Algérie

«C'est quasiment ici, en Algérie, que tout a commencé pour moi»



«C'est quasiment ici, en Algérie, que tout a commencé pour moi»
Non, il n'a «pas eu peur de mourir». Pelé, 74 ans, souriant, a enfin quitté mardi l'hôpital où il était soigné depuis 15 jours pour une complication rénale qui inquiétait le Brésil et le monde entier.Né le 23 octobre 1940 dans un foyer modeste du Minas Gerais, Pelé a gagné trois titres mondiaux avec la sélection brésilienne en 1958 (alors qu'il n'avait que 17 ans), en 1962 et en 1970. Il a passé presque toute sa carrière au club de Santos (1956-1974), avant de terminer au Cosmos de New York (1975-1977). Il fut et reste un grand. Un point final. Ceux qui le connaissent, l'ont côtoyé et affronté dans des rencontres de football peuvent partager son histoire, ou tout simplement témoigner de la grandeur de ce Monsieur foot. Les autres se taisent ou vont feuilleter son parcours dans les bibliothèques. Ecrire ou parler de Pelé, restera toujours un plaisir notamment lorsqu'on évoque ses 1 281 buts inscrits en 1 363 matchs au cours de sa carrière allant de 1950 à 1970. A sa sortie de l'hôpital, face à une foule immense, il dira : «Je suis prêt pour les jeux olympiques» de Rio en 2016. Non seulement un «roi», trois fois champion du monde mais aussi ancien ministre des Sports de son pays, un confrère brésilien écrivait après sa conférence de presse animée aux côtés de ses médecins, dans le hall de l'hôpital Albert Einstein de Sao Paulo : «La légende du foot avait quitté les soins intensifs il y a une semaine, après cinq jours qui avaient alarmé le Brésil et la planète alors qu'il avait été placé temporairement sous dialyse». «Je n'ai pas eu peur de mourir car je suis un homme à trois c?urs», a glissé Pelé en faisant allusion à sa ville natale, Trescoraçoes «trois c?urs», dans l'Etat du Minas Gerais (sud-est du Brésil). «Tout le monde pouvait remarquer que malgré sa faiblesse (plus maigre et plus pâle), la star «devra passer par une période de réhabilitation» pour récupérer la masse musculaire qu'il a perdue à force de rester couché», a indiqué l'un de ses médecins Fabio Nasri. «Il va devoir rester tranquille pendant une dizaine de jours et faire ensuite de la physiothérapie pour se soumettre à de nouvelles évaluations», a souligné Nasri. Pelé n'a qu'un rein depuis l'époque où il était encore joueur. Une côte cassée pendant un match avait endommagé son rein droit qui avait fini par être retiré. «O Rei» a assuré que ses problèmes de santé sont nouveaux dans sa vie et qu'il doit faire avec. «Je n'avais jamais ressenti cela et cela a coïncidé avec une période compliquée pour moi. J'ai subi une opération du fémur (novembre 2012), j'ai eu les problèmes de calculs rénaux. Je me suis dit «Oh là, comment est-ce que Dieu m'oublie», a-t-il confié, ajoutant avoir pensé à Michael Schumacher. L'éternel n°10 du Santos avait été opéré de calculs rénaux le 13 novembre à l'hôpital Albert Einstein puis était sorti quelques jours plus tard. Mais il avait dû être hospitalisé à nouveau le 24 en raison d'une infection urinaire. Accompagné de sa fiancée d'origine japonaise Marcia Aoki, Pelé a remercié tous ceux qui ont envoyé des messages de soutien qu'il a reçus pendant son hospitalisation. Un des journalistes sportif qui ne le quittait pas révélera que : «Dans sa chambre d'hôpital, quand il allait mieux, deux passions l'ont aidé à faire passer le temps : le foot et la musique». «J'ai écrit quelques paroles de chansons, et j'en ai fait une encore secrète pour les Jeux olympiques», a-t-il glissé malicieusement dans une vidéo de remerciements, la semaine dernière, où on le voit gratter sa guitare. Ancien joueur du club Santos et du Cosmos aux Etats-Unis, il a profité de son repos forcé pour regarder à la télévision les derniers matchs du championnat brésilien, où le centenaire Palmeiras ? qui n'est pas son équipe ? a transpiré pour rester en première division. «J'ai été très ému de voir les supporters du Palmeiras souffrir, ça a été un week-end où je ne me suis pas ennuyé», a-t-il glissé. L'avis d'un expert et professionnel résonne encore. Pelé, c'est le footballeur de l'Histoire, et ce serait bien qu'il reste encore très longtemps avec nous», a d'ailleurs commenté Michel Platini, président de l'UEFA et autre gloire du ballon rond, mardi sur la radio française Europe 1. Enfin, ce roi du football, l'homme aux 3 Coupes du monde (1958,1962 et 1970) garde encore l'une de ses plus marquantes images de sa carrière footballistique où évoque avec émotion l'Algérie. « C'est quasiment ici que tout a commencé pour moi, que ma chance a décollé», a ainsi déclaré le «roi» Pelé, un sourire au lèvre, lors d'un point presse organisé à l'hôtel el Aurassi à Alger, quelques heures avant la rencontre qui a opposé les Fennecs à la Slovénie. Il a ajouté : «Après mes déplacements en Algérie en 1965 et 1969 beaucoup de choses se sont ouvertes à moi». Souvenir d'une époque révolue : le Brésil de Pelé, en route pour la Coupe du monde 1966, battant les Algériens d'un (3-0) à Oran le 17 juin 1965 au stade Bouakeul. «Beaucoup d'entre vous n'étiez même pas encore nés», a plaisanté ce génie du ballon rond devant un parterre de journalistes conquis. Interrogé sur ses triomphes en Coupe du monde, Pelé a confié que sa plus belle victoire est celle de 1970. «Le contexte politique était particulier (ndlr le Brésil était alors sous dictature militaire), nous n'avions pas d'autre choix, nous devions gagner», se souvient-il. Il y avait aussi ce fameux match Algérie -Brésil le 19 juin où les Verts avaient réalisé au stade d'Oran, un score exceptionnel en faisant en l'occurrence un nul avec l'équipe de Pelé (1-1) (fin de la première mi-temps et une égalisation de Freha explosive intervenue à la 32' sur un débordement de Kalem). L'envahissement du terrain après l'égalisation n'avait pas perturbé la rencontre, les supporters avaient profité pour aller serrer la main au «roi» du football. Il n'y avait pas eu d'actes de violence parce qu'à cette époque là, le football était respecté et d'ailleurs à la fin du match, il a dit tout simplement : «C'est un peuple formidable !» L'histoire fait parler encore de Kaoua, Beroudji, Selmi, kalem, achour, Abrouk, Freha... et de la belle époque.




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