Algérie

C'est quoi, le couvre-feu '



Le gouvernement communique très mal ou ne communique pas du tout sur la pandémie. Pourtant, les Algériens, comme tous les citoyens du monde, en ont grandement besoin. Dans les moments de grande tourmente, il est connu que la parole explique, rapproche et parfois rassure. Ça n'a pas souvent été le cas, malheureusement, et personne ne songera à s'excuser de le dire. Dans une situation où il faut tous les jours persuader, il faut aussi... dissuader. Dans une situation où il faut à chaque instant rassurer, il faut expliquer. Pour l'une ou pour l'autre, il faut évidemment avoir les compétences et la volonté de le faire. Si personne à travers le monde n'était préparé pour affronter une crise sanitaire aussi grave que mystérieuse, on aurait quand même pu apprendre à apprendre dans le feu de l'action. C'était parfois le cas mais le plus visible est que le savoir-faire scientifique n'a pas toujours été au pouvoir dans ce qui a été mis en place comme dispositif de combat. Il y a des mesures qui n'ont jamais été expliquées, il y a des informations qui n'ont jamais été crues et il y a des appels qui n'ont jamais été entendus. Tout ce que décide le gouvernement en matière de lutte contre le Covid-19 n'est pas inutile, en tout cas pas mauvais et certainement pas ici inventé. Le confinement, le déconfinement, le couvre-feu, la fin du couvre-feu, le masque obligatoire, le masque recommandé, le masque dans les espaces fermés, les commerces fermés, les commerces réouverts... Tout a été expérimenté ailleurs avec plus ou moins de réussite, plus ou moins de bonheur. Mais jamais une de ces mesures n'a aggravé les choses, jamais elle n'a fait de mal ! Il y en a une qui, cependant, dont on a beaucoup contesté l'efficacité, qu'on a souvent tourné en dérision : le couvre-feu. On s'est esclaffé en se demandant si le virus était un oiseau de nuit. On en a aussi rigolé de nos... discothèques», de nos théâtres, de nos cinémas et de nos salles de concerts qui allaient fermer. On a tourné en dérision les Algériens privés des sorties nocturnes auxquelles ils sont si attachés. On a gloussé sur tout ce que les Algériens n'avaient plus depuis longtemps et qu'ils allaient... perdre brusquement ! C'est vrai qu'un Algérien ordinaire de 30 ans ne doit pas savoir ce qu'est une salle de cinéma. C'est vrai que «le pays rentre à la maison» dès 19 heures. C'est vrai que c'est bien d'en rire du fait qu'on va être privé de tout ce qui fait la vie nocturne alors qu'on en est orphelin depuis des décennies, depuis toujours pour beaucoup. Mais ce n'est pas vraiment ça le... couvre-feu. Les Algériens sortent sans se détendre, sans s'éclater. Ils sortent et transportent le virus... pour rien. Un peu moins que dans la journée, il est vrai, mais ce n'est déjà pas si mal d'éviter les contaminations de nuit, non 'S. L.




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