Algérie

"C'est un acte inadmissible"



Les attaques du procureur adjoint du tribunal de l'Arba Sidi Moussa (Blida) contre l'architecte du Congrès de la Soummam, Abane Ramdane, n'ont pas manqué de susciter des réactions. L'association Abane-Ramdane pour l'histoire et la mémoire dénonce "un acte inadmissible". Le Dr Kamel Daoudi, premier vice-président de l'Association, a estimé que "vraisemblablement, le cas du directeur de la culture de M'sila n'a pas servi de leçon à ces commis de l'Etat qui pensent pouvoir attenter à la mémoire d'Abane impunément". Il a ajouté que les déclarations du procureur "relèvent d'une atteinte grave à un symbole national et aux idéaux de la Révolution". Tout en condamnant "énergiquement" ces propos, le Dr Daoudi a estimé qu'une "réaction est attendue pour mettre fin à ces agissements"."Un commis de l'Etat est soumis à l'obligation de réserve devant toute situation qui risque de porter atteinte aux idéaux de la nation", a-t-il encore dit, annonçant qu'une réunion du bureau de l'Association est prévu dans les jours à venir, afin de débattre des suites à donner à cette nouvelle escalade de haine contre Abane Ramdane.
La possibilité de dépôt de plainte contre le procureur adjoint n'est pas écartée. Pour sa part, Belaïd Abane, auteur de plusieurs ouvrages sur Abane Ramdane, a estimé qu'"à l'évidence, cet individu ne sait pas de quoi il parle. Outre qu'il a outrepassé les règles de l'obligation de réserve que lui impose sa fonction, il parle à partir d'une position idéologique bien connue. Il s'agit de la tendance islamiste ignorante et obscurantiste pour laquelle tout ce qui est rationnel, moderne et universel est assimilé à un reniement douteux". Il a ajouté, dans ce contexte, que "s'il avait un minimum de connaissances en histoire de la guerre de Libération, il saurait que la décision de quitter Alger provisoirement est une décision collégiale prise par les 4 membres rescapés du CCE, à savoir Krim, Ben Khedda, Dahlab et Abane, après l'assassinat de Ben M'hidi par Aussaresses.
Et cela, afin d'éviter une décapitation fatale de la Révolution. Cette décision avait été également motivée par l'arrestation des membres de la délégation extérieure, à savoir Ben Bella, Aït Ahmed, Khider, Boudiaf et Lacheraf. Il s'en est suivi un désordre anarchique aux frontières notamment pour l'acheminement des armes qui a failli porter une grave atteinte à la Révolution. Il fallait remettre de l'ordre à la frontière algéro-tunisienne par laquelle transitaient les armes pour les maquis de l'intérieur. C'est bien plus complexe que d'ânonner des lieux communs", a-t-il regretté.

Mohamed Mouloudj


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