Algérie

«C'est une prise d'otages injustifiée!»


Il est impensable que des élèves soient privés de leurs relevés de notes, plus de deux mois après l'achèvement du premier trimestre. Il est tout aussi condamnable que des enseignants ne lésinent sur aucun moyen, pour parvenir à leurs fins. Cela est d'autant plus inquiétant que les élèves s'acheminent vers des examens du deuxième trimestre, alors qu'ils ne sont pas au fait des résultats obtenus, lors du premier trimestre. C'est, en quelque sorte, le cri de détresse lancé par l'Organisation nationale des parents d'élèves, l'Onpe, à travers la publication d'un communiqué sur sa page officielle sur les réseaux sociaux. Le communiqué qui porte la signature de son président, Ali Benzina, interpelle le ministre de l'éducation nationale quant à diligenter une commission d'enquête à ce sujet. L'organisation des parents d'élèves fait état de la non-délivrance aux élèves, des relevés de notes dans nombre d'établissements scolaires, sans en fournir des chiffres, cependant. Les auteurs du communiqué s'interrogent, par ailleurs, sur l'évaluation et le parcours des élèves par leurs parents, ou par eux-mêmes, «s'ils ne disposent pas de relevés de notes'». L'Onpe fait état également d'une situation psychologique terrible vécue par les parents d'élèves, suite à cette prise d'otages qui ne dit pas son nom. «Comment est-il possible que les parents d'élèves puissent évaluer leurs enfants, s'ils ne connaissent pas leurs résultats'», s'interroge le communiqué, déplorant l'incapacité de l'institution de l'école à honorer l'un de ses devoirs les plus élémentaires. Mettant en exergue «un état d'anxiété et d'angoisse qui a pris acte au sein des élèves» aussi, le communiqué déplore l'absence de réaction de la part des enseignants, de leurs syndicats et des responsables du secteur. «L'état général d'anxiété est double, dans le secteur de l'éducation, surtout en raison de l'épidémie et de son impact sur la communauté», note le communiqué de l'organisation. Pour le président de l'Onpe, «il est déraisonnable que des enfants restent sous pression, à défaut de normalité et d'une atmosphère positive à même d'éviter cette ambiance propice à l'échec». Des propos graves qui illustrent le climat délétère dans lequel évolue le secteur de l'éducation nationale, depuis des années déjà, faute d'une stratégie globale et judicieuse, et d'une bonne foi, de part et d'autre. Face à cet état des lieux pour le moins délictueux, l'organisation de Benzina réitère son appel à l'intervention urgente du ministre de l'Education nationale. Et de rappeler ses engagements quant à envisager «une refonte globale des programmes d'enseignement scolaires, conformément aux évolutions de la société algérienne». Sur le plan sanitaire, l'organisation rappelle ses positions vis-à-vis «du laxisme ambiant dans le secteur, concernant l'application rigoureuse du protocole sanitaire dans les différents établissements scolaires». Face à ce statu quo, l'on est en droit de s'interroger sur les réelles motivations d'une situation inédite' En fait, rien ne pourrait justifier une telle prise en otage de nos enfants, en les privant de relevés des notes. Un droit des plus élémentaires bafoué sous le fallacieux prétexte du droit syndical, dont il ne reste de l'éthique et de la déontologie, que les noms.
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