Algérie

"C'est une question de vie ou de mort"




Pour Mohamed Lamine Ahmed, le retour de la Minurso ne suffit pas, il faut que celle-ci "accomplisse sa mission, celle de l'organisation d'un référendum d'autodétermination"."Nous ne menaçons pas en disant que nous risquons de reprendre les armes (contre le Maroc, ndlr) ; nous disons que nous sommes prêts, que notre armée est prête maintenant. Celui qui menace, c'est celui qui est soutenu par le Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour financer les achats d'armes, c'est le Maroc."C'est ce qu'a déclaré hier, à Alger, Mohamed Lamine Ahmed, conseiller à la présidence de la République sahraouie (RASD) et membre du secrétariat national du Front Polisario, à l'adresse de ceux qui jouent dans la panique, qui doutent de la capacité du Polisario à tenir tête à l'armée marocaine, ou qui mettent en avant le "réflexe pavlovien" des dirigeants sahraouis, afin de détourner l'attention de l'opinion publique des reniements marocains et de la gravité de la situation de la population sahraouie, notamment du territoire sous occupation marocaine.Invité au Forum d'El Moudjahid conjointement par l'association Mechaâl El Chahid et le collectif des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui, à l'occasion de la Journée mondiale de l'Afrique (25 mai) consacrée à "la décolonisation de la dernière colonie d'Afrique", et qui coïncide avec le double anniversaire de la création du mouvement sahraoui de libération nationale (F. Polisario), et du déclenchement de la lutte armée, l'ancien Premier ministre de la RASD a soutenu que rien ne peut dévier le peuple sahraoui de sa lutte pour la réappropriation de ses droits. "Pour nous, c'est une question de vie ou de mort", a-t-il annoncé, en observant qu'une guerre est possible "si la communauté internationale ne peut pas débloquer la situation" ni "défendre notre droit à l'autodétermination". Concernant les derniers développements de la question sahraouie, le conseiller à la présidence a rappelé l'adoption, le 29 avril dernier, par le Conseil de sécurité, d'une résolution prolongeant jusqu'à la fin avril 2017 le mandat de la Mission onusienne pour un référendum au Sahara occidental (Minurso).Pour rappel, cette résolution a laissé un délai de 3 mois au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour l'examen du recouvrement des prérogatives de la Minurso, avec le retour de sa composante politique. "Le retour de la Minurso qui a été expulsée dernièrement par Rabat ne suffit pas, car son travail n'est pas seulement de surveiller le cessez-le-feu. Il faut qu'elle accomplisse sa mission, celle de l'organisation d'un référendum d'autodétermination", a indiqué l'invité du Forum, avant d'ajouter : "Nous attendons la fin du délai. Si l'ONU fait avancer les choses dans ce sens, tant mieux. Mais, si c'est une man?uvre, le peuple sahraoui sera prêt à y faire face." Plus loin, l'ex-Premier ministre sahraoui laissera clairement entendre que "les masques sont tombés" après la visite, en mars dernier, de Ban Ki-moon, dans les camps de réfugiés sahraouis et les territoires libérés du Sahara occidental.Cette visite, énoncera-t-il, "est positive" et ce, d'autant qu'elle a permis au SG de l'ONU de rappeler une réalité connue de tous, à commencer par l'ONU et son Conseil de sécurité : "L'occupation marocaine". Quant à la réaction scandaleuse du Makhzen vis-à-vis de Ban Ki-moon, il estimera qu'elle n'est que le résultat des "secousses ressenties par le Maroc sur le plan diplomatique" et sa "déstabilisation" suite à l'annulation par la Cour européenne de l'accord agricole entre le Maroc et l'Union européenne.Hafida Ameyar


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