air Algérie et K'Air BV, qui pourraient révéler prochainement de sulfureux rebondissements. Pas très agréable en revanche cette mésaventure pour les passagers qu'on a gavés de discours sur la respectabilité de l'Algérien à l'étranger.«Ne ressent la brûlure de la braise que celui qui marche dessus», dit l'adage. Ils ont vérifié à leurs dépens que les concepts de «souveraineté nationale», de «fierté», voire tout simplement de respect peuvent être bafoués sur un simple coup de fil? Ces dizaines d'Algériens, dont des femmes et des enfants, ont dû, la mort dans l'âme, subir l'humiliation de descendre à la queue leu leu de l'appareil sans trop comprendre pourquoi. Il est aisé de deviner leur désarroi.On ne peut évidemment pas leur reprocher d'avoir choisi, souverainement, de voyager à bord d'un avion algérien. Naïfs, ils pensaient être hors d'atteinte dans cet appareil floqué des couleurs nationales. Ils se rendent compte, comme nous tous, que les poncifs politiques sublimant l'algérianité prononcés ex cathedra par nos dirigeants ne dépassent pas l'espace territorial et aérien national.C'est un discours désincarné que nos compatriotes vérifient dans les consulats, les aéroports et autres espaces publics internationaux, où l'Algérien est appelé assez souvent à montrer patte blanche. Il y a hélas une foultitude d'exemples à Paris, à Londres, à Francfort et même à Dubaï, où des passagers algériens ont dû subir des brimades et autres traitements vexatoires, voire dégradants.L'autre jour à Bruxelles, des policiers belges sont montés de manière peu respectueuse à bord d'un avion d'Air Algérie pour y «déposer» de force un jeune Algérien devant être expulsé. Ces flics n'ont pas eu une once de correction vis-à-vis des passagers, ahuris par cette scène digne d'un film d'action.Les mines arrogantes, ils ont empoigné violemment le jeune, qui protestait contre son expulsion, comme un malfrat. Une dame qui dénonçait cette hystérie à bord fut, elle aussi, débarquée avant d'être relâchée. Et qu'ont pensé les centaines d'Algériens qui suivaient le triste spectacle ' Que même à bord d'un avion d'Air Algérie, on n'est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise. Exit donc le fameux slogan de campagne de Bouteflika : «Erfâa rassek ya ba» (sois fier) qui sonne décidément creux.
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Posté Le : 16/12/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hassan Moali
Source : www.elwatan.com