Algérie

«C'est une machination montée par Zoukh»


Le nom de l'ancien wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a été à nouveau cité, hier mercredi, dans un procès lié à la corruption.Cette fois, le dossier ne concerne pas les anciens hommes oligarques incarcérés, ni les ex-ministres inculpés pour octroi d'indus avantages, mais deux ex-maires de Ben Aknoun, poursuivis dans une affaire qui avait fait grand bruit en 2018. Les faits se sont déroulés au mois d'avril de la même année, date à laquelle un accident mortel survient sur l'autoroute Ben Aknoun/Dar-el-Beïda. Un employé est écrasé par le panneau publicitaire qu'il tentait alors d'accrocher et décède dans les heures qui suivent son hospitalisation.
L'enquête qui est déclenchée établit rapidement que les normes du panneau en question ne correspondaient pas à celles autorisées. Dans les semaines qui suivent, les démarches entreprises par les enquêteurs aboutissent à l'incarcération du responsable de l'entreprise d'affichage AD Display. Ce dernier est poursuivi pour non-respect de la réglementation en matière d'affichage, obtention d'indus avantages et non-paiement de dettes. Le maire de Ben Aknoun est aussi arrêté. Il a comparu hier au tribunal de Sidi-M'hamed en compagnie de son prédécesseur pour répondre de chefs d'accusation graves pour lesquels il est poursuivi.
Les deux anciens P/APC sont, eux aussi, poursuivis pour octroi d'indus avantages, passation de marchés contraire à la législation en vigueur, mauvaise utilisation de leur fonction et dilapidation de deniers publics. À la barre, Bouaraba Kamel, le premier mis en cause, a nié d'emblée tous les faits qui lui sont reprochés, affirmant que tous les marchés accordés à Ad Display ont été conclus avant sa prise de fonction.
Ben Amer Yacine, son successeur, se défend en appuyant sur le fait qu'il ait été en fonction durant trois mois seulement à la tête de la mairie et nie avoir autorisé les changements de dimension du panneau publicitaire. Plus grave, il se dit victime d'une « machination montée par Abdelkader Zoukh au profit d'une société d'affichage appartenant au neveu de Abdelaziz Bouteflika ». L'affaire avait défrayé la chronique à l'époque. L'ancien wali d'Alger avait pris, dit-on, la décision de retirer tous les panneaux publicitaires placés par Ad Display et d'octroyer le marché à l'agence de communication Innomédia, appartenant au neveu de l'ancien président de la République. Ce dernier avait également pu obtenir les meilleurs emplacements, répartis à travers plus de 18 wilayas du pays. Des informations non confirmées indiquent que la passation de ces marchés a été conclue de gré à gré.
Des sources concordantes font, par ailleurs, savoir que l'ancien wali d'Alger et le neveu de Abdelaziz Bouteflika ne figurent pas parmi les personnes mises en cause dans le dossier finalisé à la fin de l'année 2018. Sa prise en charge (le dossier) par le nouveau pôle spécialisé de Sidi-M'hamed changera-t-elle la donne '
À l'issue des auditions qui se sont déroulées hier, l'affaire a été mise en délibéré. Le verdict sera rendu le 28 octobre prochain.
A. C.
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