L'Algérie accède, finalement, à la demande du Fonds monétaire international (FMI) pour renforcer ses ressources financières. Le pays intègre le club des pays prêteurs du Fonds avec un montant de 5 milliards de dollars. Mais malgré cette réponse favorable, les séquelles de l'ajustement structurel imposé par la même institution sont toujours dans les mémoires. L'Algérie qui a longuement souffert des conditions du FMI a voulu tourner la page et revendiquer une place de choix particulièrement dans les institutions financières, multilatérales.
En effet, la contribution de l'Algérie est perçue comme une mesure qui rentre dans le cadre d'une solidarité mondiale face à une crise aigüe qui frappe encore plusieurs pays, pense Mohamed Gharnaout, expert financier. Pour lui, il est tout à fait logique que l'Algérie décide de mobiliser une partie de ses réserves de change pour participer au sauvetage des pays en crise. «Outre les gros préteurs du Fonds, plusieurs autres petits pays, d'Europe notamment, ont répondu favorablement à l'appel du FMI» ajoute notre locuteur. «Le pays ne veut pas, également, rester à l'écart de ce qui se passe dans le monde car ce dernier a changé et il faut suivre cette évolution» dit-il.
Néanmoins, la même source juge que le montant accordé par l'Algérie reste minime par rapport au PIB du pays et, ce, devant des pays comme les Etats-Unis ou l'Arabie saoudite. Donc, «c'est une participation symbolique» dit-il en substance, précisant que ces placements sont à faible risque. D'autres experts, au fait du dossier, assurent par ailleurs que cette décision contribuera à augmenter les taux d'intérêts des placements du pays, puisque le FMI accorde des intérêts supérieurs à ceux des Etats. Quant aux risques, les experts s'accordent à dire qu'ils sont presque nuls. On estime, en outre, que cette participation ne fera que renforcer la position de l'Algérie vis-à-vis de ses partenaires mais aussi modifiera sa position dans les droits de vote. Cependant, en dépit des réactions positives de certains spécialistes, il ne faut pas oublier les avis de certaines parties qui n'ont pas hésité un instant, au lendemain de l'annonce de cette demande, à tirer à boulets rouges sur l'institution et afficher leur refus de renflouer les caisses de l'institution qui a mis le pays à genoux en imposant des conditions draconiennes, des licenciements et la fermeture des entreprises au nom de l'équilibre budgétaire. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, l'Algérie a réussi à inverser la situation en devenant un prêteur en l'espace de dix ans.
S. B
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Posté Le : 12/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Smail Boughazi
Source : www.latribune-online.com