Algérie

Ça roule, en attendant le reste



Ça roule, en attendant le reste
Prendre l'autoroute à partir d'Alger en direction de l'Ouest est un pur plaisir. La voie a subi des travaux de rénovation notamment sur les axes menant entre Blida et Oued Djer, Aïn-Defla, Chlef et Sidi Bel-Abbès. Ouvert jusqu'à la frontière avec le Maroc, l'axe ouest de l'autoroute est non seulement pratique, mais surtout agréable pour la conduite. Hormis la côte de Khemis Miliana, où les poids lourds souffrent énormément, que ce soit dans la montée ou dans la descente, et où l'on enregistre des accidents, le reste du tracé est un régal pour les automobilistes. C'est que l'axe ouest, dans son ensemble, est situé dans une zone assez plate, contrairement à celui de l'est qui traverse plusieurs zones montagneuses. L'autoroute, dans son ensemble, n'est pas éclairée, mais elle reste l'axe le plus sûr pour les automobilistes.En dépassant le barrage de gendarmerie de Beni Merad, nous entamons l'axe ouest de l'autoroute. d'Alger, nous pourrons gagner Oran (près de 400 km) en quatre heures. Ce qui réduit de moitié la durée jadis passée dans le même trajet sur la fameuse RN4. Nous pourrons prolonger jusqu'à la ville frontalière de Maghnia ou encore Tlemcen et Sidi Bel-Abbès en moins de deux heures. L'axe ouest, réalisé en grande partie par des entreprises chinoises, se distingue de celui de l'est du fait que les principales villes sont facilement accessibles à travers les multiples pénétrantes mises en service. On peut atteindre Hammam Righa, Khemis Miliana, Aïn-Defla, Chlef, Ténès, Relizane, Mascara, Tiaret, Mostaganem et Aïn-Témouchent facilement. Contrairement à l'Est où de grandes villes attendent toujours d'être relayées à cet important axe routier, à l'image de Bejaïa ou de Jijel, sans oublier Skikda et Annaba.La partie blidéenne de cette autoroute a subi des travaux de réfection qui l'ont rendue praticable. En plus de l'ancienne station-service, une autre, plus moderne et conforme aux normes déjà utilisées dans le reste des aires de repos de l'ensemble de l'autoroute, devra bientôt être opérationnelle, à quelques encabluresd'El Affroun, offrant plus de possibilités aux automobilistes sur cet axe précis. D'autant plus que l'ancienne ne cadre pas avec le reste des stations et surtout son emplacement et le manque de signalisations qui font que beaucoup d'automobilistes ne la remarquent qu'une fois l'avoir dépassée.Plus à l'ouest, le barrage de la Gendarmerie nationale près de Hammam Righa rappelle aux automobilistes que les radars mis en service le long de l'autoroute fonctionnent bel et bien et qu'il est impératif de respecter les limitations de vitesse (120 km/h en général). En effet, à chaque entrée de wilaya, un barrage de la gendarmerie est installé, en plus des brigades mobiles (en voitures ou en motos) qui sillonnent le tracé. Des agents d'entretien de l'autoroute circulent dans des véhicules bien balisés pour constater le moindre problème et souvent signaler les automobilistes en détresse. C'est que l'autoroute ne dispose pas de cabines téléphoniques pour les urgences. Contrairement aux barrages installés à l'entrée des grandes villes, notamment à Alger, ceux de l'autoroute Est-Ouest sont fluides et ne causent aucune gêne ou autre embouteillage.Seule tache noire sur l'axe ouest de cette autoroute : les vendeurs ambulants, généralement des enfants en bas âge, qui proposent café, ?ufs bouillis et autres galettes aux automobilistes. On les croise notamment aux entrées de Aïn-Defla et de Chlef, mais surtout près d'Oued Rhiou, où c'est carrément une station clandestine avec parasols et baraques de fortune. Ces derniers attirent de nombreux automobilistes, notamment les poids lourds qui s'arrêtent à même l'autoroute et mettent les autres automobilistes en danger.Des aires de repos qui font du bienLes aires de repos sont entrées en fonction, doucement mais sûrement. Les unes datent de quelques années, alors que les autres viennent tout juste d'être fonctionnelles avec le minimum (parkings et station de carburant), en attendant l'ouverture des autres services.Conçues sur un modèle unifié, elles disposent de larges espaces pour le parking des poids lourds. Ces derniers ont un couloir spécial pour y accéder. La station de carburant est assez large pour répondre à la demande d'un grand nombre d'automobilistes. Les choses se passent plutôt bien dans ces stations, hormis à l'entrée de Tlemcen où des chaînes interminables de véhicules se forment du matin au soir. Ici, c'est encore le diktat des « hallaba ». Malgré le rationnement de la distribution du carburant pour les automobilistes de la région et malgré la hausse des prix du carburant, la tension persiste et nombreux sont les automobilistes qui tombent en panne d'essence et qui se trouvent contraints d'aller acheter un jerrican chez les « hallaba ».Les aires de repos disposent de sanitaires, de salles de prière pour hommes et femmes, d'un centre pour la Protection civile, d'un garage pour la mécanique, d'un magasin dédié aux automobilistes (croix de transmission, bougies, huiles pour moteur, lave-glace, glaceol, etc.), mais aussi une supérette où l'on trouve le strict minimum (gâteaux, yaourts, boissons fraîches, cigarettes), des distributeurs de boissons chaudes sont disposés dans les couloirs et une cafétéria où l'on sert également des pizzas et des sandwichs préparés à l'avance. Quoique les prix soient un peu plus élevés que dans les commerces, la demande dépasse souvent l'offre.Quelques chaises et tables sont disposées au niveau de la cafétéria et à l'extérieur, mais elles restent insuffisantes au regard du nombre d'automobilistes qui y transitent du matin au soir. Ces aires de repos sont, aussi, l'unique « distraction » des habitants des villages alentour. On les croise souvent là-bas en train de « tuer le temps » et de « se rincer les yeux », en faisant des rêves grands comme ça. Dommage qu'il n'y ait pas plus d'espace pour la détente des automobilistes et leurs familles et surtout qu'il n'y ait pas assez d'arbres pour atténuer la chaleur dans cette région, où le mercure atteint des pics insupportables, notamment entre Aïn-Defla, Chlef et Relizane. L'autoroute connaît une intense activité durant toute la journée. On y croise des véhicules venant de partout, mais surtout des émigrés qui profitent de la période des vacances pour faire le tour du « bled », surtout que cet important axe routier demeure gratuit.En effet, les postes de péage devant accompagner le projet n'ont toujours pas vu le jour et sur tout le tracé, aucune assiette de terrain n'a encore été dégagée pour la réalisation des ces postes qui devraient s'étaler le long des 1.200 km, dans les deux sens, à chaque entrée de l'autoroute. Même le ministère des Travaux publics, qui avait par le passé fait plusieurs annonces au sujet du péage de l'autoroute Est-Ouest, se garde, présentement, de donner le moindre délai concernant ce dossier. En attendant, ça continue de rouler et de profiter aux automobilistes, pourvu que l'axe Est connaisse une fin rapide des travaux en cours et délivre les automobilistes surtout du calvaire de l'axe Lakhdaria-Bouira.


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