Algérie

Ça traîne toujours !



Ça traîne toujours !
Que de chantiers en panne ! Que de projets de réalisation en berne ! Que de travaux de restauration en suspens dans l'antique médina inscrite depuis six ans dans le Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (Ppsmvss) qui s'étend sur 105 hectares ! L'exécution de la première phase de l'étude de mise en conformité vient d'être achevée. Cette opération, relative aux travaux d'urgence, a mis en branle 19 bureaux d'études qui sont, depuis décembre 2007, au chevet de la vieille médina et la citadelle, dont une partie est confiée au BET polonais PKZ « reconvoqué » en 2005. L'on a assisté au confortement des bâtisses, dont plus d'une centaine menacent ruine. La seconde phase tarde à voir le jour. Remontons un peu en arrière pour relever la piètre opération de restauration menée en « solo » par l'Office d'aménagement et de restauration (l'Ofares) sans implication, ni concertation aucune avec les architectes restaurateurs. Le résultat a été, faut-il souligner, médiocre avec des énormités et vices commis dans les travaux. Au regard du constat amer, le Cneru est appelé à la rescousse pour reprendre, à la lumière des textes et sur la base d'une étude fiable, la prise en charge de ce patrimoine séculaire. Il tient à mettre fin aussi au mythe de Sisyphe. Mais les travaux ont l'air de faire du surplace au moment où le squat des bâtisses évacuées reprend de plus belle dans la médina. Ils avancent à pas comptés, s'ils ne sont pas carrément abandonnés. Faute d'entreprises spécialisées dans la restauration du vieux bâti, les demeures ont fait l'objet par l'Ofares d'une réhabilitation qui, faut-il le souligner, laisse à désirer. Des dizaines de douérate, qui crient leur douleur, ont été confiées à des entrepreneurs dont le travail renseigne, le moins que l'on puisse dire sur le travail de replâtrage, selon le rapport établi par les techniciens de la direction de la culture de la wilaya d'Alger.Quant à la restauration de certains monuments historiques dans le secteur du périmètre sauvegardé de La Casbah, le savoir-faire n'est guère le maître-clé de certaines entreprises. Et dans le meilleur des cas, les travaux sont exécutés avec lenteur, sinon interrompus plusieurs fois. Les exemples sont légion, à commencer par la mosquée Ali Betchine dont l'opération de réhabilitation traîne depuis plus de six ans, alors que les travaux de restauration entrepris, il y a deux ans, sur la basilique Notre Dame d'Afrique sont en voie d'achèvement. Et va pour les combles de l'ex-Palais consulaire dont nombre de maîtres d''uvre se sont relayés depuis 2003 sans pour autant restaurer le fronton sur la crête du bel édifice. Le quidam qui sillonne la rue Hadj-Omar (ex-Bruce) n'aura pas l'heur de visiter Dar el Cadi, ni le palais Ahmed Bey dont la restauration va cahin-caha depuis plus de quatre années. Les quelques touristes de passage au musée Mustapha Pacha qui peuvent se rincer l''il grâce à quelque exposition de miniature, ne peuvent prétendre faire une virée dans la belle demeure Dar Essouf fermée à double tour. Un fonds matériel touristique qu'on ne juge pas utile de capitaliser ! Si le palais Hassan Pacha sera réceptionné bientôt, non sans y être allé au forceps, des pans des deux minarets du lieu cultuel Kechtaoua risquent de s'écrouler. La clôture de sécurité est bel et bien implantée depuis six mois, l'échafaudage est érigé, mais le coup de starter du chantier n'est pas encore donné. Le problème de tels retards dans nos chantiers est récurrent. Dans ce cas de figure, réside-t-il dans la mobilisation de ressources financières conséquentes ou serait-il lié au non-respect du cahier des charges par les entreprises engagées. Celles-là mêmes qui n'hésitent pas à prendre leurs cliques et leurs claques sans laisser de traces ' Au fait, où est l'Office de restauration issu de la restructuration de l'ANA ' Les deux autres structures, à savoir l'Office national d'exploitation et de gestion des biens culturels ' matériels et immatériels ' protégés (Ogbec) et le centre de recherche dont le siège est situé à Dar El Hamra existent, mais point d'office de restauration, sinon dans les textes.


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