Algérie

C'est parti pour un second tour



Les observateurs de l'Union européenne s'attendent à un second tourLa Croix-Rouge sénégalaise présente son bilan des violences ayant marqué les manifestations contre la candidature de Wade.
Le taux de participation a tourné autour de 60%, selon un chiffre encore provisoire de la Commission électorale nationale autonome (Céna), en baisse par rapport au taux de 70% de la présidentielle de 2007. Les commissions départementales de recensement des votes publient depuis lundi les résultats pour chacun des 45 départements du Sénégal, mais aucune annonce officielle de résultats sur le plan national n'est prévue avant jeudi ou vendredi. Sauf surprise, ces résultats devraient confirmer que le président sortant Abdoulaye Wade, 85 ans dont 12 au pouvoir, candidat contesté à un nouveau mandat, a été mis en ballottage et qu'il devra affronter un de ses ex-Premiers ministres, Macky Sall, lors d'un second tour en mars. Le climat «serein et apaisé» du scrutin de dimanche, après des violences meurtrières pendant la campagne, et la «maturité» des Sénégalais ont été salués par l'ONU, Paris, Washington et la mission d'observation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Hier, les observateurs de l'Union européenne ont déclaré à Dakar s'attendre à un second tour de la présidentielle au Sénégal. «Il y aura très probablement un second tour, toute autre issue nous semble statistiquement impossible d'après ce que l'on sait et ce que l'on entend», a déclaré Thijs Berman, chef de la Mission d'observation de l'Union européenne (MOE-UE) en présentant à la presse ses conclusions préliminaires sur le premier tour de dimanche. «L'élection a dans l'ensemble été organisée de façon adéquate, même s'il y eu des défaillances ici ou là. Nous n'avons pas constaté de manquements importants pendant et après le vote», a-t-il ajouté.
Il a cependant regretté «l'interdiction des manifestations» dans le centre de Dakar pendant la campagne électorale et «le manque de transparence» concernant le processus de «distribution et de retrait des cartes électorales». M.Berman a également déploré que «la question de la légitimité et de la constitutionnalité de la candidature du président sortant (ait) pris le pas sur l'intérêt pour les programmes présentés par les candidats». Un parlementaire européen, membre de la mission d'observation de l'UE, Christian Preda, a jugé «tout à fait regrettable» que les résultats provisoires du premier tour ne soient pas encore connus, «car le manque d'informations ne fait qu'alimenter la tension et la suspicion».
Causés par les violences qui ont précédé cette élection présidentielle, la Croix-Rouge sénégalaise a secouru 153 blessés en 24 jours à Dakar et dans les provinces lors des violences ayant marqué les manifestations contre la candidature du président sortant Abdoulaye Wade à l'élection présidentielle, a déclaré hier une source de cette organisation. Près de 700 volontaires de la Croix-Rouge sénégalaise (CRS) déployés à travers le pays «ont secouru 153 blessés lors des violences électorales pour la présidentielle» de dimanche, dont 44 ont fait l'objet d'une évacuation vers les établissements sanitaires, a expliqué Nfally Sadio, responsable de la communication de l'organisation. «Les victimes assistées par les secouristes souffraient pour la plupart de blessures légères, de plaies, de traumatisme crânien et corporel», a précisé dans un communiqué le docteur Abdoulaye Wone, chef du Département Santé de la CRS. D'après Nfally Sadio, les interventions se sont déroulées entre le 27 janvier et le 19 février dans les régions de Dakar, Thiès (ouest), Diourbel, Kaolack (centre), Sédhiou (sud), Saint-Louis (nord) et Kédougou (est) lors des «manifestations électorales du M23». Le Mouvement du 23 juin, coalition de partis d'opposition et ONG de la société civiles contestant la nouvelle candidature du président Wade, au pouvoir depuis douze ans (élu en 2000, réélu en 2007). Les journées les plus intenses pour les volontaires de la Croix-Rouge ont été celles des 17, 18 et 19 février, lors desquelles ils ont secouru au total 83 blessés et ont témoigné d'un cas de décès survenu à Rufisque (banlieue est de Dakar) le 19 février.Les violences pré-électorales ont fait en un mois à Dakar et en province entre 6 et 15 morts, selon les sources, le M23 ayant évoqué en plus «539 blessés». D'autres structures ayant déployé des équipes de secouristes, ne disposaient pas de bilan de leurs interventions ou ne souhaitaient pas le communiquer.


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