Les élections locales expédiées, le FLN et ses ex-organisationsde masse et, bien entendu, les associations et comités de soutien à Bouteflika réinvestissent le terrain en lançant unecampagne destinée censément à «forcer la main» au président de la République pour qu'ilconsente à briguer un troisième mandat en 2009. Sachant que ces milieux ne semanifestent et ne s'agitent que pour voler au secours de victoires programmées,l'on déduit de leurs appels synchronisés adressés au concerné que lacandidature de Bouteflika est désormais chosecertaine, entérinée par l'ensemble des «faiseurs de roi». Si le moindre douteavait subsisté sur l'appui de ces derniers à cette candidature, cesorganisations, associations et comités de soutien ne se seraient jamaisempressés d'endosser les messages de «sollicitation» qu'elles ont renduspublics.S'il y eut des réticences et des résistances à lareconduction de Bouteflika pour un troisième mandat (cequi explique l'attentisme des organismes pétitionnaires quand le FLN a lancépour la première fois sa proposition de révision de la Constitution et soncorollaire, la possibilité pour Bouteflika de seporter candidat en 2009), elles ont été, c'est une certitude maintenant, levées,après un accord satisfaisant les intérêts des parties concernées par l'enjeu del'élection présidentielle.Il n'y a que dans quelques milieux restreints où l'onpersiste encore à ne pas croire à «la fatalité» de cette perspective. Ici, certainss'accrochent encore à l'argument d'une soi-disant opposition de l'institutionmilitaire à une révision de la Constitution qui autoriserait Bouteflikaà «rempiler» à El-Mouradia. Ce sont pourtant cesmêmes milieux qui ont été roulés dans la farine en 2004 pour avoir accordé foià ce même argument et à ceux qui le leur ont soufflé.D'autres font dans une «naïveté» encore plus grande endonnant pour possible, voire probable un scénario dans le pays à lavénézuélienne à l'occasion du scrutin référendaire qui ruinerait l'ambition de Bouteflika à un autre mandat présidentiel. S'il s'attendent réellement à ce qu'un tel scénario seproduise, c'est que ces gens-là sont carrément dans le rêve éveillé. Chavez aété désavoué dans son pays parce qu'il s'est comporté en authentique démocrate.Aussi décrié que soit son régime par les «gardiens du temple de la démocratie»,le président vénézuélien a laissé ses opposants mener campagne contre sonprojet et permis le déroulement d'un scrutin régulier et transparent.Où est en Algérie cette opposition crédible capable decroiser le fer avec Bouteflika et la masse d'alliésintéressés qui vont se ranger derrière lui ? Que pourront faire les quelquesvoix qui vont s'élever contre le projet référendaire face à un système qui, mêmes'il a consenti à dose homéopathique des avancées de la démocratie dans le pays,refusera que l'usage de la démocratie se mette en travers de ses desseins quiont tous pour objectif de le pérenniser ? Ayant réduit ses opposants à l'intérieurdu pouvoir, Bouteflika a, nous semble-t-il, unboulevard devant lui pour aller chercher un troisième mandat présidentiel. Leseul impondérable qui pourrait lui en barrer le chemin, c'est celui de son étatde santé au moment décisif.
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Posté Le : 08/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com