Algérie

Ça danse ''le pantalon «djine» n'empêche pas de se serrer la taille et suivre le tempo de la derbouka et du tar ''



Ça danse  ''le pantalon «djine» n'empêche pas de se serrer la taille et suivre le tempo de la derbouka et du tar   ''
Ça danse

par El-Guellil
Cela se passe là-bas chez nous, chez eux. La rousse aroussa est arrivée, tout droit du bled. Débarquée sur un nuage. Des paillettes encore plein le visage. Ses doigts colorés de henné. Du strass dans les cheveux. Des bagues à tous les doigts. Des valises contenant des tenues dignes du conte de Peau D'Ane. De mille feux- arc en ciel – couleur de lune - couleur de soleil mille feux. C'est merveilleux. La famille du futur époux est présente à Orly. La jeune femme timide mais avec les yeux grand ouverts qui n'avaient jamais été autant sollicités. Cortège discret, emballage fleuri, voilà qu'elle se retrouve, telle une princesse, au milieu des youyous blédards de la salle des fêtes. Sa tête qui tourne n'empêche pas le «tourne-tourne» dans la pièce. Tebdila mor tebdila. Meskia et parure se disputent l'espace poitrine. El messiassa et le kholkhal. Elle est fière d'arborer des bijoux et costumes «made in Algérie» - Les jeunes femmes «beur-beur» locales ne comprennent pas pourquoi tant de tralala surtout qu'il paraît que cela n'est pas donné. Elle est déçue la mariée. Quelles barbares ces beur-beurettes, ces femmes, pour qui seul compte leur avenir professionnel, en ces temps de crise économique.

Les «vieilles» elles, ne changent pas - d'ici ou de là- bas - elles ne peuvent s'empêcher de te faire la liste des maladies qu'elles ont et pour celles qui sont plus «éveillées», elles n'hésitent pas à donner les «noms» des médicaments qu'elles ont apprivoisés depuis quelque temps. Aïe aïe, les rhumatismes. Mais arrive le temps de la danse - elles sont parmi les premières sur la piste - argumentant leur audace par la volonté de démontrer leur attachement à la famille avec laquelle elles partagent leur bonheur ; frimousser étant le seul point commun.

Les plus jeunes démontrent que le pantalon «djine» n'empêche pas de se serrer la taille et suivre le tempo de la derbouka et du tar. Une petite ragsa jusqu'à l'aube. Elles prendront une douche, le métro et… boulot.


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