Algérie

«C'est une affaire franco-française»



Le directeur général des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, a rejeté d'un revers de la main le rapport dit «Benjamain Stora» sur la réconciliation des mémoires entre la France et l'Algérie. Abdelmadjid Chikhi estime que le rapport réalisé par Benjamin Stora ne concerne que la France et a par conséquent été ignoré par l'Algérie. Abdelmadjid Chikhi était l'invité, lundi dernier, de la chaîne qatarie Al Jazeera dans une émission sur la mémoire de la colonisation. Avec lui sur le plateau, l'historien français et auteur du rapport sur la réconciliation des mémoires, Benjamin Stora qui était également invité dans cette émission. Dans son intervention, Abdelmadjid Chikhi s'est abstenu de commenter directement le rapport «Stora». «Il ne nous a pas été transmis de manière officielle pour que l'on soit dans l'obligation, au moins morale, de répondre sur son contenu», assure le directeur général des Archives nationales, précisant qu' «officiellement, c'est comme si ce rapport n'existait pas». Pour le conseiller auprès du président Abdelmadjid Tebboune chargé des Archives nationales et de la mémoire nationale c'est un «rapport franco-français demandé par un président de la République française à un citoyen français afin qu'il lui donne un avis sur ce qu'ils nomment la Mémoire apaisée». «La réconciliation des mémoires doit d'abord commencer chez les Français. En Algérie, nous avons une seule mémoire qui est la Mémoire nationale», a poursuivi Abdelmadjid Chikhi. Sur sa lancée, il a exigé, d'une part, l'accès aux archives françaises concernant l'Algérie, et, d'autre part, la restitution de la «totalité» des archives de la période coloniale (1830-1962). «Peu de pays ont subi ce qu'a subi l'Algérie concernant son patrimoine historique, intellectuel et culturel.Ce qui a été pillé doit être restitué, argue le directeur général des archives nationales. «Comment arriver à la vérité historique quand l'intégralité de notre histoire est entreposée en France et ailleurs à l'étranger'», s'interroge-t-il. Un engagement ferme et résolu réitéré par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans son message à l'occasion de la «journée de la Victoire», déterminé à rapatrier tous les restes des chouhada, à faire la lumière sur le sort des disparus pendant la guerre d'indépendance (1954-1962) et à tout faire pour permettre l'indemnisation des victimes des explosions nucléaires. Ces évènements «ne s'effacent pas de l'histoire des nations par prescription», a averti le chef de l'état à propos des dossiers mémoriels. Binaire est le directeur général des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, le conseiller auprès du président Abdelmadjid Tebboune chargé des Archives nationales et de la mémoire nationale. Il prône la loi «du tout ou rien», principe qui définit un mécanisme d'action déclenché lorsqu'un seuil d'excitation précis d'un neurone est atteint. Décidément, pour Abdelmadjid Chikhi, la mémoire, au même titre que la culture, est loin d'être une pathologie.


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