Ça se passe comme ça chez MacDonald !

Les bureaucrates du département d'Etat sont très compétents. Quand ils élaborent un rapport sur les droits de l'homme dans le monde, ils le font de manière très pointue. Les amis deviennent invisibles, les ennemis très visibles. Le rapport 2007 ne déroge pas à la règle. Cherchez les pays politiquement incorrects et vous les trouverez à la bonne place: l'Iran, la Syrie, la Russie et... le Venezuela. C'est un rapport politique et non un rapport sur les droits de l'homme, notait un responsable de l'Organisation arabe des droits de l'homme. L'administration américaine, explique-t-il, prend ce qui l'arrange dans les rapports des ONG et ignore ce qui ne l'arrange pas. Du coup, elle peut effectivement faire état d'atteintes réelles aux droits dans les pays qui ne sont pas dans «l'axe du bien», ignorer ceux qui sont dans l'axe de l'obéissance. La liste noire qui en sort n'est plus un classement des pays en fonction des atteintes aux droits de l'homme, mais celui des pays les plus détestés... Les bureaucrates ont fait cette fois-ci un peu de dosage, l'Irak et l'Afghanistan sont cités parmi les mauvais élèves ! Mais attention, n'allez pas croire que les Américains qui occupent ces deux pays reconnaissent une responsabilité dans le mauvais état des droits de l'homme dans ces deux contrées. Non, si ça ne marche pas, ils n'y sont pour rien, les seuls responsables sont les Irakiens et les Afghans ! Il faut prendre acte cependant que plus personne, pas même à Washington, ne s'amuse à essayer de faire croire qu'on a fabriqué une démocratie modèle en Irak. Les bureaucrates ont même fait une simulation d'autocritique: ils se disent « attentifs » aux observations qui leur sont faites sur le goulag de Guantanamo. Attentifs, sans plus. Ça se passe comme ça chez MacDonald ! Hugo Chavez, qui a survécu aux coups d'Etat soutenus par les Etats-Unis, est, sans surprise, dans la liste des bad guys ! Le président vénézuélien a subi un échec au référendum et a accepté sans discuter la sanction des urnes, mais ce fait est comptabilisé à ses dépens ! Et bien sûr, la Russie ne doit son mauvais classement qu'à l'autoritarisme de Poutine et non à sa politique ferme vis-à-vis des Etats-Unis ! Les droits de l'homme du département d'Etat, c'est le MacDonald par rapport à la bonne cuisine: vous bouffez surtout du marketing. Il est utile cependant car il permet de connaître ceux qui sont dans le collimateur politique des Etats-Unis, ceux qui sont éligibles au qualificatif de malfaisants. Le président iranien Ahmadinejad a un discours si abrupt qu'il ne peut que rester au coeur de l'axe du mal, celui que l'on bombarderait sans états d'âme. Mais à côté des hommes de Dieu américains, unis sous la bannière du CUFI (Christian United for Israël), le président iranien est un enfant de choeur. Ces hommes du CUFI, si écoutés à la maison et qui pèsent si fortement dans les élections, affichent un racisme bestial et effrayant. Ils disent ouvertement et avec conviction que les «arabes n'ont pas d'âme !». N'attendez pas que l'on critique John Hagee, ce n'est que de la «freedom of speech».