Ça ne sent pas bon!

Depuis quand demande-t-on, s'il vous plaît, aux gens de réciter la Fatiha ou la Besmala' Et depuis quand mise-t-on son poste dans ce jeu stupide' Ça sent l'égout. Vraiment!Ça sent la cave. C'est vrai qu'on n'a jamais été aussi bas, mais cela sent vraiment la cave! Les gros mots à tous vents, les insultes à l'égard de personnalités politiques, les accusations d'hérésie lancées contre ceux qui ont des opinions différentes, les étiquettes éhontées et puis voilà, selon un économiste connu, que l'on arrive à des menaces. Que se passe-t-il dans l'Algérie de cette fin 2015'Ce n'est pas croyable à quelle vitesse les moeurs politiques se dégradent chez nous. Est-ce dû au réchauffement climatique' Possible! Est-ce dû à l'effervescence mondiale autour du problème syrien' Possible aussi, mais dans tous les cas, cela n'a pas de rapport avec nous, alors pourquoi chez nous' Depuis quand demande-t-on, s'il vous plaît, aux gens de réciter la Fatiha ou la Besmala' Et depuis quand mise-t-on son poste dans ce jeu stupide' Ça sent l'égout. Vraiment!C'est vrai que l'on n'a jamais été si loin dans les profondeurs des avaloirs, mais cela sent à donner la nausée. Certains officiels jettent des pierres aux repères, d'autres, à l'aide de tire-boulettes, s'attaquent aux modèles, d'autres enfin chevauchent les plaies des gens, une barbe à papa à la main. Un ami me disait l'autre jour que ces gens-là dorment à poings fermés, preuve qu'ils sont en paix avec leur conscience et qu'ils n'ont rien à se reprocher. Pas de problème. Je serais d'accord à certaines conditions. Je ne leur demanderais pas, comme l'a fait Saâdani à Hanoune, de réciter la Besmala ni de réciter la Moukaddima d'Ibn Khaldoun ni les mouallakat de la djahiliya, mais juste qu'ils prouvent qu'ils ont une conscience et, quand ils l'auront fait, qu'ils prouvent qu'ils l'entendent lorsqu'elle les interpelle.Après cela, et seulement après cela, on sera d'accord parce qu'il est impossible qu'ils aient tout cela en même temps, sinon les choses auraient été tout autres!Le monde va la tête en bas. De nos jours, certains en sont arrivés à penser qu'il appartient aux modèles de suivre les aspirants. On a toujours su que c'est l'inverse, qu'il appartient à celui qui aspire de suivre le modèle, pas l'inverse mais, avec les temps qui courent, on ne sait plus rien de rien. Tout est possible et tout est plausible. C'est au soleil d'attendre à ce qu'on se réveille pour éclairer le jour. C'est à nous de dire à la balance ce qu'elle doit nous indiquer. C'est au rêve de nous dessiner. Sont-ce les modèles qui chutent' Sont-ce les repères qui changent de repères' Sont-ce les normes qui regardent ailleurs pour s'ajuster' Après tout, pourquoi pas'Depuis que les muets se sont mis aux longs discours, depuis que les aveugles ont pris le devant de la marche, depuis que les sourds ont été chargés de compter les hurlements des pauvres misérables, tout est devenu possible!C'est l'automne et comme tous les automnes, le ciel est gris et les coeurs tristes. Ça sent le vent, le vent fort des automnes d'antan. Ces vents qui ne laissaient ni feuilles ni branches et qui balayaient tout sur leur passage. Ces vents qui vous poussent à rester chez vous pour regarder la télé ou lire un Tarzan, un Bleck le Rock ou un Zambla.La roue du temps tourne. Le temps de la roue est connu depuis Pythagore. Alors pourquoi se perdre dans les fonctions saugrenues des calculettes et se tuer à calculer ce que plus personne n'a besoin de calculer, voire de connaître'