Algérie

"C'est plus qu'une ingérence"



Il est le seul parti politique algérien à avoir réagi aux déclarations du président français et de manière ferme. Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a réagi avec virulence, hier, aux déclarations d'Emmanuel Macron dans lesquelles il apporte un soutien au président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le président Macron "se croit autorisé à distribuer des certificats de légitimité aux dirigeants des indigènes que nous sommes", a critiqué le patron du RCD. Dans le cas de l'Algérie, ajoute-t-il, "il s'autorise à délivrer une attestation de confiance au chef de l'Etat, en affirmant être prêt à l'aider dans cette période qu'il qualifie de transition".Selon MohcineBelabbas, cela n'est pas une simple ingérence, mais "la révélation que la France est aux manettes d'une feuille de route pour notre pays", accuse-t-il. Interpellant le chef de l'Etat français, le président du RCD juge que "ce sont précisément les interventions répétées de la France officielle dans les choix souverains des pays africains qui posent problème". Mohcine Belabbas estime, à ce propos, que "l'Algérie et l'Afrique ne peuvent se complaire dans un statut de subalterne au service d'intérêts néocoloniaux".
Il conclut en soulignant que les dirigeants africains doivent cesser de prendre part au sommet France-Afrique, auquel ils sont convoqués, selon lui, "comme de simples préfets pour y recevoir des orientations et des injonctions". Pour rappel, le chef de l'Etat français a, dans une interview au magazine Jeune Afrique, déclaré qu'il "ferait tout son possible pour aider le président Tebboune" pour que la transition politique "réussisse".
Il a également ajouté que si le "mouvement révolutionnaire, qui est toujours là, sous une forme différente", "il y a aussi une volonté de stabilité, en particulier dans la partie la plus rurale de l'Algérie". Sur les réseaux sociaux, la sortie médiatique du président français a suscité beaucoup de commentaires. Ce n'est pas le cas de la classe politique si prompte à réagir en pareille circonstance.

R. N.


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