Ça sent

Il fait beau. Une envie de nature. Nous voilà aux abords de la ville. Les chants des oiseaux nous interpellent déjà. Une envie de journée bucolique. Un rendez-vous nécessaire pour se ressourcer. De l'air. On respire en fermant les yeux en haut d'une petite montagne. Des fleurs jonchent le sol qu'elles éclairent d'une couleur jaune soleil. De la lavande jette ses odeurs à notre passage. Des coquelicots pointent leur cime rouge. Une touche noire centrale les rend majestueux. On a envie de bonheur tout simplement. Soudain, le museau envahi d'une odeur nauséabonde perturbe notre odorat qui d'un seul coup est dérouté de trop de puanteur. On court de trop d'agression. Un tel paysage défiguré, comment est-ce possible ' Les ordures à peine camouflées. Toutes les dorures n'effaceront rien. Au centre d'un tel désastre la nature tire la tronche et, grise de saleté, se meurt. Mais qu'avons-nous fait de notre terre ' Les ordures. Dures. Reflets de notre démission face au monde. Ce monde devient fou. Il ne peut faire face à ces poubelles qui débordent. En rang vertical sur le trottoir. Elles occupent la place. Slalom hygiénique. La fuite. Alors on invente la notion d'écologie comme une nouvelle valeur d'éducation. On apprend difficilement à ne plus jeter et à ne pas salir. Des détritus on doit se sevrer. Avalé par la noirceur de la pollution. Nos visages couleur charbon s'embrasent. Consumés.Le développement durable auprès de nos semblables paraît si difficile à intégrer lorsqu'on voit voler au vent tous ces sacs plastiques. Accrochés solidement aux arbustes et à tous les bouts de nature. Recouvrant la verdure. Etouffée. Foutu si nous persistons à suicider l'environnement. Toutes ces traces laissées par les hommes. Ce n'est pas grave car ce n'est pas chez nous. Nul ne se sent chez lui !