Algérie

«C'est une loi piège»



«C'est une loi piège»
Les élections législatives de 2012 ont permis à 145 femmes de remporter des sièges dans la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), selon les chiffres communiqués hier par le ministre de l'Intérieur au lendemain du scrutin du 10 mai. Si certains applaudiront et diront que cela est dû à la nouvelle loi sur la représentation féminine, d'autres sont plutôt pessimistes et espèrent plus de places pour les femmes.
C'est l'avis de Me Fatma-Zohra Benbraham qui a souligné, hier, dans une déclaration au Temps d'Algérie que la nouvelle loi sur la représentation féminine a été «un véritable piège», étant donné «que la législation évoquait la représentation féminine dans les listes de candidature et non pas au sein de l'APN». «Il fallait opter pour la parité dans la présentation des listes électorales et non pas dans le système de quotas.
Il se trouve aussi que la plupart des partis et listes indépendantes ont présenté des femmes en dernière position sur les listes électorales, ce qui a empêché beaucoup de candidates de gagner lors de ces législatives. Il fallait garantir donc la parité dans la confection des listes afin de donner des chances égales aux femmes. Cela n'a pas été le cas dans la nouvelle loi qui prévoyait des quotas de représentation en fonction du nombre de sièges par circonscription électorale», a-t-elle expliqué,
avant d'ajouter que «le texte de loi reste très flou, ce qui a poussé des femmes compétentes et intègres à ne pas se présenter aux élections». Cette loi sur la représentation féminine dans les listes électorales faisait partie des textes proposés par le président de la République Abdelaziz Bouteflika en guise de réforme politique. Lors des débats au Parlement, il y une véritable polémique sur ce projet de texte, notamment entre les partis de l'Alliance.
Le texte prévoyait pour les législatives un taux de 20% réservé dans les listes électorales pour les femmes dans les wilayas qui disposent de moins de 4 sièges à l'Assemblée. Les wilayas qui disposent de 5 à 14 sièges verront le taux réservé aux femmes fixé à 30%. Pour les wilayas dont le nombre de sièges à l'APN se situe entre 14 et 31 sièges, ce taux est porté à 35%, tandis que dans les wilayas dont le nombre de sièges est de 32 ou plus, le taux devant être réservé aux femmes est de 40%. S'agissant de la représentation de la communauté algérienne à l'étranger, la loi avait prévu carrément la parité.
L'avocate Fatma-Zohra Benbraham plaide pour une nouvelle révision de cette loi «discriminatoire» à l'égard de la femme. «Quand des chefs de partis politiques présentent leurs femmes et leurs filles comme têtes de liste, il y a de quoi s'inquiéter de l'impact de cette loi. Pour moi, ce n'est plus un parti ni une liste électorale qui répond aux critères et aux choix politiques». Il y a lieu de revoir, soutient notre interlocutrice, cette loi de manière «à garantir réellement la parité dans la représentation féminine».




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