«C'est un crime intolérable»

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger estime que l'assassinat abject, le 1er novembre dernier, par les forces royales marocaines, de trois de nos compatriotes sur la route Nouakchott-Ouargla par des «armes sophistiquées» «ne peut être toléré» et à propos duquel, a-t-il ajouté, on «ne peut se taire».M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ramtane Lamamra, qui animait, hier, en fin de journée, un point de presse à la clôture de la conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes qui s'est tenue, trois jours durant, au Palais des Nations, a affirmé que «les messages qu'il a envoyés à un certain nombre d'organisations internationales relevaient du travail diplomatique normal», expliquant que «les informer de cela est un travail normal et conforme aux pratiques de la diplomatie». Des organisations internationales qui, a-t-il ajouté, ont pris la question «au sérieux», et que «l'Algérie se met à la disposition de ceux qui souhaitent obtenir des informations complémentaires à ce sujet».
Aussi, le chef de notre diplomatie a, par ailleurs, soutenu que la position de l'Algérie sur cette question «n'est pas liée à la réaction de ces organisations, mais plutôt à une position indépendante dans le cadre de notre souveraineté nationale».
Pour rappel, dans la nuit du 1er novembre dernier, trois civils algériens (deux chauffeurs de camion et un accompagnateur) ont été tués par les tirs de l'armée marocaine au niveau de la zone se trouvant entre Aïn-Bentili et Bir-Lahlou, au Sahara Occidental. Le fait gravissime s'est déroulé dans un endroit faisant partie des «territoires libérés». Ce qui n'a pas empêché l'armée marocaine de cibler les deux camions qui étaient en route pour Nouakchott, en Mauritanie, par les tirs d'artillerie alors qu'ils étaient à l'arrêt, loin de plus de 25 km du «mur de séparation», où étaient postés les soldats marocains.
L'intensité de l'attaque a fait que les deux camions ont été carbonisés et les corps de nos trois concitoyens déchiquetés. Et la présidence de la République n'a pas tardé à réagir à cette agression marocaine. Dans un communiqué, elle a soutenu que «le 1er novembre 2021, alors que le peuple algérien célèbre dans la joie et la sérénité le 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution de Libération nationale, trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions, alors qu'ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d'échanges commerciaux entre les peuples de la région».
Et de préciser avoir «aussitôt pris les dispositions nécessaires pour enquêter sur cet acte ignoble en vue d'élucider les circonstances qui l'ont entouré», ajoutant, cependant, que « plusieurs facteurs désignent les forces d'occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat à travers cette nouvelle manifestation d'agressivité brutale qui est caractéristique d'une politique connue d'expansion territoriale et de terreur».
Le communiqué de la présidence de la République indique que «les trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d'Etat rejoignent, en ce glorieux jour du 1er Novembre, les martyrs de la Libération nationale qui font de l'Algérie nouvelle la citadelle, les valeurs et les principes de son histoire éternelle. Leur assassinat ne restera pas impuni».
Evoquant, sur un tout autre plan, le Sommet de la Ligue arabe prévu en mars prochain à Alger, Lamamra a affirmé que ce conclave sera une «opportunité de réunification et de dépassement des divergences, notamment au Liban, et de soutien à la cause palestinienne». Pour lui, il était temps pour la Syrie de revenir dans le giron de la Ligue arabe «sans, toutefois, s'ingérer dans ses affaires intérieures». Ce pourquoi, la recherche du «consensus» au sein de la grande famille arabe autour de la participation justement de Damas à ce sommet d'Alger.
Aussi, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger affirme accueillir favorablement et bénir la visite du ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis à Damas, exprimant son espoir que cette visite sera l'occasion de «lever les équivoques».
M. K.