C'était mieux avant

Ces derniers jours, deux psychologues américains ont tenté de démontrer sur la base de recherches sérieuses que la fameuse boutade du «c'était mieux avant» reposait sur une fausse appréciation. Ils affirment au contraire que le présent est meilleur que le passé.On aura de la peine à les suivre dans leur conclusion car si les individus ont des évolutions naturelles similaires dans l'absolu, leurs itinéraires dans la vie sont différents pour une multitude de causes et de raisons. Mais les deux chercheurs offrent en la circonstance un débat passionnant qui ne pourrait aboutir finalement qu'aux différents mystères de la vie.
Les anciennes générations ont pour habitude de pester contre les nouvelles et les nouvelles tourneront le dos à l'argumentation nostalgique des anciennes qui ne repose souvent pas sur de très solides tenants. Toutes ont été forgées sur des registres différents mais c'est sur le déclin de la moralité que les chercheurs ont raison bien qu'il faille nuancer leurs affirmations car les nouvelles générations ne sont pas les seules attributaires de l'immoralité.
Le «c'était mieux avant» n'est probablement que la désolation de voir le monde tenu de revenir à l'origine de l'animalité.
La démographie galopante, le progrès avec ses effets positifs a aussi drainé de profondes anomalies sociales, l'individualisme et le matérialisme de plus en plus exacerbés, ont eu tendance à mettre tout le monde dans le même panier. Aussi la dislocation des familles a accentué les conquêtes des espaces et a renchéri d'une manière exponentielle les besoins des individus. La noblesse de la marmite collective a disparu et, n'ayant plus de socle pour perdurer, l'héritage des bonnes manières s'est irrémédiablement perdu. Le vivre ensemble et l'isolement se sont entremêlés pour que les riches repères civilisationnels se perdent. L'éducation et l'apprentissage aux bonnes manières ont cédé les lieux à la guerre des chasses gardées pour qu'en définitive les individus retournent et renouent avec les temps les plus reculés.