Algérie

Ça négocie dur



Scène - En s'arrêtant devant une table sur laquelle est exposée une dizaine d'appareils téléphoniques, une femme accompagnée d'un petit garçon, «négocie» avec un jeune pour lui vendre son téléphone.«Je veux vendre mon téléphone portable. C'est un appareil tout neuf, et il n'est pas contrefait. C'est un téléphone multimédia, il a plein d'applications (des jeux, vous pouvez regarder la télévision et parler par skype?) Je l'ai acheté il y a à peine deux mois. Je veux le revendre pour acheter un BlackBerry», dit la femme au jeune vendeur.
Ce dernier prend le portable et lui dit : «On vous a proposé combien '», «C'est à vous de me donner un prix, et je vais voir si ça m'arrange», lui répond-elle. N'ayant visiblement pas une idée sur le prix de ce téléphone, le jeune vendeur appelle son ami, «A combien peut-on l'estimer '», lui demande-t-il.
Ce dernier le scrute et vérifie s'il n'est pas contrefait. Après l'avoir «scanné», il lance à la jeune femme : «Combien voulez-vous le vendre '». Celle-ci lui répète que c'est à lui de décider combien il peut l'acheter. Et au jeune de lui répondre : «Sincèrement, je ne sais pas combien. Patientez un moment, je reviens.» Il va demander l'avis d'un autre ami. Ce dernier vérifie à son tour l'état de l'appareil, et dit à la femme : «Vous le vendez pour 8 000 DA '», celle-ci lui répond : «Donnez-m'en 9 000.» Le jeune hésite, il demande l'avis d'un autre ami qui tient un magasin juste à côté. Quelques instants après il revient et dit sèchement à la femme : «Excusez-moi, ça ne m'arrange pas !».
La femme, visiblement dégoûtée de ne pas avoir pu vendre son téléphone, décide de voir un autre jeune tenant une petite table à quelques mètres de là.
Au fur et à mesure qu'on avance dans cette ruelle bondée de monde en cet après-midi, et à chaque fois qu'on passe devant les jeunes qui étalent leurs «produits» sur de petites tables, on entend : «Vous avez quelque chose à vendre '». Nous nous sommes arrêtés devant une autre «boutique», et avons demandé le prix d'un BlackBerry : «Il fait 8 000 DA, il est en très bon état.
Ce n'est pas du chinois (il n'est pas fabriqué en Chine), c'est un ami émigré qui me l'a vendu. Il l'a utilisé quelques mois seulement», nous dit le jeune, qui tentait par tous les moyens de vendre son «produit».
A peine a-t-il terminé sa phrase qu'un autre client, une de ses connaissances apparemment, l'interpelle : «Tu aurais quelque chose pour moi '» «Tu veux un téléphone ?copié' (contrefait) ou original», lui répond le jeune.
«Non, je veux quelque chose de solide, je ne veux pas du chinois», dit le client, avant que le jeune ne lui propose un «Nokia 3600». «C'est une bonne affaire. Je te le céderai à un très bon prix». Vendre c'est un art. A Belfort cette phrase revêt tout son sens.


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